Que manger ? A quelle ration ? L’alimentation constitue une véritable préoccupation pour les malades de diabète qui ne savent plus à quel… régime se vouer. Acteurs de la lutte et malades se sont penchés sur la question le samedi 24 janvier 2015 à Ouagadougou, à l’occasion de la commémoration en différé de la Journée mondiale 2014 de cette maladie sur le thème « Alimentation saine et diabète ».

C’est par une mise en jambe que les organisateurs de cette Journée, à savoir l’Association Burkinabè d’Action contre le Diabète (ABAD), l’ONG Santé/Diabète et leurs partenaires, ont entamé leur commémoration du samedi 24. Par la suite, malades, massivement mobilisés, et bien d’autres personnes intéressées par la question du diabète ont occupé la salle de conférences du CBC pour une communication importante sur « Bien gérer son diabète par une alimentation saine ». Foi des spécialistes de la santé, cette maladie en forte propagation dans le monde (plus de 347 millions de personnes atteintes selon l’OMS) est en grande partie due à un mode de vie changeant notamment une alimentation déséquilibrée en inadéquation avec un exercice physique régulier. La marche organisée avant la conférence avait donc tout son sens. « C’est une symbolique pour signifier que si vous faites du sport, vous pouvez déjà dégraisser, ce qui dans votre organisme favorise la survenue du diabète », a confié le président de l’ABAD, Pr Innocent Pierre Guissou, qui n’a pas manqué d’aborder le thème de la commémoration. « Par une alimentation saine il faut entendre une alimentation équilibrée c'est-à-dire ne pas trop ou peu manger. Tout commence par un bon petit déj car si vous ne mangez pas bien le matin, vous aurez tendance à trop manger à midi ou le soir, un déséquilibre donc qui peut conduire à des situations à risque », a-t-il indiqué en précisant que le malade du diabète doit favoriser les aliments riches en nutriments tout en évitant ceux contenant du sucre (céréales, tubercules...). Des propos qui seront confirmés par le Dr Hervé Thieno qui a développé le sujet du jour. Partant de la définition du diabète pour aborder sa gestion, il a terminé sa communication en donnant des conseils pour une alimentation saine. « Le principe de l’alimentation comporte les aspects qualitatif et quantitatif. Le diabétique doit manger 3 fois par jour comme toute personne, mais il doit réduire sa quantité de glucides, manger beaucoup de légumes et de fruits, assez de viande et réduire la consommation de matières grasses, de sel et d’alcool », a-t-il souligné. Et le Pr Guissou d’ajouter que si en plus de tout ça le malade respecte son traitement, il va vivre comme celui qui n’a pas le diabète.

En attendant, les malades, par la voix de leur représentante, Marie Madeleine Ouédraogo, ont plaidé pour la mise en place de boutiques de vente d’aliments pour diabétiques et la réduction du coût très élevé des médicaments. Foi d’une patiente, c’est au bas mot 45 000 FCFA qu’elle débourse par mois pour se soigner. Attentif au cri du cœur des malades, le Pr Guissou leur a assurés que le ministère de la Santé s’est engagé à discuter avec les firmes pharmaceutiques pour une baisse des prix. Présent à la cérémonie, le Conseiller technique du ministre de la Santé, Siaka Banon, a réaffirmé la volonté des autorités sanitaires à soutenir les personnes souffrant de cette maladie dont la prévalence se situe aujourd’hui à 4, 9% au sein de la population de 25 à 64 ans du Burkina.

Même promesse d’accompagnement faite par la marraine de la cérémonie qui n’était autre que le Médiateur du Faso, Alima Déborah Traoré : « Comme suite à votre requête, je reste disponible aussi pour être votre porte-parole auprès des autorités publiques et de mes collègues présidents d’institution, pour faire un plaidoyer afin que des dispositions soient prises en vue d’assurer la prévention et la bonne prise en charge des personnes atteintes du diabète au Burkina ».

Alima Séogo Koanda

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