A l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré hier la 8è Journée mondiale de la lutte contre la drépanocytose. La 8è Journée mondiale de la lutte contre la drépanocytose dont le thème cette année est : « Communiquer pour un changement de comportement favorable dans la lutte contre la drépanocytose au Mali », a été commémorée, samedi, dans les locaux du Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose (CRLD). Des femmes, des enfants et des hommes de tous âges, porteurs de la maladie, sont sortis massivement pour célébrer la journée dédiée à leur cause.

La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue au monde. Elle affecte les fonctions des globules rouges chargées d’apporter l’oxygène à tous les tissus. D’après les données épidémiologiques récentes, la drépanocytose a été déclarée, en 2006, priorité de santé publique par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La maladie est en augmentation dans le monde particulièrement dans les pays du Nord. Dans notre pays, depuis 2005, quelques 5 à 6000 enfants naissent drépanocytaires tous les ans.

Le vice-président de l’Association Malienne de LUtte contre la Drépanocytose (AMLUD), Fousseini Konaté, a indiqué que la drépanocytose touche 156 pays dans le monde avec plus de 150 millions de porteurs sains de gêne S, dont 10 à 20% en Afrique. Et de souligner que notre pays enregistre 12% de porteurs sains avec une moyenne de 5 à 6000 naissances drépanocytaires par an.

Le Dr Abdoulaye Guindo, le représentant de Mme le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, a signalé que « ce taux de naissances drépanocytaires interpelle, dans la mesure où en l’absence d’une prise en charge médicale spécifique, 50% de ces enfants ne fêteraient par leur 5ème anniversaire ». « D’une part, la drépanocytose est une maladie héréditaire mais dont l’incidence peut être considérablement réduite par une bonne politique de dépistage prénuptiale. D’autre part, le diagnostic précoce de la maladie permet d’éviter plusieurs complications aiguës à potentiel mortel ainsi que de minimiser l’incidence de complications chroniques handicapantes », a dit le représentant du ministre de la Santé.

De son ouverture en mars 2010 au 31 décembre 2015, le CRLD a enregistré plus de 6000 drépanocytaires qui sont suivis régulièrement pour des soins préventifs et pris en charge en cas de complications. L’accès aux soins est basé sur la politique d’équité : pas de paiement de prestation avant les soins, les prestations sont payées sous forme de forfaits (prises en charge partiellement ou totalement par le centre et par une programmation au choix du malade et de sa famille). Depuis sa création, le Centre a, à son actif, une moyenne de quatre publications internationales par an.

Son directeur, le Pr Dapa Aly Diallo, a précisé que « l’efficacité de la lutte contre la drépanocytose dans notre pays repose sur trois piliers essentiels : l’accès à des soins efficaces dans l’équité, le diagnostic précoce de la maladie mais également et surtout la réduction du nombre de naissances drépanocytaires ».

Le Dr Guindo témoigne qu’en matière de lutte contre la drépanocytose, notre pays a consenti d’énormes efforts parmi lesquels, l’ouverture du centre, l’élaboration d’un plan de lutte contre les maladies non transmissibles dont la drépanocytose, la création d’une Unité de compétence drépanocytose à Kayes, celle d’un diplôme universitaire de drépanocytose ayant permis la formation de spécialistes maliens et d’autres pays africains (Burkina Faso, Niger, Mauritanie, République Démocratique du Congo et Congo Brazzaville).

Le représentant de Mme le ministre de la Santé a rassuré les responsables du Centre de l’engagement du département de Tutelle qui fait écho à la détermination du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, dans la lutte contre la drépanocytose. Et de préciser qu’une lettre est dans le circuit pour la mise en œuvre d’un programme national de lutte contre la drépanocytose.

Initiée par l’AMLUD et le CRLD, la journée a été présidée par le représentant Mme le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, en présence du directeur général du CRLD, du vice-président de l’AMLUD, de nombreux responsables des structures sanitaires et du maire du quartier du Point G, Mamadou Sacko. Au cours de la journée, la Fondation Orange/Mali a remis un lot de médicaments au CRLD.

A.TOURÉ

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