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La contraception d'urgence

Points principaux

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Qu'est-ce que la contraception d'urgence ?

La contraception d'urgence désigne des méthodes contraceptives utilisables pour prévenir la survenue d'une grossesse après un rapport sexuel non protégé. Il est recommandé de mettre en œuvre ces méthodes dans les 3 à 5 jours qui suivent ce rapport, sachant que, plus elles sont appliquées tôt, plus elles sont efficaces.

Mode d'action

Les pilules contraceptives d'urgence préviennent les grossesses en empêchant ou en différant l'ovulation et n'induisent pas d'avortement. Les dispositifs intra-utérins au cuivre empêchent la fécondation en provoquant des modifications chimiques du sperme et de l'ovule avant leur rencontre. La contraception d'urgence ne peut interrompre une grossesse établie ou nuire à un embryon en développement.

Qui peut utiliser une contraception d'urgence ?

Toute femme ou jeune fille en âge de procréer peut avoir besoin d'une contraception d'urgence pour éviter une grossesse non désirée. Il n'y a pas de contre-indication médicale absolue à l'emploi d'une telle contraception. Il n'y a pas non plus de limite d'âge pour sa mise en œuvre. Les critères médicaux de recevabilité pour l'usage général d'un DIU au cuivre s'appliquent aussi à l'utilisation d'un tel dispositif à des fins de contraception d'urgence.

Dans quelles situations la contraception d'urgence peut elle être utilisée ?

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Elle peut être employée, après un rapport sexuel, dans un certain nombre de situations, et notamment :

  • absence de contraception ;
  • dans les cas d'agression sexuelle ou de viol, lorsque la femme n'est pas protégée par une méthode efficace de contraception ;
  • échec ou usage défectueux de la méthode contraceptive, notamment :
    • déchirure, glissement ou utilisation incorrecte du préservatif ;
    • oubli du contraceptif oral associé pendant 3 jours consécutifs ou plus ;
    • prise d'un contraceptif progestatif (minipilule) avec plus de 3 heures de retard sur l'heure habituelle, ou plus de 27 heures après la pilule précédente ;
    • prise d'une pilule à base de désogestrel (dosée à 0,75 mg) avec plus de 12 heures de retard sur l'heure habituelle, ou plus de 36 heures après la pilule précédente ;
    • injection de l'énantate de noréthistérone (EN-NET progestatif seul) avec plus de 2 semaines de retard ;
    • injection de l'acétate de médroxyprogestérone retard (AMPR-progestatif seul) avec plus de 4 semaines de retard ;
    • injection d'un contraceptif injectable combiné (CIC) avec plus de 7 jours de retard ;
    • déplacement, rupture, déchirure ou retrait trop précoce d'un diaphragme ou d'une cape cervicale ;
    • échec de la méthode du retrait (éjaculation dans le vagin ou sur les organes génitaux externes, par exemple) ;
    • comprimé ou film spermicide non dissous avant le rapport ;
    • erreur de calcul de la période d'abstinence ou incapacité à s'abstenir ou à utiliser une méthode barrière pendant la période de fécondité du cycle, lorsque le couple utilise une méthode de sensibilisation à la fertilité ; ou
    • expulsion du dispositif intra-utérin (DIU) ou de l'implant hormonal contraceptif.

On peut fournir par avance aux femmes des les pilules contraceptives d'urgence pour s'assurer qu'elles auront ces pilules à disposition en cas de besoin et qu'elles seront en mesure de les prendre dès que possible après un rapport non protégé.

Passage à une contraception régulière

Après avoir utilisé une pilule contraceptive d'urgence, une femme ou une jeune fille peut reprendre ou débuter une méthode contraceptive régulière. Si un DIU au cuivre lui a été posé en tant que contraception d'urgence, aucune protection contraceptive supplémentaire n'est nécessaire.

Après la prise de PCU à base de lévonorgestrel (LNG) ou de pilules de contraceptif oral combiné (COC), une femme ou une jeune fille peut reprendre la méthode contraceptive qu'elle utilisait auparavant ou débuter toute autre méthode contraceptive immédiatement, y compris le port d'un DIU.

Après la prise de PCU à base d'acétate d'ulipristal (AUP), la femme ou la jeune fille peut reprendre ou débuter toute méthode contraceptive faisant appel à un progestatif (contraception hormonale combinée ou progestatif seul) le sixième jour après cette prise. Il est possible de lui poser un DIU-LNG immédiatement s'il peut être déterminé qu'elle n'est pas enceinte. On peut lui poser immédiatement un DIU au cuivre.

Méthodes de contraception d'urgence

On dispose de 4 méthodes de contraception d'urgence :

  • pilules à base d'acétate d'ulipristal;
  • pilules à base de lévonorgestrel;
  • pilules de contraceptif oral combiné;
  • dispositifs intra-utérins au cuivre.

Pilules contraceptives d'urgence (PCU) et pilules de contraceptif oral combiné (COC)

Pour la contraception d'urgence, l'OMS préconise l'un des médicaments suivants:

  • PCU à base d'AUP, prise sous forme de dose unique de 30 mg;
  • PCU à base de LNG, prise sous forme de dose unique de 1,5 mg, ou LNG pris en 2 doses de 0,75 mg chacune, à 12 heures d'intervalle;
  • Contraceptif oral combiné (COC), pris sous forme de doses fractionnées: une première de 100 μg d'éthinylestradiol plus 0,50 mg de LNG, puis une deuxième de 100 μg d'éthinylestradiol plus 0,50 mg de LNG, 12 heures plus tard (méthode Yuzpe).

Efficacité

Une méta-analyse portant sur deux études a mis en évidence que les femmes ayant utilisé des PCU à base d'AUP subissaient un taux de grossesse de 1,2%. D'autres études ont montré que ce taux était de 1,2 à 2,1% [1] [2] chez les femmes ayant pris des PCU à base de LNG.

Dans l'idéal, les PCU à base d'AUP, de LNG ou les COC devraient être pris aussitôt que possible après le rapport non protégé, dans un délai de 120 heures au maximum. Les PCU à base d'AUP présentent une plus grande efficacité entre 72 et 120 heures après le rapport non protégé que les autres PCU.

Innocuité

Les effets secondaires résultant de l'utilisation de PCU sont similaires à ceux de pilules contraceptives orales, avec des nausées et des vomissements, des saignements vaginaux irréguliers de faible ampleur et de la fatigue. Ils sont rares, bénins et normalement spontanément résolutifs sans médication supplémentaire.

Si des vomissements interviennent dans les 2 heures suivant la prise d'une dose, il faut reprendre une dose supplémentaire. Les CPU à base de LNG ou d'AUP sont préférables aux COC car elles provoquent moins de nausées et de vomissements. L'administration systématique d'antiémétiques avant la prise de PCU n'est pas recommandée.

Les médicaments employés pour la contraception d'urgence ne sont pas préjudiciables à la fécondité future. Il n'y a pas de retard dans le retour de la fécondité après la prise de PCU.

Critères médicaux de recevabilité

Il n'y a pas de restrictions sur le plan médical pour l'utilisation de PCU.

Certaines femmes cependant utilisent des PCU de façon répétée pour l'une quelconque des raisons précédemment mentionnées ou les emploient comme contraception principale. Dans de telles situations, elles doivent recevoir des conseils supplémentaires concernant des options contraceptives d'autre nature et plus régulières, qui seront aussi plus appropriées et plus efficaces.

L'utilisation fréquente et répétée de PCU peut être nocive pour les femmes atteintes d'affections entrant dans les catégories 2, 3 ou 4 des critères médicaux de recevabilité pour la contraception hormonale combinée ou les contraceptifs progestatifs. Le recours fréquent à une contraception d'urgence peut entraîner des effets secondaires accrus, comme une irrégularité des règles, même si cet usage répété ne représente pas un risque connu pour la santé.

On a constaté que les pilules contraceptives d'urgence étaient moins efficaces chez les femmes obèses (indice de masse corporel supérieur à 30 kg/m2), mais ne posaient pas chez elles de problème d'innocuité. Les femmes obèses ne devront pas se voir refuser l'accès à une contraception d'urgence lorsqu'elles en ont besoin.

Les conseils relatifs à l'utilisation des pilules contraceptives d'urgence devront inclure des options de contraception régulière et des recommandations en faveur d'une utilisation correcte des méthodes contraceptives en cas d'échec perçu dans l'usage de ces méthodes.

Dispositifs intra-utérins au cuivre

En tant que contraception d'urgence, l'OMS recommande de poser un DIU au cuivre dans les 5 jours suivant un rapport non protégé. Cette méthode est particulièrement adaptée aux femmes souhaitant débuter une méthode contraceptive durable, réversible et d'une grande efficacité.

Efficacité

Lorsqu'il est posé dans les 120 heures suivant un rapport non protégé, un DIU au cuivre est efficace à plus de 99% dans la prévention des grossesses. C'est la forme la plus efficace de contraception d'urgence disponible. Une fois qu'il est posé, les femmes peuvent continuer d'utiliser ce dispositif comme méthode de contraception courante ou choisir de passer à une autre méthode contraceptive.

Innocuité

Le DIU au cuivre est une forme de contraception d'urgence dépourvue de risque. On estime qu'il y aurait probablement moins de 2 cas de maladie inflammatoire pelvienne pour 1000 utilisatrices [3]. Les risques d'expulsion ou de perforation sont faibles.

Critères médicaux de recevabilité

Les critères médicaux de recevabilité régissant l'usage général des DIU au cuivre s'appliquent aussi à l'utilisation de ces dispositifs à des fins de contraception d'urgence. Chez les femmes présentant une affection classée dans la catégorie 3 ou 4 de critères MEC (ayant, par exemple une infection inflammatoire pelvienne en cours, une septicémie puerpérale, des saignements vaginaux inexpliqués, un cancer du col utérin ou une thrombocytopénie sévère), il ne faut pas poser de DIU au cuivre au titre de contraception d'urgence.

En outre, un tel dispositif ne devra pas être mis en place chez une femme venant de subir un viol ou une agression sexuelle car elle court un risque important d'infection sexuellement transmissible telle qu'une infection à chlamydia ou une gonorrhée. Il ne devra pas non plus être employé comme contraception d'urgence chez une femme déjà enceinte.

Les Critères médicaux de recevabilité pour l'adoption et l'utilisation continue de méthodes contraceptives indiquent que la pose d'un DIU peut accroître le risque de maladie inflammatoire pelvienne chez les femmes atteintes d'une infection sexuellement transmissible (IST), même si le peu d'éléments disponibles à ce sujet laissent à penser que ce risque est faible. Les algorithmes utilisés actuellement pour déterminer le risque d'IST ont une valeur prédictive limitée.

Ce risque varie en fonction des comportements individuels et de la prévalence locale des IST. Par conséquent, si l'on peut généralement mettre en place un DIU chez de nombreuses femmes exposées à un risque d'IST, certaines, pour lesquelles le risque est très important, ne devraient normalement pas subir la pose d'un DIU jusqu'à ce qu'elles aient bénéficié de tests et d'un traitement appropriés.

Recommandations de l'OMS pour la délivrance de la contraception d'urgence

Toutes les femmes et jeunes filles exposées à un risque de grossesse non désirée ont le droit d'avoir accès à la contraception d'urgence et les méthodes correspondantes doivent être systématiquement intégrées à l'ensemble des programmes nationaux de planification familiale.

En outre, la contraception d'urgence devra faire partie des services médicaux proposés aux populations les plus exposées à un risque de relations sexuelles non protégées, comme les soins dispensés après une agression sexuelle ou un viol et les services destinés aux femmes et aux jeunes filles vivant dans des situations d'urgence humanitaire.

Lire la suite : Contraception d'urgence - Principaux repères - OMS - 9 novembre 2021

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Contraception d'urgence Recommandations de bonne pratique - Fiche mémo HAS - MAJ juillet 2019

Cette fiche mémo fait partie d'un ensemble de fiches mémo concernant la contraception et complète plusieurs documents sur ce thème produits par la HAS . Elle est un outil pour le professionnel de santé afin de mieux aider les femmes/les hommes à trouver la méthode de contraception qui leur convient le mieux à une période donnée de leur vie. Elle est un outil pour le professionnel de santé afin de mieux aider les femmes/les hommes à trouver la méthode de contraception qui leur convient le mieux à une période donnée de leur vie.

Préambule

La contraception d'urgence désigne les méthodes contraceptives qu'une femme peut utiliser pour prévenir la survenue d'une grossesse non prévue après un rapport non ou mal protégé (échec ou usage défectueux d'une méthode contraceptive comme l'oubli de la pilule ou la déchirure d'un préservatif).

La contraception d'urgence hormonale est une méthode de rattrapage qui ne vise pas à être utilisée de façon régulière, notamment en raison du risque d'échec plus élevé que les contraceptions régulières.

Méthodes utilisables

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Source : Contraception d'urgence - Recommandations de bonne pratique - Fiche mémo HAS - MAJ juillet 2019

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Contraception d'urgence : dispensation en officine Recommandations de bonne pratique - Fiche mémo HAS - MAJ septembre 2019

Ces fiches mémo visent à fournir aux pharmaciens d'officine des outils afin de les aider à la dispensation d'une contraception hormonale régulière ou d'une contraception d'urgence aux femmes et adolescentes.

Ces fiches mémo complètent les premières fiches mémo produites par la HAS sur la contraception.

Préambule

La contraception d'urgence désigne les méthodes contraceptives qu'une femme peut utiliser pour prévenir la survenue d'une grossesse non prévue après un rapport sexuel non ou mal protégé (échec ou usage défectueux d'une méthode contraceptive comme l'oubli de pilule ou la déchirure d'un préservatif).

Il existe deux types de méthodes :

  • la contraception d'urgence hormonale (lévonorgestrel, ulipristal acétate) : méthode de rattrapage ne visant pas à être utilisée de façon régulière notamment en raison du risque d'échec plus élevé que les méthodes de contraception régulières ;
  • le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre : méthode de contraception d'urgence de loin la plus efficace jusqu'à 5 jours après la date présumée de l'ovulation et point de départ possible d'une contraception régulière, mais plus difficile à mettre en œuvre, nécessitant la disponibilité des praticiens (médecins, sages-femmes).

Méthodes de contraception d'urgence dispensées en officine

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Source : Contraception d'urgence : dispensation en officine - Recommandations de bonne pratique - Fiche mémo HAS - MAJ septembre 2019

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Contraception d'urgence : prescription et délivrance à l'avance Recommandation en santé publique - HAS - 2 mai 2013

Évaluer la pertinence et les risques d'une prescription à l'avance de la pilule de contraception d'urgence à titre systématique comme stratégie de santé publique visant à réduire l'incidence des grossesses non prévues.

Ces recommandations s'inscrivent dans le cadre de l'objectif n° 97 de la loi relative à la politique de santé publique de 2004 (Assurer l'accès à une contraception adaptée, à la contraception d'urgence et à l'IVG dans de bonnes conditions pour toutes les femmes qui décident d'y avoir recours).

Elles sont destinées aux décideurs publics mais concernent également tous les professionnels de santé et associations d'usagers impliquées dans les questions de contraception, de sexualité et de prévention.

L'évaluation s'est fondée sur une revue systématique de la littérature concernant l'efficacité et les risques d'une fourniture à l'avance de la contraception d'urgence et les freins à l'utilisation de la contraception d'urgence ainsi que sur des analyses de bases de données sur l'utilisation de la contraception d'urgence en France.

Améliorer l'information sur la contraception d'urgence

Ces recommandations s'inscrivent dans le cadre de l'objectif n°97* de la loi relative à la politique de santé publique de 2004. Elles sont destinées aux décideurs publics mais concernent également tous les professionnels de santé et associations d'usagers impliquées dans les questions de contraception, de sexualité et de prévention.

Les stratégies visant à éviter les grossesses non désirées sont : l'information et l'éducation sexuelle dès le plus jeune âge, le développement des moyens contraceptifs, l'utilisation correcte de la contraception régulière, l'utilisation de la contraception d'urgence et le recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

La contraception d'urgence désigne une contraception de « rattrapage », utilisable par les femmes en situation d'urgence dans les 3 à 5 jours (selon le type de contraception d'urgence) qui suivent un rapport sexuel non ou mal protégé pour éviter une grossesse non prévue. Elle n'est pas efficace à 100% et son efficacité est d'autant plus grande que sa prise a été faite plus précocement après le rapport non protégé. Elle n'est pas destinée à être utilisée de façon régulière en raison du risque d'échec plus grand qu'avec les autres contraceptifs modernes. Elle est disponible en pharmacie sans prescription médicale.

* Assurer l'accès à une contraception adaptée, à la contraception d'urgence et à l'IVG dans de bonnes conditions pour toutes les femmes qui décident d'y avoir recours

Messages clés

La HAS recommande d'informer les femmes et les hommes sur la contraception d'urgence, les délais d'utilisation des différentes méthodes, leur mode d'utilisation et les possibilités d'accès, à l'occasion de tout contact relatif à la contraception, la sexualité ou la délivrance de préservatifs, en dehors du contexte d'urgence.

La HAS recommande d'envisager une prescription à l'avance de la pilule de contraception d'urgence au cas par cas même si la prescription à l'avance à titre systématique n'a pas fait la preuve de son efficacité.

Contexte et objectif

Malgré une prévalence contraceptive élevée et une augmentation de l'utilisation de la pilule de contraception d'urgence depuis que celle-ci n'est plus sujette à prescription médicale (1999), une grossesse sur trois est non prévue.

Deux méthodes de contraception d'urgence sont disponibles : le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre et la pilule de contraception d'urgence (PCU).

Ces recommandations ont pour objectif de répondre à la question de la Direction générale de la santéconcernant la pertinence d'une prescription à l'avance de la pilule de contraception d'urgence comme stratégie de santé publique visant à réduire l'incidence des grossesses non prévues.

Elles concernent essentiellement la PCU et pas le DIU au cuivre, non propice à une prescription à l'avance. Elles sont fondées sur une évaluation de l'efficacité et des risques de la prescription à l'avance de la PCU ainsi que sur une analyse des freins au recours à la contraception d'urgence. Elles n'abordent pas les questions de l'indication clinique de la contraception d'urgence. Elles n'incluent pas l'évaluation d'autres stratégies visant à améliorer l'utilisation de la contraception d'urgence ou de manière plus large à éviter les grossesses non prévues. Ces recommandations s'inscrivent néanmoins dans le cadre plus large de la santé sexuelle et reproductive. À ce titre, il est rappelé :

  • la nécessité que la question de la responsabilisation partagée entre les femmes et les hommes concernant la contraception soit traitée ;
  • l'importance de fournir à toutes les femmes et à tous les hommes une information complète sur les avantages et les désavantages de toutes les méthodes contraceptives disponibles afin que les femmes et les hommes puissent choisir la méthode contraceptive la mieux adaptée à leurs besoins, à leurs attentes et à leur mode de vie ;
  • l'importance d'intégrer la contraception.

Consulter le document complet : Contraception d'urgence : prescription et délivrance à l'avance - Recommandation en santé publique - HAS - 2 mai 2013

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Education des patients : La pilule du lendemain. Pour qui ? Quand ? Comment ? Explications

C'est une méthode d'exception utilisable par les femmes dans les 3 à 5 jours qui suivent un rapport non protégé. Elle ne doit pas se substituer aux méthodes contraceptives habituelles. Deux méthodes sont disponibles : la prise d'un contraceptif d'urgence hormonal (la pilule dite « du lendemain ») ou la pose d'un stérilet au cuivre.

La contraception d'urgence est utilisée notamment dans les cas suivants :

  • oubli ou rupture d'un préservatif ;
  • retard de la prise du comprimé contraceptif habituel au-delà du délai acceptable (voir ce délai dans la notice de votre pilule contraceptive) ;
  • perte d'un stérilet expulsé spontanément ;
  • déplacement ou retrait trop précoce d'un diaphragme vaginal ou d'une cape cervicale ;
  • rapport sexuel non protégé, en l'absence d'autres moyens de contraception. 

La contraception d'urgence hormonale consiste en l'administration unique d'un comprimé de lévonorgestrel (Lévonorgestrel Biogaran, Norlevo) ou d'ulipristal (EllaOne).

Le lévonorgestrel est un progestatif de synthèse. Il retarde l'ovulation et perturbe la nidation de l'œuf éventuel. Sa prise doit intervenir idéalement dans les 12 heures suivant le rapport sexuel non protégé et au maximum dans les 72 heures (trois jours) après celui-ci. Son efficacité varie de 58 à 95 % selon le délai entre le rapport sexuel et la prise du comprimé : plus cette contraception est mise en place tôt, plus elle est efficace. Une contraception mécanique (préservatif, diaphragme, cape) doit être mise en œuvre jusqu'aux règles suivantes. En l'absence de règles cinq à sept jours après la date attendue, il est indispensable d'effectuer un test de grossesse.

De plus, de nouvelles données cliniques ont montré que l'efficacité du lévonorgestrel est réduite chez les femmes dont le poids est supérieur ou égal à 75 kg, et qu'il n'est plus efficace chez les femmes dont le poids est supérieur à 80 kg. Les femmes pesant plus de 80 kg doivent donc utiliser une autre méthode de contraception d'urgence : ulipristal ou dispositif intra-utérin.

La prise de lévonorgestrel s'accompagne souvent de nausées et de vomissements (il est préférable de prendre le comprimé avec un repas). On observe parfois des maux de tête, des douleurs aux seins, des vertiges ou une certaine fatigue.

L'ulipristal est une substance qui, en se liant aux récepteurs à la progestérone, interfère avec l'ovulation. Il doit être utilisé le plus tôt possible après le rapport sexuel non protégé et au plus tard dans les cinq jours qui suivent. Sa prise est susceptible de réduire l'action d'une contraception hormonale régulière (pilule). Il est donc recommandé d'utiliser une méthode de contraception mécanique (préservatifs) jusqu'aux règles suivantes. Son efficacité est incomplète et varie entre 73 et 85 % selon les études. En cas de retard des règles de plus de sept jours après la date attendue, il est indispensable d'effectuer un test de grossesse.

Les effets indésirables de l'ulipristal les plus fréquents sont des maux de tête, des nausées, des douleurs abdominales et des règles douloureuses.

Depuis le 1er janvier 2023, la contraception d'urgence hormonale est gratuite (prise en charge à 100 % sans avance de frais) pour toutes les femmes en âge de procréer, quel que soit le médicament demandé (lévonorgestrel ou ulipristal). Cette contraception peut être obtenue en pharmacie sans ordonnance médicale.

Les jeunes filles mineures peuvent demander le secret de la délivrance du médicament.

La contraception hormonale d'urgence ne peut être utilisée souvent, car elle perturbe le cycle féminin. Destinée à un usage exceptionnel, elle ne constitue pas une méthode de contraception régulière. Pour mettre en place une contraception régulière, demandez conseil à votre médecin.

Lire le document complet : La pilule du lendemain - Vidal

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A propos du lévonorgestrel - Fiche Vidal - Mise à jour : 21 février 2023

Lévonorgestrel : Mécanisme d'action

Par voie orale, le mode d'action principal du lévonorgestrel est de bloquer et/ou de retarder l'ovulation par la suppression du pic de l'hormone lutéinisante (LH). Le lévonorgestrel interfère avec le processus d'ovulation uniquement s'il a été administré avant l'augmentation initiale du taux de LH. Le lévonorgestrel n'a pas d'effet contraceptif d'urgence s'il est administré plus tard au cours du cycle.

Par voie intra-utérine, il exerce principalement des effets progestatifs locaux dans la cavité utérine. La forte concentration en lévonorgestrel dans l'endomètre entraîne une régulation négative des récepteurs endométriaux aux oestrogènes et à la progestérone. L'endomètre devient relativement insensible à l'oestradiol circulant et un puissant effet antiprolifératif est observé. Des modifications morphologiques de l'endomètre et une faible réaction locale à corps étranger sont constatées au cours de l'utilisation. L'épaississement de la glaire cervicale empêche le passage des spermatozoïdes au travers du canal cervical. L'environnement local de l'utérus et des trompes de Fallope inhibe la mobilité et la fonctionnalité des spermatozoïdes, empêchant la fécondation.

Lévonorgestrel : Cas d'usage

Par voie orale, le lévonorgestrel est utilisé dans la prise en charge de la :

  • contraception ;
  • contraception d'urgence.

Par voie intra-utérine, il est utilisé dans la prise en charge de :

  • ménorragies fonctionnelles gynécologiques ;
  • ccontraception intra-utérine.

En association à l'estradiol, il est utilisé dans la prise en charge des carences estrogéniques de la ménopause.

En association à l'éthinylestradiol, il est utilisé dans la prise en charge de la contraception.

Lire le document complet : A propos du lévonorgestrel - Fiche Vidal - Mise à jour : 21 février 2023

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Attitudes des professionnels de santé à l'égard de la contraception d'urgence au Ghana et au Burkina Faso

MAYHEW Susannah, OSEI Ivy, BAJOS Nathalie, « Attitudes des professionnels de santé à l'égard de la contraception d'urgence au Ghana et au Burkina Faso », Population, 2013/1 (Vol. 68), p. 123-151. DOI : 10.3917/popu.1301.0123.

Introduction : contexte et signification

La contraception d'urgence à base de lévonorgestel (que nous désignerons ainsi en incluant les produits dédiés, le Postinor et le Norlevo, mais en excluant la méthode Yuzpe) est un des ajouts les plus récents à l'arsenal contraceptif, mais cette méthode est controversée. Le lobby antiavortement dénonce son caractère abortif, alors que les observations cliniques montrent que le mode d'action retarde l'ovulation ; ceci, joint au fait qu'elle n'est utilisée qu'après le rapport sexuel, a conduit à une politisation du débat sur son utilisation. Sa place au sein des programmes traditionnels de planning familial n'a pas été bien étudiée : devrait-elle être acceptée comme un élément de l'arsenal contraceptif ordinaire, être incluse comme une méthode de dernier recours ou être exclue de l'offre contraceptive de première intention ? Cette question se pose avec acuité en Afrique subsaharienne où l'usage d'une contraception régulière est souvent limité.

Pour être efficace, cette pilule doit être utilisée dans les 72 heures qui suivent un rapport non ou mal protégé (Free et al., 2002), même si un nouveau produit (l'acétate d'ulipristal, indisponible à ce jour dans les pays que nous étudions) peut être utilisé jusqu'à cinq jours après le rapport sexuel. Les personnes concernées et les professionnels auxquels elles s'adressent n'ont pas toujours connaissance de cette contrainte temporelle (Teixiera et al., 2012). En outre, une fois que les personnes décident d'utiliser un contraceptif d'urgence, il leur reste à surmonter les nombreux obstacles liés à l'accès à cette contraception. Les professionnels de santé sont souvent influencés par les normes sociales concernant l'acceptabilité de la contraception d'urgence, notamment son caractère supposé abortif (un point de vue souvent lié au manque de connaissances), et leurs attitudes peuvent dépendre de la détermination des personnes qui demandent à y avoir accès. La présente étude s'attache à caractériser les connaissances, les attitudes et les points de vue des professionnels de santé concernant la contraception d'urgence, et à analyser les réponses qu'ils apportent aux demandes des utilisatrices.

Des travaux ont montré que la méconnaissance de la contraception d'urgence par les professionnels de santé était un frein important à sa disponibilité et à sa prescription dans divers contextes (Nigéria : Ebuehi et al., 2006 ; Fayemi et al., 2010 ; Inde du Nord : Tripahi et al., 2003 ; Turquie : Sevil et al., 2006 ; Aksu et al., 2010 ; Laos : Sychareun et al., 2010 ; Europe : Uzuner et al., 2005 ; Szucs et al., 2010). Des études aux États-Unis ont montré que même les professionnels qui connaissent l'existence de ces produits ne savent pas toujours comment et quand les utiliser, ni quels sont leurs mécanismes d'action (Sherman et al., 2001 ; Wallace et al., 2004 ; Lawrence et al., 2010 ; Farris et al., 2010). Et même s'ils ont les connaissances adéquates et sont favorables à son utilisation, ils peuvent avoir tendance à prescrire moins que nécessaire (Sherman et al., 2001 ; Wallace et al., 2004). D'autres études ont montré que les professionnels de santé informent rarement les femmes sur la contraception d'urgence et n'anticipent pas leurs besoins dans ce domaine lors des visites de routine du planning familial, aussi bien, d'ailleurs, dans les pays du Nord (Delbanco et al., 1998 ; Karasz et al., 2004) qu'en Afrique (Ebuehi et al., 2006). Or une étude montre qu'aux États-Unis, les femmes sont plus à même d'utiliser la contraception d'urgence dans les délais requis lorsque les professionnels de santé ont abordé le sujet avec elles (Harvey et al., 1999).

Diverses études font apparaître qu'au-delà de facteurs médicaux, des considérations morales structurent les attitudes des professionnels en matière de santé sexuelle et reproductive, notamment en ce qui concerne la contraception d'urgence, et induisent souvent des restrictions d'accès, en particulier pour les femmes jeunes et non mariées, en Afrique (Mantell et al., 2000 ; Mantell et al., 2001 ; Adeokun et al., 2002 ; Mngadi et al., 2008) et dans d'autres pays du Sud (Hobcraft et Baker, 2006 ; Fairhurst et al., 2004). Les préoccupations des personnels de santé reflètent leur réticence à promouvoir la contraception d'urgence de peur qu'elle n'induise un développement des relations sexuelles non protégées et donc un accroissement du risque d'infection par le VIH et d'autres infections sexuellement transmissibles (Ziebland, 1999 ; PPAG, 2001 ; Karasz et al., 2004). Leurs pratiques traduisent aussi leur crainte des effets secondaires en cas de recours fréquent à ces pilules fortement dosées en hormones (PPAG, 2001) et leur inquiétude de voir les méthodes classiques de régulation des naissances supplantées par un recours systématique à la contraception d'urgence, bien que ce phénomène ait été réfuté (Marston et al., 2005).

Liées au contexte socioculturel dans lequel travaillent les personnels de santé, des préoccupations morales normatives font obstacle à la fourniture adéquate de contraception d'urgence (Davidson et al., 2010). La plus courante est celle qui associe la contraception d'urgence avec un mode d'action de type abortif – un point de vue notamment avancé par la Food and Drug Administration des États-Unis à l'époque de George Bush (The Lancet Editorial, 2005 ; Ackerman, 2006). Ce point de vue est partagé par des personnels de santé dans différentes régions du monde. Glazier et al. (1996) ont montré que des professionnels de santé en Malaisie ne souhaitaient pas distribuer de contraception d'urgence parce qu'ils pensaient qu'elle pouvait être abortive. Une étude auprès des associations membres de l'IPPF (International Planned Parenthood Federation), en pointe dans la fourniture de la contraception d'urgence, indique que plus de la moitié des personnels de santé dans les pays du Sud n'en délivraient pas, en partie par crainte de mécanismes supposés abortifs (Senanayake, 1996). Dans plusieurs études aux États-Unis, les personnels évoquent leur crainte que la promotion de la contraception d'urgence ne soit un signal envoyé aux jeunes, laissant croire qu'ils peuvent avoir des rapports sexuels non protégés (Ziebland, 1999 ; Karasz et al., 2004). Pour Rutgers et Verkuyl (1998), les personnes délivrant la contraception d'urgence étaient particulièrement critiques à l'égard des adolescents. Une étude au Royaume-Uni a montré que les usagers préféraient recourir aux pharmaciens plutôt qu'aux médecins parce qu'ils leur offraient un service plus souvent dénué de jugement moral (Bissell et Anderson, 2003).

Les travaux sont rares sur les connaissances, les attitudes et les pratiques des personnels de santé en matière de contraception d'urgence dans les pays du Sud. On sait mal comment ils interprètent et comprennent les mécanismes d'action de la contraception d'urgence, si cela affecte leurs pratiques professionnelles et s'ils portent un jugement – et lequel – sur les différents types de clients qui les sollicitent. Cette méthode peut contribuer à réduire les avortements et la mortalité maternelle en Afrique subsaharienne, en particulier en Afrique de l'Ouest, où le recours à la régulation des naissances reste limité et où les grossesses non prévues, les avortements qui en résultent et les taux de mortalité maternelle sont élevés (Ghana DHS, 2009 ; INSD et ORC Macro, 2004). Il est donc important de comprendre les attitudes des professionnels de santé dans ces pays. Une seule étude récente est disponible sur le sujet en Afrique subsaharienne (Fayemi et al., 2010) qui complète utilement les études déjà anciennes sur le sujet (Gichangi et al., 1999 ; Muia et al., 1999 ; Muia et al., 2000 ; Steiner et al., 2000).

La recherche dont nous rendons compte ici est la première à s'appuyer sur des entretiens approfondis pour appréhender les connaissances, attitudes et pratiques des professionnels de santé reproductive concernant la contraception d'urgence dans les capitales de deux pays d'Afrique de l'Ouest : le Ghana et le Burkina Faso.

Cet article présente d'abord la méthodologie utilisée, puis décrit le contexte des programmes de planning familial, la disponibilité de la contraception d'urgence et l'évolution des contextes socioculturels du recours à la contraception dans les deux pays. Après une brève description de la disponibilité et de la connaissance de la contraception d'urgence parmi les personnels de santé, nous analysons les principales dimensions qui structurent leurs attitudes et pratiques. Enfin, nous présentons une typologie des attitudes et des réponses à la demande de contraception d'urgence.

I – Méthodes : des entretiens semi-structurés avec des personnels de santé au Burkina Faso et au Ghana

Lire le document complet : Attitudes des professionnels de santé à l'égard de la contraception d'urgence au Ghana et au Burkina Faso

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Connaissances, attitudes et pratiques de la contraception d'urgence chez les étudiantes à l'Université de Parakou (Bénin)

FOURN Nadège, AGUEMON Badirou, KABIBOU Salifou et al., « Connaissances, attitudes et pratiques de la contraception d'urgence chez les étudiantes à l'Université de Parakou (Bénin) », Santé Publique, 2014/4 (Vol. 26), p. 541-546. DOI : 10.3917/spub.144.0541

Introduction

Dans les pays africains, plusieurs adolescentes et jeunes filles sont souvent confrontées aux problèmes liés aux grossesses non désirées et à l'expérience d'avortements clandestins. Or, ces problèmes peuvent être évités par une information éclairée de ces cibles vulnérables en matière de sexualité. Depuis la Conférence du Caire en 1994, les gouvernements ont défini un nouvel agenda pour promouvoir la santé de la reproduction avec un accent particulier sur l'accès aux services de contraception et à l'information [1]. Mais, en dépit de cette disposition, les données statistiques sur les avortements sont toujours à la hausse. Selon les statistiques de l'OMS, au niveau mondial, 43,8 millions d'avortements ont été enregistrés avec 37,8 millions dans les pays en développement en 2008. Près de 2 millions de ces avortements ont lieu en Afrique de l'Ouest avec 14 % de décès maternels [2]. Au Bénin, la fréquence de ces avortements estimée à 15 % en 1994 au niveau national n'a pas régressé et se retrouve à 17,6 % en milieu universitaire à Parakou en 2011 [3, 4] soulevant encore une fois la nécessité de protection contraceptive des jeunes filles. Au même moment, la prévalence de l'utilisation de la contraception est passée de 7,2 à 6,2 de 2001 à 2006 malgré la mise en œuvre depuis plus de 30 ans du programme de planification familiale.

Face à cette situation d'avortement, l'OMS a suggéré l'usage de la pilule de contraception d'urgence (PCU) et son intégration dans les programmes nationaux de santé. Il s'agit d'une méthode de rattrapage utilisée pour éviter les grossesses non désirées suite aux rapports sexuels non protégés ou à la rupture accidentelle des préservatifs ou encore suite à l'oubli des pilules chez la femme [4, 5]. En fait, il existe un ensemble de méthodes contraceptives occasionnelles (méthode hormonale ou mécanique…) qu'une femme peut utiliser dans les cinq premiers jours suivant un rapport non protégé pour prévenir une grossesse non désirée [6, 7]. Cette possibilité est à la portée des jeunes filles actives sexuellement surtout en milieu universitaires afin de les aider à éviter les complications des interruptions volontaires de grossesses non désirées. Mais peu de données sont disponibles pour envisager une prise de décision par les autorités sanitaires sur la promotion de ces moyens en cas d'urgence. C'est pourquoi la présente étude exploratoire, se propose de déterminer les connaissances et pratiques des étudiantes sur l'utilisation de la pilule contraceptive d'urgence en milieu universitaire de Parakou.

Cadre et méthode d'étude

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Connaissance et utilisation de la contraception d'urgence : analyse multinationale

Par Tia Palermo, Jennifer Bleck et Elizabeth Westley - Perspectives Internationales sur la Santé Sexuelle et Génésique, numéro spécial de 2015, pp.1–8, doi: 10.1363/FR00115

Contexte

À l'échelle mondiale, l'évidence obtenue de données de population concernant la connaissance et l'usage de la contraception d'urgence est limitée. Cette information serait pourtant utile à l'amélioration de l'accès à la méthode. Nous avons examiné ces facteurs dans 45 pays sur la base de données d'enquêtes en population.

Méthodes

Les données d'EDS (Enquête démographique et de santé) relatives aux femmes âgées de 15 à 49 ans ont été analysées par pays, par régression logistique, afin d'identifier les associations entre les caractéristiques des femmes et leur sensibilisation ou recours éventuel à la contraception d'urgence. Les tendances ont été examinées, par région et à l'échelle mondiale, en fonction de descripteurs individuels, de ménage et de communauté, notamment l'âge, le niveau d'éducation, l'état matrimonial, le statut socioéconomique et le lieu de résidence urbain ou rural des femmes.

Résultats

La proportion des femmes qui avaient entendu parler de la contraception d'urgence varie entre 2% au Tchad et 66% en Colombie et celle des femmes sexuellement expérimentées qui y avaient eu recours, entre 0,04% au Tchad et 12% en Colombie. La probabilité d'avoir entendu parler de la méthode ou d'y avoir eu recours augmente généralement avec la richesse et, bien que le rapport entre l'état matrimonial et la sensibilisation à la méthode varie d'une région à l'autre, les femmes qui n'avaient jamais été mariées sont plus susceptibles que celles mariées d'avoir utilisé la contraception d'urgence dans les pays présentant une différence significative. Dans certains pays, le lieu de résidence urbain est associé à la sensibilisation à la méthode, mais les femmes urbaines ne sont plus susceptibles d'y avoir eu recours que dans trois pays.

Conclusions

Nos observations s'inscrivent au soutien d'une plus large dissémination de l'information sur la contraception d'urgence, en particulier auprès des personnes à moindres revenus. Les variations du recours et de la connaissance au sein des régions laissent entendre la nécessité d'adaptation des programmes aux caractéristiques de chaque pays.

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Connaissance et utilisation de la contraception d'urgence chez les femmes urbaines au Nigeria et au Kenya The Challenge Initiative - Johns Hopkins University

En un coup d'œil...

  • Les informations concernant les caractéristiques des utilisateurs de la CE au Nigeria et au Kenya sont très limitées.
  • Les utilisateurs récents de la CU étaient plus susceptibles d'être dans la vingtaine, célibataires et plus instruits que ceux qui n'ont jamais utilisé ou qui ont déjà utilisé la CU dans les deux pays.
  • Les résultats contredisent les perceptions du public sur les utilisateurs de la CE en tant que jeunes adolescents et indiquent l'importance de renforcer l'offre de la CE en Afrique, notamment en ciblant les informations et les services sur les célibataires.

La contraception d'urgence (CU) a gagné en importance en Afrique subsaharienne pour la prévention des grossesses non désirées. Bien que les taux soient faibles, des enquêtes démographiques et sanitaires récentes ont documenté que l'utilisation de la CU est la plus élevée au Kenya (1,7 %) et au Nigeria (2,8 %). Des études avec des échantillons petits et non représentatifs ont été menées dans les deux pays, mais elles ne permettent pas de comprendre pleinement les caractéristiques des utilisateurs de la CE.

Cette étude fournit des informations provenant du plus grand échantillon représentatif à ce jour d'utilisateurs d'EC.

Les questions clés de la recherche comprenaient :

  • Quelle est l'association entre l'utilisation de la CU et les variables sociodémographiques ?
  • Quel est le niveau de connaissance et d'utilisation correctes de la CU par les femmes ?
  • Quelle est l'association entre les différents comportements et l'utilisation des méthodes de planification familiale (PF) ou de CU ?
  • Quelle est la source d'EC préférée d'une femme ?

Les données ont été recueillies dans le cadre de l'étude de base de l'Initiative pour la santé de la reproduction en milieu urbain au Kenya et au Nigeria. Des données ont été recueillies par le biais d'enquêtes sur les ménages auprès de 7 785 femmes ayant une expérience sexuelle dans cinq villes du Kenya en 2010. Au Nigeria, 12 652 femmes ayant une expérience sexuelle ont été interrogées dans six villes en 2011.

Résultats de l'étude

  • La connaissance de la CE était de 58 % au Kenya et de 31 % au Nigeria.
  • Dans les deux pays, les femmes n'ayant jamais été mariées et ayant une expérience sexuelle étaient significativement plus susceptibles de connaître la CU que les femmes ayant déjà été mariées (65% contre 55% au Kenya, et 50% contre 28% au Nigeria).
  • 80% des femmes kenyanes ayant déjà eu des rapports sexuels et 52% des femmes nigérianes ont déclaré avoir utilisé une méthode moderne de PF.
  • Les pharmacies ou les drogueries étaient les sources les plus courantes d'EC (96 % au Kenya et 92 % au Nigeria).

En plus d'évaluer la connaissance des femmes sur la CU, l'étude a examiné le niveau de connaissance correcte des femmes sur l'utilisation de la CU, qui a été mesurée en demandant (1) la connaissance du nombre de pilules dans un produit dédié à la CU et (2) la connaissance de la période après le sexe dans laquelle la CU peut prévenir la grossesse. Parmi les femmes jamais mariées âgées de 15 à 49 ans qui ont déjà eu des rapports sexuels et qui ont entendu parler de la CU, plus de la moitié au Kenya (57%) et au Nigeria (52%) savaient qu'un paquet de CU comprend deux pilules et que la CU peut être prise dans les 120 heures suivant un rapport sexuel non protégé. La connaissance de ces deux caractéristiques de la CU était significativement plus faible pour les femmes mariées dans les deux pays (41% au Kenya ; 39% au Nigeria).

Les femmes jamais mariées ayant une expérience sexuelle dans les deux pays étaient beaucoup plus susceptibles que les femmes mariées d'avoir 1) déjà utilisé la CU, 2) utilisé la CU au cours de la dernière année et 3) utilisé la CU plus d'une fois par mois à n'importe quel moment au cours de la dernière année. Dans les deux pays, les femmes jamais mariées et ayant une expérience sexuelle étaient significativement plus susceptibles que les femmes jamais mariées de considérer la CU comme leur principale méthode de PF, bien que ces proportions soient assez faibles. Parmi les femmes qui ont utilisé la CU au moins une fois au cours de l'année passée, 44% au Kenya et 35% au Nigeria ont déclaré utiliser actuellement une méthode moderne de PF non fondée sur la CU.

Il est également intéressant de savoir si les femmes utilisent la CU comme méthode régulière de PF. Parmi les femmes kenyanes qui ont utilisé la CU au moins une fois au cours de la dernière année, 18% ont déclaré avoir utilisé la CU plus d'une fois par mois à tout moment au cours de la dernière année, et 12% ont déclaré qu'ils ont utilisé la CU comme leur principale méthode de contraception. Les utilisateurs récents de la CU au Nigeria étaient beaucoup plus susceptibles que ceux du Kenya d'utiliser régulièrement la CU (48%) et comme méthode principale de PF (38%). Quant à la source préférée de CU chez les femmes qui ont déjà utilisé la CU, presque toutes les femmes du Kenya (96 %) et du Nigeria (92 %) ont déclaré que si elles avaient besoin de la CU, elles l'obtiendraient très probablement dans une pharmacie ou une droguerie.

Cette grande étude urbaine sur les femmes et l'utilisation des contraceptifs a permis de comparer les femmes : 1) qui n'avaient jamais utilisé la CU ; 2) qui ont utilisé la CU mais pas au cours de l'année précédant l'étude ; et 3) qui ont utilisé la CU au cours de la dernière année. Au Nigeria et au Kenya, les utilisateurs récents et passés de la CE avaient généralement une vingtaine d'années. Une plus grande proportion d'entre eux ont un niveau d'éducation secondaire ou supérieur. Au Nigeria, l'appartenance religieuse était associée à l'utilisation de la CE ; ce n'était pas le cas au Kenya. Dans les deux pays, l'état matrimonial était inversement corrélé avec l'utilisation de la CU ; les personnes qui n'avaient jamais été mariées étaient significativement plus susceptibles que celles qui l'avaient été d'avoir utilisé la CU. De plus, dans les deux pays, ceux qui avaient au moins un enfant étaient plus susceptibles de n'avoir jamais utilisé la CU (environ 80 %) que de l'avoir utilisée de façon non récente (environ 65 %) ou récente (environ 51 %). Les utilisateurs récents au Kenya et les utilisateurs récents et non récents au Nigeria étaient plus susceptibles de déclarer avoir eu plus d'un partenaire sexuel au cours de l'année écoulée.

Dans les deux pays, l'état matrimonial était inversement corrélé avec l'utilisation de la CU ; les personnes qui n'avaient jamais été mariées étaient significativement plus susceptibles que celles qui l'avaient été d'avoir utilisé la CU.

Implications programmatiques

Cette étude permet de mieux comprendre quand, comment et par qui les EC sont utilisées dans les zones urbaines du Kenya et du Nigeria. Les résultats vont à l'encontre de la perception du public dans ces pays selon laquelle les adolescents sont les principaux utilisateurs de la CU. Les données confirment plutôt les conclusions d'études antérieures selon lesquelles la majorité des utilisateurs dans les régions urbaines sont dans la vingtaine, instruits, employés et célibataires. Les résultats réfutent également l'association présumée entre l'utilisation de la CE et la prise de risques sexuels. Les résultats indiquent le rôle important que joue le secteur privé dans la prestation de services de PF qui ne dépendent pas d'un fournisseur.

Un résultat surprenant est la proportion relativement élevée de femmes au Nigeria qui identifient la CU comme leur principale méthode de PF. Ce résultat reflète probablement une réponse à l'accès et à l'utilisation plus limités d'autres options contraceptives au Nigéria, où beaucoup moins de femmes urbaines ont déjà pratiqué la contraception moderne. Les femmes nigérianes utilisent peut-être la CU plus facilement disponible pour remplacer les méthodes de PF plus difficiles à obtenir ou moins familières.

La forte proportion d'utilisatrices récentes de CU qui déclarent utiliser la CU plus d'une fois par mois et comme méthode principale de contraception (en particulier au Nigeria) indique la nécessité de mieux comprendre la dynamique de l'utilisation répétée et l'importance d'assurer la disponibilité et l'accès à des méthodes hormonales et de barrière efficaces, à court terme et contrôlées par les femmes. L'étude souligne également la nécessité de cibler de manière adéquate l'information et les services sur la CU aux femmes urbaines non mariées. Bien que le secteur privé soit bien placé pour assurer la disponibilité des services, le secteur public et la société civile devraient compléter ces efforts par des activités de sensibilisation. Les initiatives de marketing social qui permettent aux femmes pauvres d'avoir accès à des pilules subventionnées de la CE à un coût inférieur à celui de la CE disponible dans le commerce sont également importantes dans des contextes où le prix peut constituer un obstacle pour les femmes pauvres.

Cette histoire a été écrite à l'origine par le Projet de mesure, d'apprentissage et d'évaluation, qui a évalué les initiatives de santé génésique en milieu urbain (UHRI) au Kenya, au Sénégal, au Nigeria et en Inde. The Challenge Initiativeest chargé d'élargir l'accès aux solutions éprouvées et aux réussites élaborées dans le cadre des UHRI. 

Lire le document complet : Connaissance et utilisation de la contraception d'urgence chez les femmes urbaines au Nigeria et au Kenya

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*Si prise dans les 72 heures suivant le rapport sexuel non protégé
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3 - Forme pharmaceutique

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4. Données cliniques

4.1 Indications thérapeutiques

Contraception d'urgence dans les 72 heures suivant un rapport sexuel non protégé ou l'échec d'une méthode de contraception.

4.2. Posologie et mode d'administration

Pour une administration orale : Un comprimé doit être pris le plus rapidement possible, de préférence dans les 12 heures, et au plus tard 72 heures après un rapport sexuel non protégé.

En cas de vomissements au cours des trois heures suivant la prise du comprimé, un autre comprimé doit être pris immédiatement.

4.3. Contre-indications

Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients.

4.4. Mises en garde et précautions d'emploi

La contraception d'urgence est une méthode occasionnelle. Elle ne doit en aucun cas remplacer une méthode contraceptive régulière. La contraception d'urgence n'empêche pas une grossesse dans tous les cas. S'il existe une incertitude au sujet du moment du rapport non protégé ou si la femme a eu rapport sexuel non protégé plus de 72 heures plus tôt au cours du même cycle menstruel, une conception peut s'être produite. Le traitement par lévonorgestrel après le deuxième rapport sexuel peut donc être inefficace pour prévenir une grossesse.

Si les règles sont retardées de plus de 5 jours ou si des saignements anormaux se produisent à la date prévue des règles ou si une grossesse est soupçonnée pour toute autre raison, la grossesse doit être exclue.

Si une grossesse se produit après un traitement par lévonorgestrel, la possibilité d'une grossesse extra-utérine doit être envisagée.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Le lévonorgestrel ne doit pas être administré à des femmes enceintes. Il n'interrompra pas une grossesse. En cas de poursuite de la grossesse, les données épidémiologiques limitées n'indiquent aucun effet indésirable sur le fœtus mais il n'existe aucune donnée clinique sur les conséquences éventuelles si des doses supérieures à 1,5 mg de lévonorgestrel sont prises.

Allaitement

Le lévonorgestrel est secrété dans le lait maternel. L'exposition potentielle d'un nourrisson au lévonorgestrel peut être réduite si la femme qui allaite prend le médicament immédiatement après l'allaitement et évite d'allaiter pendant au moins 8 heures après l'administration de Lévonorgestrel.

4.7 Effets indésirables

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient les nausées, les maux de tête, les douleurs au bas de l'abdomen et la fatigue.

5. Données pharmaceutiques

5.1. Classe pharmacothérapeutique

Hormones sexuelles et modulateurs du système génital, contraceptifs d'urgence. Code ATC : G03AD01  

5.2. Nature et contenu de l'emballage extérieur

Boîte de 1 comprimé.

6 - Conditions de prescription et de délivrance

Liste I

7 - Titulaire de l'AMM

Strides Pharma Science Limited
Strides House, Opp IIM-B, Bilekahalli,
Bannerghatta Road,
Bangalore – 560076, India

8 - Date de mise à jour du texte

Mars 2019.

Dernière mise à jour de cette page

05/06/2019.



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