Ce dernier par la voix du porte-parole, Isaac Hans Houinsou, apprend que cette grève fait suite aux efforts de dialogue et de négociations qui malheureusement sont restés infructueux. La méthode choisie par l’autorité pour régler ces urgences hospitalières selon lui, est la « méthode politicienne d’usure au bout de laquelle, aucune solution n’a été apportée ». Dès lors, le collectif a décidé d’un mouvement de grève. Dans la motion adressée aux ministres du Travail et de la Fonction publique, à celui de la Santé ainsi qu’à celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ces spécialistes de la santé mécontents, ont peint l’état alarmant dans lequel se trouvent les hôpitaux publics.

La frustration des médecins

Selon le porte-parole du collectif, le docteur Isaac Hans Houinsou les établissements sanitaires de notre pays en général et des hôpitaux publics en particuliers, se trouvent dans un état alarmant caractérisés par des problèmes structurels, financiers et même de ressources humaines. La situation ajoute t-il, est alarmante dans les hôpitaux publics où les malades sont couchés à même le sol pendant plusieurs jours dans l’attente d’un lit. « Des patients manquent de soins d’urgence. Les soins à l’hôpital public ne sont ni équitables, ni accessibles pour le commun des Béninois. Ce qui occasionne des décès qui peuvent être évités », fustige le docteur Isaac Hans qui du coup, donne raison à ceux-là qui disent que les hôpitaux publics sont devenus un mouroir. Les médecins selon le président du collectif, Camille Kpadé assistent impuissants aux drames les mains nues.

Ils vivent le spectacle humiliant des parents des malades qui se roulent par terre suite au décès tragique de leurs proches. Le collectif des praticiens hospitaliers veut à tout prix combattre cette situation de grande désolation qui les déprime profondément et leur donne le dégoût de leur noble art : celui de sauver la vie. Ce tableau apocalyptique du système sanitaire a provoqué selon les signataires de la motion de grève, un état de démotivation et de fustraction profonde des médecins. Ces derniers dans un sursaut d’élan citoyen et patriotique se sont rassemblés en un collectif des praticiens hospitaliers pour promouvoir et défendre l’hôpital public et ce, pour des soins de qualité accessible à tous. Le gouvernement du changement vit à en point douter ses heures chaudes et malgré les efforts consentis pour satisfaire les multiples revendications, la fronde sociale semble se généraliser. Presque tous les secteurs sont contaminés par le virus du débrayage et l’on est tenté de dire comme un usager rencontré à la direction des impôts que : « le mode de fonctionnement dans l’administration publique est désormais la grève ».

RA
Journal LE MATINAL 15/01/08

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