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Journée VIH sida / enquête GCI : Ventes des ARV, pratique réelle, silence absolu

Guinée Conakry Info | Guinée | 01/12/2013 | Lire l'article original

Depuis le 17 octobre 2007, les antirétroviraux et médicaments pour infections opportunistes avec les examens biologiques y afférents sont rendus gratuits par arrêté ministériel. Mais dans les faits, les choses ne se passent pas toujours ainsi. Exploitant la vulnérabilité des patients et le déficit d’information en la matière, certains intervenants se livrent en effet à une véritable rançon aux dépens des personnes vivant avec le VIH.

L’ampleur du phénomène demeure cependant une véritable énigme dans la mesure où la règle en la matière, c’est l’omerta totale. Selon les statistiques officielles fournies par le Comité national de lutte contre le Sida (CNLS), avec une population estimée à 12 millions d’habitants, le taux de prévalence de la Guinée tournait, à la fin de 2011, autour de 1, 5 %. Au cours de la même année, sur quelques 40.258 personnes vivant avec le VIH dont l’état nécessitait un traitement antirétroviral, seules 23 448 y avaient effectivement accès. Malgré cet inquiétant gap, certains acteurs de la chaine de gestion des ARV se livrent à un trafic et à une véritable escroquerie aux dépens des patients. En fait, ils ont souvent en ligne de mire les gros enjeux financiers qui sa cachent derrière la lutte contre le sida...

En effet, selon des documents fournis par le Comité national de lutte contre le sida, entre 2007 et 2009, les fonds alloués à la lutte contre la maladie en Guinée avaient cumulés à 30. 997. 071,18 dollars US. Ce montant dont 9. 968. 005,58 dollars américains étaient affectés aux soins et au traitement provenait pour, 93 %, des bailleurs de fonds internationaux. L’instabilité qui affecte le pays depuis plus de cinq ans aurait considérablement réduit la part de la communauté internationale dans la lutte contre le sida en Guinée. Mais les enjeux, quant à eux, demeurent toujours. Car l’Etat guinéen, se substituant aux bailleurs de fonds, investiraient plusieurs dizaines de milliards de GNF pour l’achat des antirétroviraux.

Un trafic à multiples facettes

L’ingéniosité des trafiquants réside dans la subtilité de leur démarche. C’est du reste ce que confie Mme Kindia Diallo, en charge des activités médicales au Centre Dream. Estimant que sa propre structure est à l’abri du trafic et de la vente des ARV, elle se rappelle néanmoins : « Par deux fois, j’ai été amené à mettre la main sur des personnes qui soutirent de l’argent aux patients ». Le premier était selon elle un médecin de l’hôpital national Donka et la seconde une dame habitant quelque part à Matam. Dans les deux cas, les victimes s’étaient respectivement vues retirer 400 et 100 000 GNF. Et ils avaient déboursé cet argent juste pour avoir été orientés vers le centre Dream. On leur avait fait croire que ce serait pour payer les frais d’un certain nombre de démarches. Dans d’autres structures en général et à l’hôpital du jour de Donka, le phénomène s’opérerait de manière audacieuse. C’est ainsi qu’une patiente requérant l’anonymat raconte une anecdote plutôt révélatrice de la situation : « une copine m’a rapporté qu’un jour, alors qu’elle tenait son flacon contenant les ARV, elle aurait été interpellée par une vieille en ces termes : "ma fille où est-ce que tu l’as acheté ?" Et ma copine de répondre, “je ne l’ai pas acheté. Il m’a été fourni gratuitement”. Aussitôt la vieille aurait fondu en larmes ».

Situation relativement confirmée par cet accompagnateur rencontré au centre de prise en charge des maladies infectieuses de Donka, selon qui, « ici on ne paye que l’examen du sang et la radio. Le premier coûte 50 000 GNF ici alors qu’à Ignace Deen, c’est 40 000 GNF. Pour ce qui est de la radio, je crois que c’est 110 000 GNF ». Les professionnels de santé ne sont cependant pas les seuls mis en cause dans ce sournois trafic. Certains patients favoriseraient le phénomène. L’administrateur de l’Association des Femmes de Guinée pour la lutte contre les IST et le Sida (ASFEGMASSI), A. Keira, quand il affirme : « Vous savez, avec la stigmatisation, vous avez de grands commis de l’Etat et autres patrons d’entreprises qui, redoutant la rencontre d’une connaissance et pour certains de leur femme même, sollicitent les services de certains médecins afin que ces derniers leur livrent leur dotation à domicile et dans la plus grande confidentialité ». Naturellement, dans ces conditions, poursuit-il, « il est tout à fait compréhensible que le médecin perçoive un pourboire en contrepartie de ce service en plus ». Sauf que là l’idée est partie du malade.

Patients soumis au chantage

Justement, cette peur de la discrimination de la part des malades est l’atout-maître des trafiquants. Ces derniers menaceraient alors leurs victimes de révéler leur statut sérologique, si jamais celles-ci entreprenaient la moindre démarche visant à les dénoncer. Une patiente, particulièrement méfiante vis-à-vis des indiscrétions de la presse nous met ainsi en garde : « Si vous ne voulez pas me créer de problème, laissons comme ça. Parce que vous ne savez pas ce que je risque je me mets à vous donner des noms ». Et c’est à une activiste, assise à ses côtés de décoder le message : « Dans le milieu, si on cite les noms des gens, ils peuvent se venger en divulguant votre statut ». Visiblement, c’est cette même peur qui aura conduit plusieurs de nos interlocuteurs à se rétracter après avoir fermement promis leur collaboration par l’entremise de nos guides.

Méfiance vis-à-vis de l’Etat et de certaines ONG

Le paradoxe dans ce vaste réseau, c’est bien le rôle qu’y jouent l’Etat par certains de ses serviteurs et quelques ONG prétendant défendre les droits des personnes vivant avec le Sida. Pour le premier, le paradoxe est d’autant plus manifeste qu’il est actuellement le plus grand bailleur pour ce qui est de la fourniture des ARV. Mais à propos du CNLS dont c’est l’instrument d’exécution, les patients sont plutôt méfiants. Méfiants, ils le sont également à l’égard de certains responsables d’ONG de défense des personnes vivants avec le SIDA. Parlant d’une d’entre ces responsables que nous appellerions Mimi, une activiste ose carrément : « elle est corrompue ». A propos de Mimi, une autre confie : « je pense qu’elle est de mèche avec le CNLS et qu’elle se sert simplement des malades ». Sollicitée à plusieurs reprises et après plusieurs rendez-vous au motif d’un agenda chargé, Mimi finit par nous déclarer au téléphone : « Je ne sais si vous voulez que je vous mente. Je vous dis que je ne sais rien dans cette histoire d’ARV. Depuis qu’on a su que nous étions renseignés, on nous a écartés du processus. Justement, aujourd’hui ma bataille vise à nous réintégrer dans le circuit, si possible jusqu’au lancement de l’appel d’offre ».

Contactées, d’autres collaboratrices de Mimi ont refusé de se prêter à nos questions avant d’en avoir reçu l’autorisation de la part de Mimi. Mais cette attitude trouble de la part de certaines ONG, le Pr. Mohamed Cissé, responsable de l’hôpital du jour à Donka n’en est guère surpris. Selon lui, ce serait même de cette façon que fonctionnent les ONG, « Ici comme ailleurs », précise-t-il.

Pratique marginale ou laxisme ?

Si le phénomène de la vente des ARV est effectif, par contre, son ampleur demeure inconnue. A propos, le Pr. Mohamed Cissé déclare : « Je ne vous dirai pas que les ARV ne sont pas vendus. Car on m’a rapporté un cas par rapport auquel le mis en cause avait reconnu et s’était excusé ». Cependant, poursuit-il « je pense que le phénomène est marginal et que c’est plutôt une goutte d’eau dans l’océan ». Selon lui, dans plusieurs cas, « les prétendues victimes ne sont que des colporteurs de fausses rumeurs ».

Pour sa part, Dr. Youssouf Koïta, responsable du Programme national de prise en charge médicale et de prévention des IST/VIH/SIDA se souvient : « Jusqu’à maintenant, un seul cas de vente des ARV nous a été remonté. En conséquence, nous avions pris des sanctions disciplinaires à l’encontre de l’intéressé. Mais par la suite, quand il a reconnu sa forfaiture, nous avons avisé et l’avons réintroduit dans le circuit parce qu’après tout il était compétent ».

Par ailleurs, Dr. Koïta pense que « le phénomène de la corruption est une pratique plutôt généralisée et que le secteur de la santé en général et le domaine particulier de la gestion des ARV ne sont nullement les seuls qui soient affectés ». Du côté du CNLS aussi, parlant de la vente des ARV, un responsable affirme : « Nous en entendons parler, mais jusqu’ici, nous n’avons pas pris quelqu’un, la main à la poche ».

Seulement, ces discours sont également le reflet d’une sous-estimation et d’une résignation face à la vente des ARV. Fatalisme d’autant plus marqué que lors des cas mis en évidence, il n’y a pas eu d’action judiciaire. Du côté du CNLS, aucune enquête n’a été diligentée sur les rumeurs de commercialisation des ARV.

GCI suit pour vous

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

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