Résumé

Objectif : Estimer le coût financier de la prise en charge des hémorragies digestives hautes à Bangui.
Patients et méthode : Il s'est agi d'une étude prospective, descriptive d'une durée de 12 mois menée dans le Service d'Hépato-gastroentérologie et de Médecine Interne de l'Hôpital Universitaire de l'Amitié de Bangui. Etaient inclus dans l'étude, les patients hospitalisés pour hémorragie digestive haute (HDH) ayant bénéficié des examens complémentaires diagnostiques et de retentissement avec preuve de dépenses. Le coût financier de la prise en charge était calculé en additionnant le coût du transport de domicile à l'hôpital, le coût de la consultation, le coût des examens biologiques, le coût des examens morphologiques, le coût des médicaments et le coût des journées d'hospitalisations.
Résultats : Six-cent quarante-six patients étaient hospitalisés pendant la période d'étude, dont 96 (14,8%) pour hémorragies digestives hautes. Quatre-vingt-neuf patients (13,8%) avaient répondu à nos critères d'inclusion. 52,8% des patients avaient un revenu mensuel inférieur à 20.000 FCFA. Les causes des HDH étaient : les varices œsophagiennes (57,8%), les lésions aiguës gastroduodénales liées à la prise d'anti inflammatoires non stéroïdiens (17,8%), l'ulcère duodénal (15,5%), l'ulcère gastrique (4,4%), le syndrome de Mallory-Weiss (3,3%), la tumeur gastrique ulcéro-bourgeonnante (1,1%). Le coût de la prise en charge, en l'absence de lésion endoscopique, était de 153.195 FCFA (233,52 €). En cas de lésions aiguës gastroduodénales liées aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens, le coût était de 141.410 FCFA (215,56 €). Le coût était de 165.410 FCFA (252,14 €) en cas de rupture des varices œsophagiennes, 166.440 FCFA (253,71 €) en cas d'ulcère gastrique, 166.265 FCFA (253,45 €) en cas d'ulcère duodénal, 115.735 FCFA (176,42 €) en cas de syndrome de Mallory-Weiss, et 109.470 FCFA (166,87 €) en cas de cancer gastrique.
Conclusion : Le coût de la prise en charge des hémorragies digestives hautes est largement au-dessus des revenus mensuels de nos patients. La mise en place d'un système de sécurité sociale ou d'un fonds d'aide sociale devrait améliorer la prise en charge des malades.

Summary
Financial cost of the hospital management of high digestive hemorrhages in Bangui

Objective: To estimate the financial cost of the management of high digestive hemorrhages in Bangui.
Patients and method: It was about a prospective and descriptive survey, of 12 months led in the hepato gastro enterology and internal medicine units of the hospital of the friendship of Bangui. Were included in the survey, the patients hospitalized for high digestive hemorrhages (HDH) having benefitted of diagnostic complementary exams and reverberation with proof of expenses. The financial cost of the management was calculated while adding the cost of transportation from domicile to the hospital, the cost of consultation, the cost of biological exams, cost of morphological exams, the cost of medicines and the cost of days of hospitalizations.
Results: Six hundred and forty six patients were hospitalized during the period of survey, of which 96 (14,8%) for high digestive hemorrhages. Eighty nine patients (13,8%) had answered to our criteria. 52,8% of the patients had a monthly income lower than 20.000 FCFA. The reasons of the HDH were : esophageal varicose veins (57,8%), acute stomach and duodenal lesions due to no-steroidal anti-inflammatory drugs (17,8%), duodenal ulcer (15,5%), gastric ulcer (4,4%), Mallory-Weiss syndrome (3,3%) and ulcerative burgeoning tumor (1,1%). The cost of management, in the absence of endoscopic lesion, was of 153.195 FCFA (233,52 €). In case of acute gastro duodenal due to AINS, the cost was of 141.410 FCFA (215,56 €). It was of 165.410 FCFA (252,14 €) for the rupture of esophageal varicose veins, 166.440 FCFA (253,71€) for gastric ulcers, 166.265FCFA (253,45 €) for duodenal ulcers, 115.735 FCFA (176,42€) for the Mallory-Weiss' syndrome, and of 109.470 FCFA (166,87 €) for gastric cancer.
Conclusion: The cost of the management of HDH is extensively above the monthly incomes of our patients. The setting up of a system of social security or a fund of social help should improve the management of the patients.

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