La conduite de ce programme d’action dont l’objet essentiel est de soutenir les enfants vulnérables au VIH-SIDA cadre parfaitement avec les objectifs et les grandes orientations de notre pays, expliquera Mme Maïga Sina Damba, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Relevant que notre pays a enregistré de réels progrès dans la lutte contre ce fléau, le ministre notera cependant que la pandémie du Sida est loin d’être endiguée et que de milliers d’enfants et de jeunes sont atteints du mal du siècle et lui paient un lourd tribut. L’ONU-Sida a établi que l’Afrique est le continent le plus touché par le VIH avec 68 % de personnes affectées et infectées.

Selon l’enquête démographique de santé (EDS) IV, le Mali connaît un taux de séroprévalence de 1,3 %. Selon les projections de l’EDS III, si rien n’est fait pour maîtriser l’épidémie du Sida au Mali à l’horizon 2010, près de 500.000 personnes pourraient être infectées, l’espérance de vie diminuera de près de 6 ans, 25 % des lits d’hôpitaux seront occupés par des malades du Sida. Au regard de cette projection, les pouvoirs publics ont mis en œuvre une stratégie de lutte appropriée qui repose sur l’implication de l’Etat, des structures spécialisées, de la société civile, etc. Autre caractéristique du Sida au Mali : il se féminise. Les enquêtes menées par ISBS établissent que la féminisation du Sida se constate dans certaines catégories : les professionnelles du sexe avec un taux de prévalence de 35,5 % en 2006 contre 31,9 % en 2003 ; les vendeuses ambulantes avec 5,9 % en 2006 contre 4,6 % en 2003. Chez les aides ménagères le taux de prévalence s’est accru de 2,2 %.

La féminisation du Sida créé aussi une situation qui fragilise davantage les progrès réalisés dans la lutte contre la maladie carelle aboutit à une augmentation du nombre d’enfants orphelins victimes du Sida sur le marché du travail. En effet, du fait de la perte d’un ou plusieurs membres actifs de la cellule familiale, de nombreux enfants infectés ou affectés par le virus se retrouvent dans des conditions de précarité souvent extrême qui les contraignent d’exercer une activité économique en vue de contribuer à la survie de leur famille. Le département, a promis son premier responsable, s’emploiera à suivre et accompagner l’exécution de ce programme d’action basé sur : l’information, l’éducation et la communication sur le lien entre VIH-SIDA, travail des enfants et éducation ; le plaidoyer pour la promotion de la politique du filet social pour les enfants infectés ou affectés par le VIH-Sida, travailleurs ou à risque de travailler ; la promotion de la réponse multisectorielle à la problématique des ces enfants ainsi que la prévention, le retrait, la réinsertion et la prise en charge des enfants.

Les initiateurs du programme indexent la défaillance de l’éducation formelle, familiale et communautaire, l’incidence élevée de la pauvreté, la forte déperdition scolaire, l’exode rural et l’urbanisation rapide dans l’apparition et le développement de phénomènes répréhensibles. Il s’agit des abandons d’enfants et des infanticides, des enfants de la rue, du trafic, du travail et de la mendicité des enfants, de la recrudescence de la délinquance des mineurs, de la prostitution des enfants, de la progression de l’usage de la drogue et autres substances, du commerce sexuel des adolescentes. Le BIT était représenté à cette journée de lancement par Dramane Haidara, le directeur adjoint du Bureau de l’équipe d’appui technique de l’OIT au travail décent et le RIOEV par sa promotrice, Mme Fatou Meïté. Ce programme doté de 201.555 dollars soit environ 100 millions de Fcfa, va durer 15 mois.

par Sibiri Konaté

Lire l'article original