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Revue de presse scientifique de APIDPM Santé tropicale


Le sélénium dans la prévention du cancer

Vinceti M., Dennert G., Crespi C.M., Zwahlen M., Brinkman M., Zeegers M.P.A., Horneber M., D'Amico R., Del Giovane C. - (Gynaecological, Neuro-oncology and Orphan Cancer Group - http://www.cochrane.org/fr/) - Grande-Bretagne - html - (Source : http://www.cochrane.org/fr/CD005195/le-selenium-dans-la-prevention-du-cancer)

Sommaire

Question de la revue

Nous avons examiné les preuves suggérant que le sélénium pouvait aider à prévenir le cancer. Cette revue met à jour la première revue Cochrane sur ce sujet (Dennert 2011).

Contexte

Le sélénium est un élément trouvé naturellement dans les produits agricoles et d'origine animale et dans l'eau. De petites quantités de sélénium sont nécessaires pour une alimentation humaine correcte. À partir des années 1960, de nombreuses études ont rapporté que les personnes présentant des niveaux élevés de sélénium dans leur régime alimentaire ou dans les tissus du corps avaient des taux plus faibles de cancer. Certaines études en laboratoire ont également suggéré que le sélénium pourrait inhiber la croissance des cellules cancéreuses. Cela a suscité un grand intérêt et des affirmations sur la prévention du cancer par une supplémentation en sélénium. Les décennies suivantes, de nombreuses autres études ont été effectuées pour comparer les taux de cancer chez les personnes avec des niveaux élevés et faibles de sélénium, et plusieurs essais ont été réalisés dans lesquels les gens ont été aléatoirement choisis pour recevoir soit des suppléments en sélénium ou un placebo, puis ont été suivis afin de déterminer leurs taux de cancer. Une attention particulière a été portée à la question de savoir si le sélénium pourrait prévenir le cancer de la prostate, de la peau ou d'autres types spécifiques de cancer.

Caractéristiques des études

Cette revue inclut 55 études dans lesquelles des adultes avec des niveaux établis élevés et faibles de sélénium ont été suivis au fil du temps afin de déterminer s'ils développaient un cancer, ainsi que huit essais dans lesquels des adultes ont été aléatoirement assignés pour recevoir soit des suppléments en sélénium ou un placebo. Les preuves sont à jour en février 2013.

Résultats principaux

Nous avons trouvé des preuves limitées suggérant que les individus avec des niveaux établis élevés de sélénium avaient une incidence plus faible de cancer. Cependant, il n'est pas possible de conclure de ces études que le sélénium était la raison de cette réduction du risque de cancer, car un niveau élevé de sélénium pourrait être associé à d'autres facteurs qui réduisent le risque de cancer, tels qu'un régime alimentaire ou un mode de vie plus sains. Aussi, le sélénium se présente dans de nombreuses formes chimiques dont les activités biologiques sont différentes, et ces études n'ont pas identifié quelles formes chimiques étaient mesurées. Enfin, les niveaux de sélénium dans les tissus corporels dans lesquels le cancer pourrait se développer (par exemple la prostate) n'ont également pas été examinés.

Les essais contrôlés randomisés ayant évalué si la prise de suppléments de sélénium pouvait prévenir le cancer variaient considérablement en termes de qualité méthodologique et ne sont pas tous aussi fiables. Plusieurs études ont rapporté que les personnes recevant des suppléments de sélénium avaient une diminution du risque de cancer du foie, mais ces études ne rapportaient pas suffisamment de détails sur leurs processus de randomisation et le suivi des participants pour être convaincantes. Les essais récents considérés comme bien réalisés et fiables n'ont trouvé aucun effet du sélénium sur la réduction du risque global de cancer ou sur la réduction du risque de certains cancers, y compris le cancer de la prostate. En revanche, certains essais suggèrent que le sélénium pourrait augmenter le risque de cancer de la peau non mélanomateux, ainsi que du diabète de type 2, ce qui soulève des inquiétudes concernant la sécurité des suppléments de sélénium.

Dans l'ensemble, aucune preuve convaincante ne suggère que les suppléments de sélénium puissent prévenir le cancer. Cependant, pour comprendre pleinement le rôle de ce métalloïde dans le développement d'un cancer, des recherches supplémentaires sont nécessaires sur les façons d'agir potentiellement différentes du sélénium chez les individus avec différents terrains génétiques ou statuts nutritionnels, ainsi que sur les activités biologiques différentes des divers composés de sélénium, encore largement méconnues.

Conclusions des auteurs :

Bien qu'une association inverse entre l'exposition au sélénium et le risque de certains types de cancer ait été trouvée dans certaines études observationnelles, cela ne peut pas être considéré comme la preuve d'une relation causale, et ces résultats doivent être interprétés avec prudence. Ces études ont de nombreuses limitations, notamment des problèmes avec l'évaluation de l'exposition au sélénium et à ses diverses formes chimiques, l'hétérogénéité, le biais de confusion ainsi que d'autres biais. Des résultats contradictoires, y compris des associations inverses, nulles et directes, ont été rapportés pour certains types de cancer.

Les ECR évaluant les effets de la supplémentation en sélénium sur le risque de cancer ont généré des résultats contradictoires, bien que les études les plus récentes, qui se distinguent par leur faible risque de biais, n'aient trouvé aucun effet bénéfique sur le risque de cancer, plus spécifiquement sur le risque de cancer de la prostate, ainsi que peu de preuves d'une quelconque influence du niveau de sélénium au départ. Plutôt, certains essais suggèrent des effets néfastes de l'exposition au sélénium. À ce jour, aucune preuve convaincante ne suggère que les suppléments de sélénium puissent prévenir le cancer chez l'homme.

Contexte :

Cette revue est une mise à jour de la première publication Cochrane sur le sélénium dans la prévention du cancer(Dennert 2011).

Le sélénium est un métalloïde avec des propriétés nutritionnelles tout comme toxicologiques. Il a été suggéré qu'une exposition supérieure au sélénium ainsi que des suppléments de sélénium pourraient prévenir plusieurs types de cancers.

Objectifs :

Deux questions de recherche ont été examinées dans cette revue : Quelles sont les preuves concernant

  1. un lien étiologique entre l'exposition au sélénium et le risque de cancer chez l'homme ?
  2. l'efficacité de la supplémentation en sélénium pour la prévention du cancer chez l'homme ?

Stratégie de recherche documentaire :

Nous avons effectué des recherches électroniques dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, 2013, numéro 1), MEDLINE (Ovid, de 1966 à la 1ère semaine de février 2013), EMBASE (de 1980 à la semaine 6 de 2013), CancerLit (février 2004) et CCMed (février 2011). Puisque MEDLINE inclut désormais les revues indexées dans CancerLit, aucune recherche supplémentaire n'a été effectuée dans cette base de données après 2004.

Critères de sélection :

Nous avons inclus les études observationnelles prospectives (études de cohorte y compris les études contrôlées de sous-cohorte et les études cas-témoins emboîtés) et les Essais Contrôlés Randomisés (ECR) chez des participants adultes (de 18 ans et plus) en bonne santé.

Recueil et analyse des données :

Pour les études observationnelles, nous avons effectué des méta-analyses à effets aléatoires, lorsqu'au moins cinq études ont été trouvées pour un critère de jugement spécifique. Pour les ECR, nous avons effectué des méta-analyses à effets aléatoires lorsque deux ou plusieurs études étaient disponibles. Le risque de biais dans les études observationnelles a été évalué à l'aide de formulaires adaptés à partir de l'échelle Newcastle-Ottawa Quality Assessment Scale pour les études de cohorte et cas-témoins ; les critères spécifiés dans le Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions ont été utilisés pour évaluer le risque de biais dans les ECR.

Résultats principaux :

Nous avons inclus 55 études observationnelles prospectives (portant sur plus de 1 100 000 participants) et huit ECR (avec un total de 44 743 participants). Pour les études observationnelles, nous avons trouvé une incidence plus faible du cancer (rapport des cotes (RC) résumé 0,69, intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,53 à 0,91, N = 8) ainsi que de la mortalité du cancer (RC 0,60, IC à 95 % 0,39 à 0,93, N = 6) associées à une exposition supérieure au sélénium. L'analyse en sous-groupes selon le sexe n'a fourni aucune preuve solide d'effets différents chez les hommes et les femmes (P = 0,47), bien que l'incidence du cancer ait été plus faible chez les hommes (RC 0,66, IC à 95 % 0,42 à 1,05, N = 6) que chez les femmes (RC 0,90, IC à 95 % 0,45 à 1,77, N = 2). Les diminutions les plus prononcées du risque de cancers spécifiques à un site ont été observées pour les cancers de l'estomac, de la vessie et de la prostate. Cependant, ces résultats présentent des limitations dues à la conception des études, à la qualité et à l'hétérogénéité qui compliquent l'interprétation des statistiques de synthèse. Certaines études ont suggéré que les facteurs génétiques pourraient modifier le rapport entre le sélénium et le risque de cancer, une hypothèse méritant des recherches supplémentaires.

Dans les ECR, nous n'avons trouvé aucune preuve claire que la supplémentation en sélénium ait réduit le risque de tout cancer (risque relatif (RR) 0,90, IC à 95 % 0,70 à 1,17, deux études, N = 4 765) ou de la mortalité liée au cancer (RR 0,81, IC à 95 % 0,49 à 1,32, deux études, N = 18 698), et ce résultat a été confirmé lorsque l'analyse était restreinte aux études à faible risque de biais. L'effet sur le cancer de la prostate était imprécis (RR de 0,90, IC à 95 % 0,71 à 1,14, quatre études, N = 19 110), et lorsque l'analyse était limitée aux essais à faible risque de biais, les interventions n'ont montré aucun effet (RR 1,02, IC à 95 % 0,90 à 1,14, trois études, N = 18 183). Le risque de cancer de la peau non mélanomateux était augmenté (RR 1,44, IC à 95 % 0,95 à 1,17, trois études, N = 1 900). Les résultats de deux essais, le Nutritional Prevention of Cancer Trial (NPCT) et le Selenium and Vitamin E Cancer Trial (SELECT), ont aussi soulevé des inquiétudes concernant une possible augmentation due aux suppléments de sélénium du risque de diabète de type 2, d'alopécie et de dermatite. L'essai NPCT avait généré au début une hypothèse selon laquelle les personnes avec les niveaux les plus faibles de sélénium dans le sang au départ pourraient réduire leur risque de cancer, en particulier de cancer de la prostate, en augmentant leur apport en sélénium ; celle-ci n'a pas été confirmée par les essais ultérieurs. Les participants des ECR ayant été principalement de sexe masculin (94 %), les différences dus au sexe n'ont pas pu être évaluées de manière systématique.

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