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L'essor | Mali | 05/07/2011 | Lire l'article original
L’activité participe du débat sur le renforcement des systèmes locaux de santé et sur le rôle des acteurs de la médecine traditionnelle pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement. C’est aussi et surtout un plaidoyer qu’AIDEMET mène pour la prise en compte des ressources de la médecine traditionnelle dans le programme de développement socio-sanitaire du Mali. En effet, les données sur la mortalité maternelle et infantile restent dramatiques dans notre pays, en dépit des efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires. Selon l’enquête démographique et de santé de 2006, le taux de mortalité maternelle était de 464 sur 100 000 naissances vivantes et le taux de mortalité infantile de 94 pour mille. Depuis 1999, les promoteurs de AIDEMET ont réagi en élaborant et expérimentant une méthodologie visant l’implication des accoucheuses traditionnelle (AT) dans la prise en charge des urgences obstétricales dans les zones rurales. Des activités ont été menées dans ce sens dans les districts sanitaires de Kolokani, Bandiagara, Kadiolo et ailleurs avec l’appui des différents partenaires.
L’objectif est de valoriser les connaissances et l’expérience des accoucheuses traditionnelles à travers des sessions de formation et d’information. Un accent particulier est mis sur les accoucheuses traditionnelles dans leur rôle traditionnel de suivi de la grossesse et d’assistance aux accouchements pour les amener à identifier et à référer à temps les femmes en danger. L’analyse des données, selon la conférencière, a démontré que l’implication des accoucheuses traditionnelles facilite l’accès des femmes aux services de surveillance de la grossesse, d’assistance à l’accouchement, de suivi post-natal et de vaccination des enfants. Des réflexions et actions spécifiques ont été aussi menées dans le domaine de la lutte contre les mutilations génitales féminines en les intégrant dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Il est avéré que la plupart des AT sont des exciseuses, donc en bonne position pour comprendre le lien entre certaines conséquences de l’excision et certaines difficultés qu’elles doivent elles mêmes gérer au moment de l’accouchement. Dans leur travail quotidien, il a été démontré qu’il y a quatre facteurs qui peuvent empêcher la femme de recevoir à temps les soins nécessaires pour lui sauver la vie, a souligné le Pr. Rokia Sanogo : la non-reconnaissance des signes de danger ; le retard dans la prise de décision ; le temps trop long pour accéder aux soins et le fait de recevoir dans les structures de santé des soins non adéquats. Rokia Sanogo est persuadée que la responsabilisation des accoucheuses traditionnelles dans la détection et la référence rapide des femmes à risque peut contribuer à diminuer considérablement les deux premiers retards. Leur implication dans la promotion de la maternité à moindre risque peut susciter un apport important de la médecine traditionnelle à la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Il ne s’agit cependant pas de transformer les accoucheuses traditionnelles en agents de santé moderne de premier niveau, mais de leur faire jouer le rôle du premier maillon de la chaîne qui commence au village avec le système traditionnel et continue au Cscom ou au Csrf avec le système moderne. La valorisation du rôle des accoucheuses traditionnelles dans le domaine de la réduction de la mortalité maternelle mérite par conséquent d’être pris en compte dans les politiques et programmes nationaux visant à une maternité à moindre risque.
Mariam A. Traoré
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