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Publié dans Médecine d'Afrique Noire 5405 - Mai 2007 - pages 289-295
Auteurs : M. NAYAMA, Y. NOUHOU, M.C. CHEKARAOU, N. IDI, M. GARBA, A. TAHIROU, M. KAMAYE, B. DJIBRILL, A. MARAFA, F.Z. DIALLO, A. TOURE - Niger
Introduction : L'objectif de cette étude est d'évaluer la prise en charge obstétricale des utérus cicatriciels dans des conditions où la surveillance de la parturition est essentiellement clinique en vue d'améliorer le pronostic maternel et périnatal.
Méthodologie : Notre étude a eu pour cadre la maternité Issaka Gazobi de Niamey, maternité de référence nationale, niveau 3. Il s'agit d'une étude prospective qui a concerné toutes les parturientes porteuses d'utérus cicatriciels admises pour un accouchement entre le 1er janvier 2003 et le 31 décembre 2003, soit 1 an.
Résultats : Notre fréquence d'utérus cicatriciel était de 9,7 %. Le mode d'admission a été un transfert in utero auprès de 112 parturientes (35,7 %), 202 parturientes étaient venues d'elles-mêmes pour une prise en charge d'accouchement. La majorité des nos parturientes était comprise dans la tranche d'âge de 25 à 29 ans (104 parturientes, 33 %), des paucipares (113 parturientes, 36 %), porteuses d'utérus unicicatriciel (236 parturientes, 75,1%). 59 parturientes (18,8 %) avaient un utérus bi-cicatriciel. 253 parturientes (80,7 %) avaient une grossesse comprise entre 37 et 41 SA.
Une césarienne itérative prophylactique a été effectuée auprès de 103 parturientes (32,6 %). 84 parturientes (26,8 %) avaient bénéficié d'une césarienne en urgence compte tenu d'une contre-indication de l'accouchement par voie basse au moment de leur admission.
L'essai d'accouchement par voie basse ou épreuve utérine a concerné 127 parturientes (40,5 %) L'épreuve utérine a permis un accouchement par voie basse auprès de 54 parturientes (42,5 %). L'épreuve utérine a échoué pour 73 parturientes (57,5 %) nécessitant alors une césarienne secondaire.
Les décès périnatals avaient concerné 31 nouveau-nés (9,8 %). Nous avons enregistré 7 cas (2,2 %) de déhiscence utérine. La rupture utérine avait été notifiée auprès de 13 parturientes (4,2 %). Un décès maternel (0,3 %) a été enregistré durant notre étude.
Conclusion : L'accouchement sur utérus cicatriciel est une situation de plus en plus fréquente dans les maternités. La tendance actuelle est d'accepter un accouchement par voie basse après sélection des parturientes et malgré les moyens de surveillance insuffisants au moment de l'accouchement dans notre pays. La morbidité, la mortalité maternelle et périnatale enregistrées dans notre étude étaient liées à un problème d'accessibilité géographique et financière des parturientes compte tenu de la faible couverture sanitaire, à la qualité des CPN, et surtout à une insuffisance des soins obstétricaux et néonataux de qualité dans certaines formations sanitaires. Des recommandations ont été formulées pour améliorer ce pronostic.
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