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Le patriote | Côte d'Ivoire | 03/01/2006 | Lire l'article original
En Allemagne, par exemple, où le Produit intérieur brut (PIB) par habitant est de 18,073 millions de francs CFA, presque tout le monde bénéficie d’une protection sociale. Les ménages n’assument que 10 % des dépenses nationales de santé. En revanche, en République démocratique du Congo, où le PIB par habitant n’est que de 66 000 F CFA et où la protection sociale est peu développée, près de 70 % de l’argent dépensé, pour les soins médicaux, est versé directement par les ménages.
Les experts d’une quarantaine de pays se sont réunis récemment à Berlin, dans le cadre d’une conférence organisée par la « Deutsche Gesellschaft für technische zusammerarbeit gimbh (GTZ) », le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement, le Bureau international de Travail et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et ce, pour définir les stratégies que les pays et leurs partenaires pourraient adopter pour éviter de telles catastrophes. « Il est possible d’instituer une protection sociale même dans les pays en développement. Mais, ce problème n’a pas reçu toute l’attention qu’il méritait. Les pays doivent commencer à forger des programmes bien conçus et les donateurs internationaux devront apporter leur contribution.
La mise en place de ce type de programme prend des années, mais si nous nous y mettons dès à présent, mais pourrons avoir bien progressé d’ici à 2015, date butoir des objectifs de développement de la déclaration du millénaire, en matière de protection sociale des populations du monde entier, grâce à un financement équitable de la santé », a estimé le Dr Timothey Evans, Sous-directeur général à l’OMS pour bases factuelles et information à l’appui des politiques. Dans les pays à faible revenu, il faudrait, en moyenne, 19 250 F CFA par habitant pour financer un programme de protection sociale permettant de fournir les services de santé de base. Sur cette somme, 8250 F CFA à 13750 F CFA devraient provenir de dons internationaux. La protection sociale n’est pas seulement un moyen de se prémunir contre la pauvreté : elle permet aussi de sauver des vies. « Au moins 1,3 milliard de personnes dans le monde entier n’ont pas accès aux soins de santé les plus basiques, souvent parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Conséquence, chaque année, des millions d’entre eux deviennent gravement malades, voire meurent de pathologies autrement évitables ou guérissables. C’est ainsi que le nombre annuel de décès dus à des infections que l’on aurait pu éviter pendant la grossesse et l’accouchement dépasse les dix millions », rappelle le Dr Rüdiger Krech, chef de la protection sociale dans la division santé, éducation et protection sociale à la GTZ.
Anzoumana Cissé
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