Dans deux ans se tiendront les prochaines journées médicales.
Mais les acteurs de ces rendez-vous médicaux tiennent à prendre
rendez-vous dès cette année, au terme des XVIes journées
médicales qui se sont tenues à Dakar du 6 au 9 février. «En
2008, nous devons fêter le cinquantenaire des journées médicales,
elles doivent déboucher aujourd’hui, vers la création d’une
université de la santé africaine», déclare le nouveau
doyen élu de la Confédération africaine des Doyens des facultés
de médecine (Cadmef), le professeur Isidore Diomando.
Une proposition faite avant-hier lors de la cérémonie de clôture
des journées de Dakar. M. Diomando, persuadé que «seul les
grands ensembles durent», estime que les universités africaines notamment
les facultés de médecine, doivent pouvoir «conjuguer leurs
efforts pour aller ensemble vers une université de la santé en Afrique».
En attendant, le professeur de cardiologie et président du Comité
scientifique, le professeur Abdou Bâ, dans des envolées lyriques
marquées par des salves d’applaudissement de la salle, tire un bilan
positif de ces journées : «Les lampions des XVIes journées
médicales palissent et vont s’éteindre. Nous avons voulu,
fidèles à une tradition établie depuis 1958, battre le tam-tam
de la francophonie médicale autour de différents thèmes».
Et «cette confrontation dialectique entre différents chercheurs de
la médecine francophone sur des questions médicales qui interpellent
la médecine, a permis de tirer un bilan positif.»
Quant au Doyen André Gouazé, président des XVIes journées,
il tient à rappeler aux médecins ce triptyque qui doit toujours
fonder leur démarche : «Responsabilité, solidarité,
transparence.» Aux autorités universitaires, il conseille de toujours
prendre en compte «la formation initiale, permanente et post diplomante».
Car ce sont-là les compétences de base de tout médecin et
elles doivent prévaloir à tout temps. Par ailleurs, quand le ministre
de la Santé et de la Prévention médicale, Abdou Fall, qui
présidait la clôture de ces journées exhorte les médecins
à «accompagner le gouvernement dans la définition de sa politique
de santé», M. Gouazé, convaincu que «la santé
est la première des libertés», conseille aux autorités
d’entourer «l’université qui forme des hommes de demain,
la faculté de médecine, et (d’enrichir) les médecins
car ce sont eux qui favorisent la liberté de demain et (de se moquer) du
reste». Cela pour paraphraser l’empereur Romain Cervaire qui, sur
son lit de mort, dit à son fils Caracala devant le succéder : «Mon
fils, entoure l’armée, enrichit les soldats et moque-toi du reste.»
Quoi qu’il en soit, rendez-vous est pris en 2008 pour les XVIes Journées
médicales qui coïncideront avec leur cinquantenaire.
Le thème retenu porte sur «les affections chroniques» qui,
selon les médecins, constituent les épidémies du millénaire
auxquelles il faudra faire face.
Yathé Nara NDOYE
Lire l'article original