Résumé

Le problème de l'efficacité de la chimiothérapie anticancéreuse se pose en termes de balance entre ses effets toxiques sur les tissus sains d'un côté et son action thérapeutique de l'autre. Notre étude se propose d'analyser la chimiothérapie des cancers gynécologiques et les facteurs cliniques et thérapeutiques susceptibles de corroborer la survenue et la gravité de ses effets toxiques au service de cancérologie du CHU de Treichville à Abidjan afin de mieux appréhender leur prise en charge et d'améliorer le bien-être des patients.
Il s'agit d'une étude transversale de type descriptif basée sur l'analyse du traitement cytotoxique de 52 malades. Le temps de leur suivi est de 5 ans. L'analyse de la toxicité des cytotoxiques a été basée sur l'échelle de toxicité de l'OMS. L'importance des effets toxiques a été évaluée en fonction de la cotation de cette échelle en grade : l'intensité de la toxicité évoluant du grade 1 au grade 4. La plupart des protocoles thérapeutiques incluent selon des modalités diverses et par ordre décroissant : cyclophosphamide, cisplatine, 5-Fluoro-uracil, méthotrexate, bléomycine, vincristine, doxorubicine, vinblastine, mitomycine C, étoposide, actinomycine D, épirubicine. Les posologies utilisées sont standard ou peu variables.
Au total, 159 effets toxiques ont été recensés dont les plus importants constituent des troubles hépato-digestifs et hématologiques. Les effets toxiques de grade supérieur ou égal à deux sont les plus importants. Dans notre étude, il n'y a pas de différence statistique significative entre l'importance des effets toxiques et certains paramètres cliniques et thérapeutiques (âge, score pré-thérapeutique, nombre de cures administrées, durée de traitement, irrégularité des cures). L'évaluation économique de ce traitement a été effectuée pour apprécier son incidence socio-économique. Le coût moyen par cure cytotoxique a été évalué à 79.596 FCFA (anticancéreux uniquement).