En effet, l’unité manque de techniciens pour la confection de prothèses dentaires et c'est un volontaire formé sur le tas par des partenaires français qui manipule la radiographie dentaire reçue en 1989. Le CSREF de Yanfolila dispose aussi d’un appareil échographique qui ne peut être exploité, toujours faute de spécialiste pour sa manipulation. Le ministre a préconisé le développement d’une culture de polyvalence qui peut représenter une alternative en attendant une répartition équitable des ressources humaines.

Au centre de santé communautaire central de Ganabougou, le dépôt de vente connaît de fréquentes ruptures de stock en médicaments du panier, c’est-à-dire en médicaments essentiels. En dépit de ces insuffisances, les structures sanitaires de Yanfolila ont enregistré en 2007 une nette amélioration des indicateurs et elles ambitionnent de revoir progressivement leurs prévisions à la hausse. Pour ce qui est de la couverture sanitaire du cercle en infrastructures, la carte sanitaire prévoit pour la localité 15 CSCOM sur lesquels 12 ont été déjà réalisés. Ce qui donne une couverture géographique à plus de 88%. Au district sanitaire de Sélingué, qui relève également de la compétence de Yanfolila et qui dispose de trois médecins, d'assistants et d'autres techniciens pour répondre aux besoins des populations en matière de soins, le paludisme constitue la première cause de morbidité.

Ce qui frappe en tout premier lieu dans le CSREF de Bougouni, c'est l'extrême vétusté des bâtiments. Le bloc opératoire qui connaît une panne de climatisation est pourtant fortement sollicité avec une moyenne de 30 interventions par mois. Le laboratoire qui effectue les analyses notamment bactériologiques et hématologiques a traité l'an dernier environ 1079 sollicitations. La prise en charge correcte des urgences obstétricales et l'assistance aux accouchement est satisfaisante. 85% des accouchements ont été assistés en 2007 contre une prévision de 80%. Le cercle de Bougouni bénéficie désormais d’une ambulance remise par le ministre au cours de cette tournée. Ce qui va constituer une bouffée d’oxygène pour la référence-évacuation. KolondiŽba, c'est un motif peu courant de récrimination qui domine. Le voisinage se plaint des fumées désagréables que dégage l'incinérateur du centre de santé. Les populations, elles, attendant la mise en service du nouveau CSREF dont la construction (actuellement en cours) mobilisera plus de 600 millions de F CFA. Le cercle bénéficie déjà dans le cadre du projet d’appui au PRODESS « santé IV » d’un CSCOM flambant neuf qui sera entièrement équipé.

Kolondiéba a profité de la présence du ministre pour livrer en bloc ses nombreuses doléances. Le président de la Fédération locale des associations de santé communautaire (Felascom) a dénoncé certaines pratiques négatives constatées au niveau du CSREF de la localité. Les praticiens ont répliqué en soulevant une question juridique liée à la protection des agents dans l’exercice de leur fonction. Quel parapluie protégerait en cas de problème un médecin non-spécialiste à qui on demande de faire des césariennes ? Oumar Mariko, député à l’Assemblée nationale, a émis le vœu de l’organisation dans un très proche avenir d'assises sur les problèmes de santé de sa circonscription. L’accessibilité financière des populations aux soins de santé était aussi une préoccupation de l’élu. Toutes ces doléances ont été enregistrées par le ministre Touré qui a donné l'assurance que son département s’investirait pour que toutes les questions essentielles soient traitées avec la diligence requise. Le ministre de la Santé a aussi fait un tour dans les chantiers des directions du développement social, de la solidarité et de l’économie solidarité dont la construction est inscrite dans le projet Santé IV négocié avec la Banque africaine de développement.

Dans les différentes localités visitées, le ministre de la Santé a rencontré le personnel socio-sanitaire pour échanger avec lui sur les difficultés principales rencontrées en vue d'y trouver des réponses urgentes dans la mesure du possible. Il est apparu une très forte similitude dans les problèmes posés, qui vont de l’insuffisance du personnel à l’amélioration des conditions de vie du dit personnel en passant par la vétusté du matériel, le déficit de communication, la nécessité de formation et la motivation du personnel. Le ministre Touré a indiqué qu'une politique de développement des ressources sera élaborée et soumise à l’approbation du gouvernement. En attendant, il faut veiller à une répartition équitable des ressources existantes.
Oumar Ibrahim Touré poursuit sa tournée dans les autres cercles de la région, Koutiala, Yorosso, Kadiolo et Sikasso.

B. DOUMBIA

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