Résumé

Justification : Les ruptures utérines restent encore une des préoccupations majeures pour les obstétriciens à Madagascar. Le pronostic materno-foetal est mis en jeu avec une forte mortalité foetale malgré la diminution de la mortalité maternelle.
Objectif : décrire la prévalence des ruptures utérines en vue de l’amélioration de la prise en charge d’une maternité sans risque.
Méthodes : L’étude a été menée au Centre Hospitalier Régional d’Antsirabe Antananarivo Madagascar, service Maternité, du mois de septembre 1998 au mois de septembre 1999, sur 26 cas de rupture utérine.
Résultats : La fréquence des ruptures utérines a été de 0,97 % des 2654 accouchements durant 13 mois. Nous avons trouvé une forte proportion chez les paucipares dont la plupart était des cultivatrices. 80,3 % de notre série étaient référées par les centres de santé de base des zones rurales avoisinantes. La consultation prénatale a été négligée dans 96,2 % des cas. Des facteurs favorisants répertoriés ont été retrouvés : prédominance de l’abus de décoction à visée ocytocique et pratique des massages traditionnels.
38,5 % ont subi une hystérectomie contre 61,5 % d’hystérorraphie. Nous avons observé 23 enfants mort in utero avec prédominance du sexe masculin. Le poids foetal variait de 2 000g à 3 500 g.
Conclusion : La rupture utérine, pathologie redoutable en obstétrique, crée encore des surprises au cours de l’accouchement. Cette pathologie peut être prévenue par une meilleure éducation sanitaire, des consultations prénatales bien suivies et une amélioration de l’infrastructure sanitaire. Le traitement est univoque, chirurgical, pour pallier le mauvais pronostic materno-fœtal induit.