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Le potentiel | Congo-Kinshasa | 14/02/2011 | Lire l'article original
Au total 35 exposés répartis en six sessions ont été présentés. Les sessions ont été axées sur les aspects épidémiologiques du cancer, le diagnostic et la prise en charge des cancers, la radiothérapie oncologique, la radiophysique et imagerie multimodale, la nutrition et les soins palliatifs du patent cancéreux ainsi que la prise en charge financière du cancer. Il ressort de ces assises de deux jours que le cancer demeure un réel problème de santé publique en RDC, où son incidence est en perpétuelle croissance, avec une forte mortalité et des coûts élevés. Il tue plus que le paludisme, le Sida et la tuberculose réunis. Dans le monde, il constitue, la cause principale,11, 96% de mortalité. En RDC, on note une absence criante de données fiables sur le cancer faute de registres des cancers.
Le défi pour la RDC
Les différentes interventions de la rencontre ont également indiqué que le cancer atteint toutes les couches sociales de notre population. Les jeunes sont atteints autant que les personnes âgées, avec des conséquences sur le développement.
La maladie a, entre autres, comme vrais facteurs de risques, le changement de mode de vie et de l'alimentation, la consommation de tabac, de l'alcool, l'automédication, les rapports sexuels précoces sont, à côté de l'hérédité.
L'on a aussi souligné que le diagnostic se fait souvent tardivement en RDC avec comme corollaire l'absence remarquée d'une multidisciplinarité nécessaire à sa bonne détection et à la mise en place des stratégies thérapeutiques et des soins palliatifs. A cela s'ajoute la difficile prise en charge due à l'absence d'infrastructures adéquates, des médicaments et des unités d'oncologie rendent difficile le traitement dans notre milieu. Il y a aussi l'absence d'une politique nationale de lutte contre le cancer, le coût très élevé de la prise en charge, la très faible couverture nationale en unité d'oncologie et de radiothérapie.
Ce sombre tableau du cancer en RDC n'a pas laissé indifférent le Comité directeur de la Linac qui, dans son plaidoyer en faveur de la lutte a lancé un vibrant appel à l'action. «Il est temps d'agir avant qu'il ne soit trop tard. La Ligue s'est fait le devoir d'organiser et elle en attend beaucoup dans la sauvegarde des vies de nos populations», a déclaré le président de la Linac, Dr. Sulu Maseb'a Mwang. Il a fait observer qu'il est possible de prévenir et de soigner le cancer.
Passer à l'action
Dans la même logique, le ministre de la Santé a à l'ouverture des 4ème journées scientifiques du cancer, reconnu que la redynamisation de la lutte en RDC s'avère indispensable et sa réussite n’est possible qu'avec l'apport des médecins et chercheurs. Ainsi à la clôture, après avoir noté les recommandations formulées, Dr. Victor Makwenge Kaput a noté qu'il se dégage la nécessite pour la République Démocratique du Congo, d'innover au niveau de la lutte contre le cancer.
Et ce, en oeuvrant notamment, et sans plus tarder primo, et prioritairement à la création d'un Programme national de lutte contre le cancer, à la mise en place d'un Registre National de Cancer comme outil indispensable de suivi de l'évolution des données épidémiologiques de cette maladie. Secundo, et parallèlement, il a estimé qu'il faut également à l'élaboration d'une politique nationale de prévention et de lutte contre le cancer et pour une prise en charge optimale dans les hôpitaux qui doivent être adaptés conséquemment au plan des infrastructures et des ressources humaines. A cela doit s'ajouter la formulation d'une politique d'information et de sensibilisation de la population face à la réalité du cancer généralement peu connue d'elle.
Dr. Victor Makwenge a rassuré la Linac du soutien de son ministère. «Et, en ce qui me concerne personnellement, je ne ménagerai aucun effort pour que des résolutions et recommandations se transforment en projet palpable appelé lui-même à se concrétiser rapidement. A ce propos, le Secrétaire général à la Santé publique va être instruit quant à ce, pour la prise en charge de l'ensemble de ce dossier que je qualifie de prioritaire», a-t-il déclaré. Il en a appelé chacun à réaliser que le cancer est un grand défi et que la lutte contre ce mal dans notre pays ne peut être relevé que grâce à une synergie des actions, une mise en commun de initiatives des différents Secteurs et Programmes du ministère de la Santé publique.
Une priorité sanitaire
Quant aux recommandations, il sied de noter qu'elle ont été formulée à l'endroit de la Linac, du gouvernement et des partenaires privés. A la Linac, il a été recommandé, entre autre, la création des registres de cancers pour nos hôpitaux, pour permettre la collecte régulière des données épidémiologiques sur les différents cancers dans le milieu, la mise en place des protocoles concertés de prise en charge de différents cancers et la vulgarisation par des émissions télévisées et radiodiffusées, par des dépliants, des signes d'appels des différents cancers permettant à la population de la consultation précoce.
Au gouvernement, les participants ont demandé l'intégration de la lutte contre le cancer parmi les priorités sanitaires par la création d'un programme national de lutte contre le cancer,la formation et le recyclage du personnel médical et paramédical dans le domaine d'oncologie, de radiothérapie et de radio physique. Le gouvernement doit en outre, assurer une couverture nationale en unité de prise en charge intégrée de cancer, comprenant les services d'oncologie et de radiothérapie selon les normes fixées par l'OMS. Il lui est également recommandé l'encouragement des Initiatives privées intéressés dans la lutte contre le cancer en leur allouant des subsides, la constitution d'un circuit fiable d'approvisionnement des produits anticancéreux et l'opérationnalisation du programme national de promotion des mutuels de santé afin d'accroître l'accès aux soins des populations.
Les partenaires doivent quant à eux soutenir la ligue nationale dans ses initiatives de lutte contre le cancer. Déjà un bon nombre ont manifesté leur intérêt pour la cause en apportant leur appui à l'organisation de ces 4ème journées scientifiques du cancer. Il s'agit, notamment du Grand Hôtel Kinshasa, de l'imprimerie AGB, de Sultani Hôtel, du Centre hospitalier Nganda et de Cefa Monkole, de la FondationVodacom, de la société Texaf et la Bracongo.
Par Raymonde Senga Kosi
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