← retour Santé tropicale
Accès aux sites pays BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO COTE D'IVOIRE GABON
GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Aminata | Guinée | 12/10/2014 | Lire l'article original
L’un des principaux membres de l’équipe de chercheurs (dirigés par le Pr Ibrahima Boiro) sur le virus Ebola en Guinée en 1982, Dr Mamadou Alpha Baldé, contacté par Aminata.com en fin de semaine, vient de réagir positivement à notre demande. Dans un texte qu’il a lui même signé, le chercheur retrace les conditions d’évolutions du virus Ebola en Guinée ainsi que les mécanismes de prévention. Mais avant, Dr Baldé est revenu lumineusement sur son défunt collègue Dr Alphonse Péma INAPOGUI. Sa contribution contient également une importante information sur d’autres recherches en cours en Guinée que nous vous invitons à lire et à découvrir…
Dr Mamadou Cellou Baldé : “Ebola en Guinée : deux épisodes en 32ans”
C’est pour moi une fierté de répondre à votre appel tout en demandant au peuple de Guinée d’observer une minute de silence à la mémoire de Dr. Alphonse Pema Inapogui que Dieu a ramené à lui en 2003, l’arme à la main.
Dr. Alphonse pour ceux qui ne le connaissent pas a fait ses études universitaires à l’Institut Polytechnique Julus Nyéréré de Kankan d’où il est sorti en 1978, affecté à l’Institut de Recherche et de Biologie Appliquée de Guinée (actuel Institut Pasteur de Guinée), il dirige la section de Zoologie médicale avec acharnement avant de bénéficier d’une bourse d’étude post-universitaire en URSS. Alors que la guerre fait rage en Siéra Léone, les CDC, sur la base justement de cet article sur Ebola et Lassa, sollicitent déménager le laboratoire de Lassa de Kénema à l’Institut Pasteur de Guinée en attendant la fin de la guerre.
De son retour de Moscou, Alphonse Péma intégrera cette équipe sur l’étude épidémiologique des fièvres hémorragiques (notamment sur le virus de Lassa dont nous trouveront que l’épicentre se trouve être la Guinée forestière) ; des cadres de l’institut Pasteur de Guinée y ont été déployés sous la direction de Dr. Mamadi Coulibali.
A présent revenons à notre sujet, Ce que je peux dire aux Guinéens :
Je ne saurai vous dire comment la maladie est apparue au pays, seulement le premier cas notifié d’Ebola en Guinée date de 1982 et ce par notre équipe dirigée par le Pr. Ibrahima Boiro. Notre Institut avait été interpelé par l’OMS.
Notez la longue période qui a séparé l’épisode d’Ebola (1982-1983) et la publication de l’article(1987) vous comprendrez les difficultés qui étaient les nôtres ; en effet ceux qui le savent se souviennent que même le cholera ne pouvait être appelé cholera en ce moment, on le banalisait pour l’appeler diarrhée rouge.
Je voudrai également dire au peuple de Guinée et rappeler à la communauté internationale que depuis 1976 date de la première apparition d’Ebola en RDC jusqu’à l’épisode guinéen, il n’y a pas eu de médicament (Ebola apparait spontanément, infecte des populations, en tue plus ou moins la moitié, efface certaines localités de la carte et disparait). Cependant les mesures d’hygiènes comptent beaucoup. Nous avons seulement manqué de circonscrire la maladie à temps.
De nos jours Ebola défie encore les scientifiques, assez d’interrogations demeurent à savoir : les facteurs déclencheurs ?, les réservoirs ?, les vecteurs ?les facteurs de disparition spontanée de la maladie ?
Sur ces points j’interpelle l’état, le professeur Alpha Condé sur la nécessité de renforcer les structures de recherche en Guinée, car des compétences nationales que le défunt président Ahamed Sekou Touré savait ventée ont, dans l’ombre, la mort au cœur. En effet, par la réapparition de cet article nous comprenons que les Guinéens aussi sont capables d’apporter quelque chose à l’humanité pourvu qu’on les mette dans certaines conditions. C’est ma conviction.
Si Aminata .com me demande ce que je fais à présent, je réponds : de la recherche.
En effet depuis qu’il nous a manqué les moyens de travailler sur les virus mortels, je suis parti vers une autre thématique non moins dangereuse et mal connue : les envenimations.
Vous me donnez l’occasion de vous dire que les envenimations ou morsures de serpents tuent plus que le sida dans notre pays, et pourtant là, à la différence d’Ebola et du sida, il y a un sérum très efficace (système de santé à revoir ?) ; mon équipe et moi avons fini d’identifier les serpents des quatre coins de la Guinée qui se chiffrent à 101 espèces dont 21 mortelles. A l’Institut pasteur où nous travaillons, nous traitons plus de 500 morsures de serpents par an, rien que des paysans sans voix (?). Pour en savoir plus tapez dans google « institut pasteur de Kindia » pour lire nos publications.
Dr. Mamadou Cellou Baldé PhD/ maitre de recherche/Aminata.com
Tel (+224 657 55 65 05/628 10 41 49
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la lettre d'informations de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux