Résumé

Justification : L’anesthésie loco- régionale a connu un essor considérable dans les traumatismes des doigts, vus aux urgences dont aucun accident grave n’a été déploré ces dernières années ;
L’anesthésie intrathécale, par infiltration anesthésique des gaines séreuses (surtout des 2ème, 3ème et 4ème doigts) permet de réaliser des actes de moyenne et longue durées outre l’intérêt analgésique en post- interventionnelle
Objectif : Montrer l’intérêt de l’anesthésie intrathécale dans les traumatismes des doigts vus aux urgences et en ambulatoire
Patients et méthodes : C’est une étude originale, prospective sur des patients d’âge compris entre 2 et 60 ans, recrutés au Centre Hospitalier Régional d’Antsirabe, Service des Urgences, de novembre 2002 en août 2003.
Résultats : 100 malades (groupe 1) ayant reçu de la bupivacaïne 0,25 p.100 seule en intrathécale avec une durée moyenne d’action anesthésio-analgésique de 477,3 minutes, sans bloc moteur ni variation hémodynamique notable.
50 malades (groupe 2) ayant reçu de la lidocaïne 1 p.100 en infiltration en bague, avec une durée moyenne d’action anesthésique de 27,7 minutes, un délai d’action relativement court par rapport au groupe 1 et une variation hémodynamique significative.
Discussion : L’utilisation en intrathécale au niveau des doigts de 0,01 mg de bupivacaïne (à 0,25 p.100) permet de réaliser des actes opératoires durant 477,3 minutes, sans aucune variation hémodynamique ni bloc moteur. Ceci s’explique par la concentration de l’anesthésique local (bupivacaïne) aux gaines séreuses seulement, comme le montre le schéma et l’absence de bloc moteur à la concentration de 0,25 p.100
Quant à la lidocaïne 1p.100 (4 ml), elle permet d’assurer des actes durant 27,7 minutes au risque de modifications hémodynamiques en raison de la rapidité des reprises de la sensibilité
L’utilisation de l’anesthésie intrathécale, même chez les patients à estomac plein est recommandée. Elle est également indiquée en ambulatoire du fait de sa durée d’action et des moindres réactions allergiques à la bupivacaïne.
Conclusion : L’injection intrathécale de la bupivacaine permet d’assurer des actes opératoires de durées moyenne et longue avec une très bonne tolérance hémodynamique malgré un délai d’installation un peu allongé.