Résumé

Introduction : Notre étude réalisée dans une maternité de référence d'un pays en voie de développement a pour but d'évaluer les indications et le pronostic de l'application des forceps dans la réduction de la morbidité et la mortalité périnatale et maternelle.
Méthodologie : Nous avons effectué une étude rétrospective du 1er janvier 1999 au 31 décembre 2000 des dossiers de toutes les parturientes dont l'accouchement a nécessité l'application de forceps dans la maternité Issaka Gazoby de Niamey, maternité de référence nationale de 3éme niveau.
Résultats : Notre fréquence d'utilisation des forceps était de 8,1 %. La majorité de nos parturientes étaient des transferts (84,69 %). L'application des forceps avait concerné la tranche d'âge de 20 à 24 ans (57,50 %), les primipares (72,80 %). La dystocie d'expulsion (37,2 %), la souffrance foetale aiguë (25,9 %) et les arrêts de progression du mobile foetal par défaut de rotation (15,3 %) avaient constitué les indications les plus fréquentes. Nous avons enregistré 102 décès d'enfants (19,5 %). La période du décès périnatal était en ante partum (16,7 %) et en néonatal (2,9 %). 61 patientes (11,7 %) avaient eu des lésions dont les plus fréquentes étaient les déchirures périnéales (3,5 %), les lésions cervicales (2,9 %), les lésions vaginales (2,3 %), et les lésions vulvaires (1,7 %). Nous avons enregistré 10 décès maternels (1,9 %) non liés à l'application des forceps. 3 décès (0,6 %) étaient dus à un choc hémorragique, 2 décès (0,4 %) suite à un choc septique et 5 décès suite (9 %) à une anémie chronique.
Conclusion : L'application de forceps devient de plus en plus marginale dans la pratique obstétricale moderne. La plupart des complications maternelles et périnatales observées sont en rapport avec les mauvaises conditions sanitaires de nos régions et non imputables au forceps.