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Revue de presse de Santé tropicale

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Si l’Ordre des médecins s’inquiète de la qualité des produits formés, le Minesup assure avoir mis les garde-fous nécessaires.

Cameroon tribune | Cameroun | 22/11/2011 | Lire l'article original

A date, selon un communiqué du ministre de l’Enseignement supérieur daté du 13 avril 2011, seules six Institutions privées d’Enseignement supérieur (Ipes) sont officiellement autorisées à former des médecins. Auxquelles s’ajoutent une quinzaine d’autres établissements, délivrant eux, différents diplômes de formation de personnels auxiliaires de santé ou paramédicaux (infirmières, techniciens médico-sanitaires, laborantins, etc.). Une ouverture nécessaire selon le Minesup pour répondre aux besoins signalés de personnels formés dans le domaine de la santé, mais aussi à la demande de plus en plus forte de la population estudiantine dans ces différentes disciplines.

Samedi dernier, l’Ordre des médecins du Cameroun, réuni en assemblée générale, s’est pourtant dit fortement inquiet de «la prolifération » de structures privées formant des médecins, dans des conditions n’assurant pas la qualité des produits formés. Absence de professionnels qualifiés, de structures d’expérimentation, de matériels adéquats, voire de programmes pertinents, étayant l’argumentaire de l’Ordre. Des formations dispensées à l’étranger sont également pointées du doigt, l’origine comme la qualité de certains diplômes laissant les professionnels locaux et même l’administration plutôt sceptiques. La corporation plaide plutôt pour un renforcement des institutions de formation publiques, au lieu de l’ouverture tous azimuts aux établissements privés.

En considérant le cycle de formation en médecine qui prévoit un cursus en sept années minimum, seule l’université des Montagnes a actuellement des médecins formés sur le marché de l’emploi. Et si effectivement on peut déplorer le fait que des personnels formés dans des disciplines connexes se font passer pour des médecins, avec parfois des conséquences fâcheuses pour les patients qui s’y laissent prendre, cela suffit-il à jeter l’opprobre sur des structures de formation dont les promoteurs sont pour la plupart, au demeurant, des médecins chevronnés et reconnus dans leur profession ? Pour comprendre les raisons de la sortie de l’Ordre d’une part, et le dispositif d’accompagnement institutionnel à l’accroissement de l’offre de formation privée d’autre part, CT a approché le ministre de l’Enseignement supérieur qui autorise les formations médicales privées et le président de l’Ordre national des médecins, qui dressent leur état des lieux.

« Il faut une rigueur impitoyable dans la formation »

Dr Guy Sandjon, président de l’Ordre national des Médecins du Cameroun.

Samedi dernier lors de votre Assemblée générale, vous avez effectué une sortie pour le moins tonitruante, au sujet de la formation des médecins au Cameroun. Qu’est-ce qui est à l’origine de la colère de l’Ordre national des médecins ?

Il s’agit simplement d’un constat. Jusqu’à il y a six ans, tous les médecins camerounais étaient formés à l’ancien Cuss, c'est-à-dire à la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de Yaoundé I, qui a formé de brillants médecins que tout le monde nous envie en Afrique et même en Europe. Et, le gouvernement a pensé qu’il fallait augmenter le nombre d’écoles de formation. On a créé deux autres facultés : Buea et Douala. Les choses se sont gâtées quand, rapidement, on a commencé à constituer d’autres écoles avec l’autorisation de l’Etat, à savoir, pratiquement 20 écoles de formation. Les médecins ont été inquiets. Et il y a un an et demi, lors de la sortie de l’avant-dernière promotion de la Faculté des sciences biomédicales de Yaoundé I, j’ai dit, devant le ministre de l’Enseignement supérieur, que les médecins sont inquiets du nombre d’écoles, de la qualité de la formation. Nous avons été le rencontrer pour lui dire que ce n’est pas normal, ce que nous voyons sur le terrain. Vous avez peut-être eu une bonne idée, mais ce que nous voyons sur le terrain ne correspond pas à votre volonté. La formation est laissée à l’abandon, les enfants traînent dans les couloirs des hôpitaux sans maîtres de formation. Il faut des professeurs qualifiés pour former les étudiants. Un médecin ne doit pas être formé par un infirmier.

Qu’avez-vous donc fait après avoir rencontré le Minesup ?

Nous l’avons convié, lui, ou un de ses représentants, à un séminaire de réflexion à Kribi, qui a duré deux jours. Avec la présence du Pr. Monekosso, qui est le président de la commission de formation de l’Ordre des médecins, le Pr. Mbédé, des gens qui représentent la crème de la médecine dans notre pays. Pendant 48h, on a réfléchi. Nous avons fait tenir au Minesup, le fruit de nos réflexions, il y a déjà huit mois. Nous avons pris la peine de faire le tour du Cameroun. Nous avons fait huit assemblées générales dans les huit régions autres que le Centre et le Littoral, que compte notre pays. Du Sud à l’Extrême-Nord, tous les médecins ont été unanimes et horrifiés. Nous avons parfois frôlé l’incident, quand on a soulevé les problèmes de formation. Certains nous taxant même de complices, disant que nous ne faisons rien… Fort donc de ces assemblées générales, nous avons pensé qu’il était bon d’amener cela en assemblée générale nationale, pour avoir l’aval des médecins. Et je puis vous assurer que lors des travaux que nous avons fait la veille de l’assemblée générale, la salle était houleuse. Prenez tous les médecins du Cameroun, et même les promoteurs vous diront que ce qui se fait à côté n’est pas convenable. Et pourquoi ? Parce que nul, mieux que l’Ordre des médecins, ne peut attirer l’attention des pouvoirs publics sur les dangers de la santé des populations dont ils ont la charge.

Que propose donc l’Ordre ?

L’Ordre propose en gros, l’arrêt immédiat de ces autorisations. L’évaluation des structures existantes par une commission indépendante, pour savoir qui fait quoi, comment. Le renforcement de la capacité de fonctionnement des structures d’Etat, Yaoundé, Douala, Buea. Yaoundé a commencé avec trente ou quarante, lors des premières promotions. Le ministre actuel de l’Enseignement supérieur, est arrivé, ils étaient à 100. Fort justement, il a augmenté la capacité à 350. Ça c’est une très bonne chose. Les bâtiments sont là. A Douala, on est en train de faire un méga-campus. Pareil à Buea. Il faut renforcer simplement les capacités des structures existantes, au lieu de saupoudrer dans les régions. Voilà le credo de l’Ordre. Il faut une rigueur impitoyable dans la formation. L’Etat ne doit pas se dessaisir de la formation des médecins.

On vous rétorquera que chacune de ces écoles a un tuteur…
Un enfant peut-il tutorer un enfant ? Pour ce qui est des jeunes encore en formation dans ces écoles, il est encore temps de les absorber progressivement dans les structures de l’Etat. Ils n’ont pas demandé à être là. Il faut les absorber, les recycler.
Comment faire pour trouver un équilibre, alors que notre pays a besoin de médecins ?
Le Sénégal, la Côte d’Ivoire ont approximativement chacun 20 millions d’habitants. Ils ont une université. La plus vieille faculté de médecine c’est au Sénégal. Ils ont élargi les capacités. Ils ont formé des médecins camerounais, mais il n’y a qu’une seule école privée qui a ouvert, qui a même du mal à se faire reconnaître. Le Cameroun ne peut pas faire exception. Il y a un pays qui a été précurseur dans ce que nous sommes en train de faire. C’est la RDC. L’année dernière, ils ont fermé 200 structures, parce que évidemment c’était n’importe quoi. Pourquoi voulons-nous nous casser la figure avant de revenir ? Il est encore temps. Nous avons plus un problème de répartition et d’affectation de médecins qu’un problème de manque de médecins.

Propos recueillis par Alain TCHAKOUNTE

« Arrimer l’offre universitaire à la demande »
Pr. Jacques fame ndongo, ministre de l’enseignement supérieur.

L’Ordre des médecins du Cameroun s’est inquiété de la prolifération des structures de formation privées dans cette discipline. Comment vous assurez-vous que l’offre des programmes de ces établissements est conforme aux profils des diplômés souhaités ?

Le terme « prolifération » est inapproprié et tendancieux. Il renvoie à la métastase (cancer). Il s’agit plutôt de la maximisation et de l’optimisation de l’offre académique prescrites par le chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA. Quand fut créé le CUSS en 1969, le Cameroun avait à peine 5 millions d’habitants. En 2010, nous avons atteint 20 millions d’habitants. Il importe donc d’arrimer l’offre universitaire à la demande estudiantine. L’offre de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé I a été majorée : l’on est passé de 85 médecins par an à 350 aujourd’hui. Elle a aussi été diversifiée : en plus de la médecine, la faculté de Yaoundé forme depuis 2006 des pharmaciens et des chirurgiens dentistes. Par ailleurs, des facultés de médecine et des sciences pharmaceutiques ont été ouvertes à l’Université de Buéa et à l’Université de Douala ; des formations professsionnalisantes en sciences biomédicales et médico-sanitaires ont été créées en 2008 à la faculté des sciences de l’Université de Dschang et à la faculté des sciences de l’Université de Ngaoundéré, car, comme vous le savez, le corps de la santé a plusieurs spécialités (médecine, pharmacie, odonto-stomatologie, mais aussi génie sanitaire, maintenance sanitaire, kinésithérapie, orthopédie, orthophonie etc.). Par ailleurs, des Instituts privés tutorés par des Universités d’Etat ou des Universités étrangères ont été autorisés. Naturellement, cette maximisation de l’offre académique induit une exigence clinico-professionnelle (hôpitaux d’application), une exigence de qualité et une exigence infrastructurelle.

Sur le terrain, ces deux exigences sont-elles garanties ?

S’agissant de l’exigence clinico-professionnelle qui concerne au premier chef l’Ordre des médecins, elle est validée par toutes les facultés et tous les Instituts privés avec l’appui du ministère de la Santé publique. Quant à l’exigence de qualité prescrite par la loi d’orientation de l’enseignement supérieur du 16 avril 2001, elle est garantie par le tutorat qu’exercent les Universités d’Etat sur les Institutions concernées après signature d’un accord de partenariat dûment validé par le Ministre de l’enseignement supérieur. L’exigence infrastructurelle a été optimisée grâce, notamment, au Programme d’appui à la composante technologique et professionnelle de l’enseignement supérieur financé à hauteur de plus de 31 milliards de F sur fonds IADM (Initiative d’allègement de la dette multilatérale).

Les Universités d’Etat ou étrangères qui assurent le tutorat académique des IPES ont l’impératif catégorique de garantir la qualité des programmes, cours théoriques et pratiques, enseignants, équipements et diplômes inhérents aux Institutions concernées. Elles s’acquittent consciencieusement de cette mission.

En outre, l’Inspection générale des services du ministère de l’Enseignement supérieur (pour ce qui est du management) et l’inspection générale des affaires académiques (pour ce qui est de la qualité des enseignements théoriques et professionnels) contrôlent régulièrement les IPES et les universités d’Etat. D’autre part, la Commission nationale de l’enseignement supérieur privé présidée par un ancien Chancelier de l’Université de Yaoundé (l’éminent prof de mathématiques Joël Moulen) et ayant à la tête de la sous-commission des autorisations le Pr Guillaume Bwelé (docteur d’Etat, agrégé de philosophie, lauréat de l’Ecole Normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris) passe au crible de la rigueur scientifique tous les dossiers devant être soumis au ministre de l’Enseignement supérieur puis au Premier ministre avant toute autorisation de création et d’ouverture.

Qu’est-ce qui explique donc que la qualité des produits qui y sont formés soit ainsi remise en cause ?

S’agissant de l’Institut supérieur des Sciences de la Santé (Bangangté), ses diplômés ont bravé brillamment les épreuves du concours de recrutement des médecins organisé par le ministère de la Santé publique il y a trois ans. Les dernières soutenances (2011) ont été supervisées par l’Université de Toulouse et ma représentante (le Pr agrégé Geneviève Bengono Touré, que vous pouvez interroger et qui est professeur titulaire des universités) m’a fait état de la haute qualité des thèses. Les autres Instituts n’ont pas encore livré des « produits » sur le marché médico-sanitaire. Nous les jugerons sur le terrain et non « in petto ».

Des soupçons similaires pèsent sur les formations dispensées à l’étranger avec pour conséquence la difficulté de l’insertion de ces produits dans le circuit professionnel local. Comment se fait l’établissement des équivalences pour ce qui est de ces formations spécifiques ?

En ce qui concerne les formations dispensées à l’étranger, elles ne sont pas reconnues d’office. Il existe une liste des universités et grandes écoles reconnues par l’Etat de manière formelle. Lorsqu’un requérant se présente avec un diplôme délivré à l’étranger, la Commission nationale interministérielle des Equivalences vérifie si son diplôme figure sur cette liste agréée. En cas de réponse positive, elle saisit l’université étrangère concernée pour l’authentification du diplôme.

S’agissant de formations aussi sensibles, peut-on envisager une extension du Programme d’appui à la composante technologique et professionnelle (PRO-ACTP) afin d’appuyer certains de ces établissements privés ?

Pour ce qui est du volet médico-sanitaire, le PRO-ACTP concerne les facultés d’Etat (Buéa, Douala, Yaoundé 1) et les travaux ont déjà démarré. Plusieurs infrastructures sont en voie d’achèvement. En ce qui concerne les établissements privés, le ministère de l’Enseignement supérieur va accompagner avec plus de pugnacité (et le cas échéant avec un appui financier) l’amélioration de l’assurance-qualité au sein des Instituts privés d’enseignement supérieur et plus précisément des IPES à vocation médico-sanitaire (équipements adéquats, recrutement des professeurs chevronnés, notamment les retraités qui sont encore aptes et performants, élaboration des programmes pertinents etc.).D’une manière générale, nous veillons sur la quantité et la qualité des établissements professionnels d’enseignement supérieur en général et celles des IPES à caractère médical en particulier, et nous ne mettons pas sous le boisseau l’assurance-qualité, dimension essentielle de la Nouvelle gouvernance universitaire.

Propos recueillis par ee, Elise Ziemine

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