retour Santé tropicale Accès aux sites pays fleche Santé tropicale au Bénin BENINSanté tropicale au Burkina Faso BURKINA FASOSanté tropicale au Cameroun CAMEROUNSanté tropicale en Centrafrique CENTRAFRIQUESanté tropicale au Congo CONGOSanté tropicale en Côte d'Ivoire COTE D'IVOIRESanté tropicale au Gabon GABON
Santé tropicale en Guinée GUINEESanté tropicale à Madagascar MADAGASCARSanté tropicale au Mali MALISanté tropicale en R.D. Congo R.D. CONGOSanté tropicale au Sénégal SENEGALSanté tropicale au Togo TOGO



ban_jmp_malacur - 25 avril 2024 - Journée mondiale de lutte contre le paludisme

Ce site utilise des cookies afin d'améliorer la navigation et mesurer la fréquentation. Pour en savoir plus, cliquez ici


Revue de presse de santé tropicale

Trier les actualités par :

La fièvre de Lassa : entre appréhension et réel risque

Actu Bénin | Bénin | 05/12/2014 | Lire l'article original

Le jeudi 20 novembre 2014, lors d’une conférence de presse, la ministre de la Santé, Kindé-Gazard Dorothée, a révélé l’origine des cinq décès survenus au sein du personnel de santé de l’hôpital St. Jean de Dieu à Tanguiéta. Il s’agit de la fièvre hémorragique à virus de Lassa. Certes, ce virus est proche d’Ebola, mais il peut être soigné s’il est diagnostiqué à temps. La maladie a été décrite au cours des années 1950 et le virus a été isolé pour la première fois en 1969 aux Etats-Unis chez une infirmière rapatriée de la ville de Lassa, dans l’Etat de Borno au Nigéria ; elle-même contaminée à Lassa par une sage-femme décédée sur place.

La maladie de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus (sous forme de grains de sable), le virus de Lassa. Celui-ci est endémique (sévit toute l’année) dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest où il infecte de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. Le taux de mortalité peut atteindre 15 %. La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique nosocomiale (se transmet à l’hôpital) comme le témoignent l’épidémie de 2004 en Sierra Leone et celle actuellement en cours au Bénin. Il n’existe à ce jour aucun vaccin contre ce virus, mais un traitement existe, la Ribavirine.

Transmission : un petit rongeur domestique, réservoir du virus

Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis. Le virus se transmet à l’homme par contact avec les excréments de l’animal (urines, fécès). Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l’intérieur des habitations, et leur taux d’infection peut aller jusqu’à 80%. Les contacts entre l’homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages, et le nombre de personnes infectées chez les individus vivant en zone d’endémie peut ainsi atteindre 50%. Le virus peut également se transmettre d’homme à homme, principalement dans un contexte hospitalier, par contacts cutané-muqueux avec les fluides biologiques d’un patient.

Symptômes : ils sont variables

Les signes cliniques varient de l’infection sans symptôme, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l’infection par des signes cliniques peu spécifiques. Le début est progressif avec fièvre, asthénie, sensation de malaise. Après quelques jours, le malade présente des maux de tête, une pharyngite (mal de gorge), des douleurs musculaires, des douleurs thoraciques, des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, de la diarrhée, de la toux. Dans les cas sévères, apparaissent un œdème de la face, un épanchement liquidien pulmonaire, des hémorragies (buccales, nasales, vaginales, digestives), une hypotension. Puis à un stade tardif, on note un état de choc, des convulsions, un coma. Un signe peut attirer l’attention, c’est la surdité qui survient chez 25 % des patients.

La mortalité est de 1 à 2 % mais elle peut monter jusqu’à 15 % chez les patients hospitalisés. Le décès survient généralement 14 jours après le début des symptômes.

La fièvre de Lassa est d’une extrême gravité pour la femme enceinte, notamment au troisième trimestre de la grossesse, conduisant fréquemment au décès de la mère (jusqu’à 30 % des cas) et presque systématiquement à celui du fœtus (jusqu’à 85 % des cas).

Chez les patients qui survivent à l’infection, la fièvre disparait environ 10 jours après le début des symptômes, mais grande fatigue, malaise et vertiges peuvent persister plusieurs semaines. Un tiers de ces patients présentent des séquelles : surdité uni ou bilatérale, temporaire ou définitive, alopécie et myocardite.

Epidémiologie : un virus endémique en Afrique de l’Ouest

La fièvre de Lassa est endémique au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement. L’incidence de la maladie a augmenté ces dernières années, du fait des troubles politiques ayant entraîné un afflux de réfugiés dans les zones touchées. Bien qu’aucun cas n’ait été décrit en Côte d’Ivoire et au Ghana, ces pays pourraient potentiellement être également touchés par le virus. Enfin, la fièvre de Lassa est la fièvre hémorragique la plus fréquemment importée dans les pays du Nord, avec plus de vingt cas recensés depuis 1969.

Selon l’Oms, l’origine de l’actuelle épidémie au Bénin (qui a causé 9 décès parmi 17 malades, dont 5 au sein du personnel de santé) serait un nouveau-né de 12 jours. Ce bébé admis en pédiatrie à l’hôpital de Tanguiéta, lieu des premiers décès de la fièvre Lassa, aurait transmis le virus. Selon les experts de l’Oms et du Centre américain de contrôle des maladies qui se sont rendus sur place, le bébé aurait infecté sa grand-mère, sa marâtre et un autre enfant de la famille. Ces derniers ainsi que le bébé sont décédés.

La question qui se pose encore à ce jour, et pour laquelle aucune réponse n’est apportée est celle de l’origine de l’infestation du bébé. Il semblerait que le bébé était en provenance de la commune de Savè. Il est capital d’étudier les déterminants de la survenue de cette épidémie (mouvements de populations de pays où sévit la malade, prolifération des rongeurs hôtes près des habitations…) afin de prendre les mesures adaptées pour enrayer cette épidémie et éviter qu’elle devienne endémique comme c’est déjà le cas dans d’autres pays de la sous-région.

Traitement et vaccin

Un antiviral disponible mais inadapté au terrain

Il n’existe à ce jour qu’une seule molécule ayant montré une efficacité contre le virus Lassa. Il s’agit de la ribavirine, un antiviral à large spectre contre les virus à Arn utilisé en particulier pour le traitement de l’hépatite C. Malheureusement, ce traitement ne représente pas une solution satisfaisante au problème que pose la fièvre de Lassa dans les pays endémiques : pour être efficace, la ribavirine doit être administrée très précocement après l’infection. Or, les signes cliniques du début de la maladie sont similaires à ceux observés pour d’autres pathologies, comme le paludisme ou la dysenterie, très fréquentes dans ces zones du globe. L’implication du virus Lassa n’est donc souvent envisagée que plusieurs jours après l’apparition des symptômes, et la ribavirine, dans les rares cas où elle est disponible sur le terrain, est le plus souvent administrée trop tardivement pour être efficace.

Des candidats vaccins prometteurs à l’étude

Des recherches sont actuellement menées afin de mettre au point un vaccin contre la fièvre de Lassa. Quelques candidats vaccins ayant montré une efficacité chez le primate sont à l’étude. Ils ont été, pour la plupart, élaborés à partir de fragments du virus atténués. Ces stratégies vaccinales semblent être prometteuses.

Précautions

Les experts de l’Oms ont également trouvé quatre personnes infectées dans l’entourage du nouveau-né à l’origine des décès à l’hôpital de Tanguiéta. Ces personnes ont été prises en charge à l’hôpital. Par mesure de précaution, le personnel de l’hôpital de Tanguiéta ainsi que des centres de santé de la région ont reçu des formations sur les mesures d’hygiène à suivre et sur le port d’équipement de protection.

Pour la population générale, la prévention de la maladie passe par la promotion d’une bonne hygiène pour éviter que les rongeurs ne pénètrent dans les habitations. Les mesures préconisées par l’Organisation mondiale de la santésont : la conservation des aliments dans des contenants résistant aux rongeurs, l’élimination des ordures loin des habitations, le maintien de la propreté à l’intérieur de celles-ci et la présence de chats.

Dr Mohamed Paul Tossa
Médecin de santé publique et épidémiologie
Spécialiste de l’environnement santé

Lire l'article original

Tous les articles

ban_jmp_malacur - 25 avril 2024 - Journée mondiale de lutte contre le paludisme

NEWSLETTER

Restez informés : recevez, chaque mercredi, la lettre d'informations de Santé tropicale. Inscriptions


Vous êtes professionnel(le) de santé ?

Ce contenu gratuit vous est destiné :

img_produit

img_produit

img_produit

img_produit
Téléchargez hearWHO - Pour vérifier l'audition !

img_produit

Vidéo formation

Espace formation Pierre Fabre

vig_webinar15
Prise en charge du paludisme en ASS : Place de la DHA – PQP - Pr Issaka SAGARA et Pr Mahamadou A THERA

encart_diam_cooper
Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays


CONTACTEZ-NOUS

adresse Adresse

  • APIDPM
    135, chemin de Canto Maï
    83190 Ollioules - France

tel Téléphone

  • +33 4 94 63 24 99

email Contactez-nous


APIDPM

Qui sommes-nous ?

Droits d'utilisation


Site éditeur :
logo

Valid XHTML 1.0 Strict CSS Valide !