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Quotidien le matinal | Bénin | 27/06/2012 | Lire l'article original
La prise en charge est une démarche thérapeutique globale et comprend en plus du traitement médical plusieurs volets : psychologique, spirituel, hygiéno-diététique, social, économique, professionnel et familial. La multiplicité des difficultés sociales est un facteur d’interruption des soins pour les Personnes vivant avec le VIH/Sida (Pvvih), dans la mesure où le patient peut-être amené à beaucoup plus s’occuper des questions du quotidien que de son traitement. Le fait de suivre un traitement particulier, chronique et contraignant, ne dispense pas le patient de la survie quotidienne et de ces vicissitudes. Les difficultés sociales sont le facteur le plus important qui amène les Pvvih à moins s’impliquer dans les soins qui leur sont proposés. Par ailleurs, l’angoisse de l’annonce du diagnostic, le vécu de la maladie et l’incidence des complications sur la vie psychique et sociale, rendent incontournable la prise en charge psychosociale. Ce rôle est joué par les médiateurs. Ils sont actuellement près de 500 au Bénin, et leur mission est d’amener le patient à accepter son état sérologique, à poursuivre sont traitement, et à faire face aux nouvelles exigences de sa vie par rapport à la société. Les médiateurs sont donc de véritables besoins pour la société et sont là pour servir de guide, et faire bénéficier les patients de leurs expériences.
Plus de moyens aux médiateurs
Selon plusieurs associations de Pvvih, ces médiateurs ne disposent pas d’assez de moyens pour jouer leur rôle. Dans l’accomplissement de leurs tâches, ils sont confrontés à beaucoup de difficultés logistiques. Par exemple, par rapport aux patients rejetés par leurs familles, il leur faut souvent mettre la main à la poche. Il faut aussi mobiliser assez de ressources pour aller retrouver les Pvvih « perdues de vue » et les convaincre de poursuivre leur traitement. La plupart des médiateurs insistent aujourd’hui sur une rémunération conséquente et un moyen de déplacement pour plus d’efficacité dans l’accomplissement de leurs tâches. D’aucuns vont plus loin, et exigent même la mise en place d’un contrat. L’exemple du Mali est le plus souvent cité. Les médiateurs au Mali sont payés à près de 100 000F Cfa par mois et disposent de beaucoup d’autres avantages. Pour être véritablement efficace, il est nécessaire que la prise en charge psychosociale soit confidentielle. Mais ceci est quasiment impossible actuellement, ces médiateurs ne disposant pas de local pour recevoir leurs patients. Il n’y a donc pas de confidentialité dans l’écoute. Beaucoup de Pvvih déplorent cet état de fait. Ils auraient préféré que leur état sérologique ne soit pas connu de tous. Par rapport aux besoins, les Pvvih enquêtées souhaiteraient une assistance matérielle et financière, un peu plus d’affection, et beaucoup plus d’amour des parents et de la société. Les besoins d’amour, d’affection, exprimés ne traduisent qu’une situation réelle : la société ne semble pas percevoir tout le mal qu’elle se fait en rejetant ces personnes. La pandémie de Vih/sida est à la base de perturbations de plusieurs ordres (médical, social, culturel, économique) tant au niveau de l’individu qui est infecté, de la famille affectée et de la communauté à laquelle appartient cet individu. Les personnes malades du sida, leur famille et leur communauté ont besoin d’un soutien pour faire face aux difficultés de la maladie. Il est important que les études continuent à être menées. Elles devraient permettre de tirer des leçons des différentes activités mises en œuvre afin d’améliorer la qualité de la prise en charge psychosociale.
Wilfrid Noubadan (Avec l’appui de l’Ong Céradis)
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