Résumé

Les visites prénatales constituent une activité privilégiée pour réduire les issues défavorables de grossesse. Mais malgré les efforts des autorités sanitaires, force est de constater la persistance des complications même chez celles qui ont suivi régulièrement leur grossesse. Dans cette situation, il y a lieu de s'interroger sur la qualité de ces visites prénatales. C'est pour documenter ce constat que nous avons entrepris à la maternité universitaire de Cotonou une enquête de suivi des femmes au premier et au second trimestre de grossesse.
L'objectif visé était d'apprécier à partir des normes établies par le ministère, le respect des gestes prescrits. Ainsi, à chaque consultation nous observons les gestes posés par la sage–femme afin de les comparer à ceux des normes nationales pour chaque type de visites. Au total, 82 gestantes ont été incluses dans l'étude dont 23 enregistrées au premier trimestre. Les autres sont admises pour la première fois au second trimestre de leur grossesse.
L'analyse des données indique qu'à l'examen général, la prise de la température est intervenue seulement chez 21,7 % des femmes au premier et au second trimestre. Les muqueuses conjonctivales ont été observées chez 82,6 % au premier et 78,3 % au second. Mais la recherche des oedèmes des membres inférieurs n'est effective que chez 26 % des femmes au second trimestre. En ce qui concerne l'examen obstétrical, le toucher vaginal est systématiquement fait (100 %), par contre, l'examen au spéculum n'est fait que chez 43 % des femmes au premier et 21,7 % au second malgré la disponibilité de spéculum. La comparaison des gestes fait au premier et au second trimestre montre l'absence de variation significative de la plupart des gestes (p > 0,05) sauf pour la prise de température et la mesure de la hauteur utérine qui se sont révélées statistiquement significatives (p < 0,05).
A la fin, les auteurs ont proposé le renforcement de la sensibilisation des sages-femmes accoucheuses, le recyclage périodique des agents ayant en charge les visites prénatales puis la mise en oeuvre d'un mécanisme de suivi du respect des directives pour une bonne qualité des soins prénatals.