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L'essor | Mali | 20/04/2010 | Lire l'article original
La chirurgie pédiatrique est une discipline qui prend en charge dans notre pays, les pathologies chirurgicales de l’enfant, c’est-à-dire du nouveau né au grand enfant ( 15 ans). Mais dans les pays développés, la technologie de pointe permet de prendre en charge les cardiopathies et autres pathologies chez le fœtus afin que la grossesse puisse se poursuivre normalement. Dans notre pays, nous n’avons pas l’expertise nécessaire encore moins le plateau technique pour faire des interventions sur l’embryon ou le fœtus. Mais le Dr Keïta et son équipe peuvent assurer la prise en charge précoce des malformations congénitales d’un bébé né trois heures avant. A ce niveau, les pathologies très souvent rencontrées sont les encéphalocèles selon le terme consacré. Il s’agit de la non fermeture du ventre au niveau du nombril. Dans la région ouest-africaine, la Côte d’ivoire aussi est très portée sur la chirurgie pédiatrique. Ce pays compte tenu des besoins, a mis en place un certificat d’études spécialisées (CES) pour former des spécialistes.
Le Dr Mamby Keïta qui a pris la relève de feu Madani Touré en 1999, est une des rares mains expertes. Ils sont seulement trois chirurgiens pédiatriques pour les plus de 12 millions d’âmes au Mali. En sus, un médecin cubain y apporte également son expertise dans le cadre de la coopération sanitaire. Le toubib de Gabriel Touré rappelle qu’il y a quatre autres personnes en formation mais qui ne seront sur le marché qu’en 2012. Il relève que dans les pays en développement, notamment en France, il faut faire quatre ans de spécialisation en chirurgie générale, puis deux de spécialisation en chirurgie pédiatrique. Le Dr Mamby Keïta conscient des enjeux de la discipline dans les pays africains, explique la nécessité de former des anesthésistes pédiatriques. L’absence de ces spécialistes limite les chirurgiens infantiles dans leurs gestes. Notre interlocuteur indique que les anesthésistes sont, de plus en plus, familier de ce terrain mais le besoin de formation en anesthésie pédiatrique et d’appareils spécifiques est criard. Une autre particularité de la chirurgie infantile est la difficulté dans le diagnostic. Le bébé ne s’exprimant pas, le chirurgien pédiatrique doit avoir des connaissances spécifiques. Mais il est très souvent aidé par les orientations du pédiatre mais aussi les explications des parents. En d’autres termes, il lui faut avoir une certaine habitude et comprendre la matière sur laquelle, il exerce.
A ce propos, le Dr Mamby Keïta précise que les os du bébé sont différents de ceux de l’adulte. Il y a également beaucoup de cartilages chez les tout petits. De l’avis des spécialistes, les chirurgiens pédiatriques naturellement, les tissus de l’enfant ne sont pas aussi bien différenciés comme chez l’adulte. A titre d’exemple, même une simple hernie qui est congénitale chez l’enfant et acquise chez l’adulte, ne s’opère pas de la même manière. Il y a une différence même dans la façon d’inciser. Un enfant bien pris en charge à temps, répond vite et mieux au traitement en tout cas en matière de chirurgie infantile Dans la chirurgie pédiatrique, on est face à des pathologies comme les malformations congénitales. Certaines d’entre elles surviennent au stade de l’embryon (ces malformations sont les plus graves), d’autres font leur apparition au stade de fœtus. Sur les interrogations légitimes, que pourrait se poser le citoyen lambda sur la prise en charge des pathologies chirurgicales chez l’enfant, le praticien hospitalier rassure. La chirurgie pédiatrique est moins onéreuse dans notre pays comparativement à beaucoup d’autres pays de la sous-région ouest-africaine. Ceci s’explique, selon lui par les politiques adoptées en faveur de la santé de l’enfant. Il révèle que l’idéal aujourd’hui est d’avoir un pool mère-enfant à défaut d’un hôpital pédiatrique. Les chirurgiens infantiles entendent se battre pour donner à leur spécialité toute sa place dans le système de soins. Il invite les pouvoirs publics à faire des efforts dans le sens de la formation des anesthésistes pédiatriques, des radiologues pédiatriques et des orthopédistes pédiatres. Le Mali ne disposerait pas d’un seul spécialiste dans ce domaine.
par Bréhima Doumbia
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