Résumé

La pratique de la médecine du travail dans les pays en développement demeure encore méconnue. Cela rend difficile et inappropriée, la prise en charge des pathologies rencontrées en milieu professionnel dont les maladies rhino-sinusiennes.

But et type d’étude : Cette étude rétrospective, portant sur les dossiers de consultation de pathologies professionnelles reçues au CHU de Yopougon de septembre 1989 à mai 2002, avait pour objectifs d’évaluer la fréquence des rhino-sinusites en milieu professionnel, de décrire les étiologies, d’énoncer les principes de prévention les mieux adaptés.
Méthodologie : L’étude a été effectuée à partir de l’exploitation des dossiers de consultation de pathologies professionnelles reçues de septembre 1989 à mai 2002 au CHU de Yopougon.
Résultats : Sur 131 dossiers de pathologies professionnelles examinés, 18 concernaient les affections ORL, (1 4%). Sur ces 18 dossiers de pathologies ORL, 10 traitaient d’affections rhino-sinusiennes (7 %). Les motifs de consultation les plus fréquents étaient la rhinite ou la rhinorrhée (40%). Les examens complémentaires les plus demandés étaient l’EFR (60 %) le patch-test (50 %), la radiographie des sinus dans 20% des cas. Quatre patients ont bénéficié d’une proposition de mutation de poste et quatre dossiers ont été classés sans suite. Les principaux secteurs d’activité incriminés étaient dominés par l’industrie textile.
Commentaire : Les rhino-sinusites apparaissaient en moyenne plus tardivement (38,7 ans) que les cas rapportés par la littérature (27 ans). L’asthme était la pathologie associée qui dissimulait souvent les rhino-sinusites. Ces rhino-sinusites sont par conséquent sous estimées et mal explorées.
Recommandation : Non reconnues en maladies professionnelles indemnisables et donc non réparées, les rhino-sinusites doivent faire l’objet d’une prévention rigoureuse et efficace comportant à la fois l’hygiène industrielle, le volet technique collectif et individuel et la prévention médicale.