Résumé

Objectif : La douleur est un symptôme très fréquent en traumatologie d'urgence. Le contraste est qu'en dépit des progrès réalisés ces dernières années en matière de prise en charge de la douleur, celle-ci reste sous-évaluée, et partant de là sous traitée dans nos pays tant en milieu extra-hospitalier qu'intra-hospitalier. En réalisant ce travail, nous nous étions fixés comme objectif de faire l'état des lieux en matière d'analgésie pré-hospitalière en traumatologie dans notre contexte.
Méthodologie : L'étude a été réalisée dans le service d'aide médicale d'urgence (SAMU) de Libreville. Nous avons procédé dans un premier temps à une évaluation de l'importance de la traumatologie d'urgence dans les interventions du SAMU (de janvier à juin 2004) à l'aide des fiches de transports médicalisés. Ceci nous a permis d'estimer le nombre total d'interventions, le nombre d'interventions pour traumatisme et le nombre d'actes d'analgésie réalisés sur les patients traumatisés pendant cette période. Ensuite, nous avons mené une enquête à l'aide d'un questionnaire anonyme auprès du personnel médical et paramédical intervenant au SAMU de Libreville pour évaluer leurs connaissances en matière de prise en charge de la douleur, leurs habitudes thérapeutiques dans le domaine de l'analgésie pré-hospitalière en traumatologie et les problèmes que pose la réalisation de l'analgésie dans leur exercice.
Résultats : De cette étude, il ressort que la traumatologie d'urgence représente près du tiers (28,26 %) des interventions du SAMU de Libreville. Seuls 6,04 % des patients traumatisés bénéficient d'une analgésie au cours du transport. De nombreuses barrières éducatives et matérielles contribuent à cette insuffisance d'analgésie. D'où le souhait d'une formation spécifique exprimé par l'ensemble des répondants à notre enquête.
Conclusion : La douleur en traumatologie d'urgence est une réalité et non une obligation. L'amorce d'une humanisation de sa prise en charge s'impose.