Résumé

La fibrillation auriculaire représente l’une des arythmies les plus fréquemment rencontrées en pratique cardiologique. En Afrique subsaharienne, la maladie rhumatismale qui en est une grande pourvoyeuse reste d’actualité, et on note depuis quelques années une augmentation de la prévalence des cardiopathies ischémiques. Nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive sur la fibrillation auriculaire, de janvier 2001 à juin 2004 dans le service de cardiologie et médecine interne du CHU de Brazzaville.
Le but de l’étude était d’évaluer la prévalence, de répertorier les principales étiologies et d’analyser la prise en charge de la fibrillation auriculaire dans notre milieu. Nous avons répertorié 131 cas dont 53 hommes et 78 femmes.
La prévalence de la fibrillation auriculaire était de 7,1 %. L’âge moyen des patients était de 59,3 ±18 ans avec des extrêmes de 16 et 93 ans. Les principales étiologies étaient la cardiopathie hypertensive (33,6 %), les valvulopathies (26 %), les cardiopathies ischémiques (14,5 %), la fibrose endomyocardique (10 %), les cardiomyopathies dilatées (6,1 %). Les complications thromboemboliques étaient notées dans 31,3 % des cas et l’insuffisance cardiaque dans 81% des cas. Le choc électrique externe n’a pu être réalisé chez aucun malade. Dans 20,6 % des cas, une cardioversion pharmacologique à base de cordarone et de digitallique a été réalisée avec succès dans 55 % des cas. Les anti-agrégants plaquettaires ont été utilisés dans 44,9 % des cas et les anti-vitamines K (AVK) dans 43,1 % des cas. Dans 83,2 % des cas, la fibrillation auriculaire a été respectée. Les digitalliques ont été utilisés comme traitement ralentisseur dans 68 % des cas, les bêta-bloquants dans 6,4 % et la cordarone dans 5,5% des cas.