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Revue de presse de Santé tropicale

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Une maladie liée à la viande du porc

L'Observateur | Burkina Faso | 09/01/2007 | Lire l'article original

Dans notre édition du 18 mai 2006, nous publiions une interview de notre confrère Mathieu N’Do du journal San Fina, de retour d’Abidjan où il avait passé cinq jours dans un état de convulsion et de coma. "J’avais des ténias de porc dans le cerveau" déclarait-il en substance dans l’entretien. En fait, la maladie est appelée neurocysticercoce. Le Pr agrégé de médecine Jean Kaboré, chef de service de neurologie à l’hôpital Yalgadogo-Ouédraogo de Ouagadougou parle de cette pathologie qui serait la parasitose nerveuse plus répandue au monde après le paludisme.

Qu’appelle-t-on neurocysticercose ?

Il s’agit d’une maladie due à la présence de kystes de cysticerque dans le système nerveux (cerveau et moelle épinière). C’est une maladie assez répandue dans le monde, peu connue du public mais considérée comme un problème majeur de santé publique dans les régions tropicales d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. En effet, la neurocysticercose apparaît actuellement comme la parasitose nerveuse la plus répandue au monde après le paludisme, et est la plus grande cause d’épilepsie dans les pays du tiers-monde. Des experts de l’OMS proposent que l’on en fasse une maladie à déclaration obligatoire.

Comment contracte-t-on cette maladie ?

Le cysticerque est la larve de taenia solium (le ver solitaire), parasite du porc et de l’homme, bien connu du public. Le porc s’infeste en ingérant des œufs de taenia solium libérés dans la nature par les selles d’homme infesté ; les œufs ingérés vont se développer dans l’intestin et donner un seul ver, le ver solitaire ou taenia. Cette parasitose intestinale est le taeniasis. D’autres œufs vont passer dans le sang, se loger dans les muscles de l’animal, et se former en kystes, donnant la ladrerie du porc ; la ladrerie est bien connue des services vétérinaires.

La viande de porc ladre n’est pas bonne à la consommation ; elle est interdite par les services de contrôle vétérinaires, mais il n’est pas rare de retrouver cette viande interdite (vendue moins chère) sur la table du boucher ou dans une casserole en plein air à côté d’un cabaret. La cuisson dans ces conditions est souvent mal achevée.

Lorsque l’homme ingère de la viande de porc ladre, les œufs du parasite libérés dans l’estomac vont gagner le torrent sanguin et se loger dans les organes de prédilection que sont le muscle, et le système nerveux central. Ils vont donner les kystes (nodules dans le muscle sous la peau, ou dans le cerveau), mais ces kystes ne pourront pas se développer pour donner des vers adultes. L’embryon contenu dans le kyste va mourir au bout de quelques années et le kyste va dégénérer et se calcifier. Ces lésions calcifiées sont sources de séquelles définitives dans le cerveau, alors que celles dans le muscle et sous la peau sont sans grandes conséquences du point de vue de la santé.

Quels sont les facteurs qui favorisent la neurocysticercose ?

C’est une maladie de la pauvreté et de la mauvaise hygiène (défécation dans la nature, absence de latrines, porcs en liberté...). En effet, le porc en liberté va essaimer le parasite par ses selles libérées dans la nature, contaminant les aliments, les hommes et les autres porcs. En l’absence de latrines, les matières fécales humaines libérées dans la nature seront consommées par le porc qui s’infeste et devient ainsi un réservoir de parasites infestant l’homme et les autres porcs, souillant les aliments. L’homme infesté devient source de contamination pour le porc et son entourage.

Chaque ver adulte libère quotidiennement un à cinq proglottis (ou anneau) contenant chacun 40 000 œufs environ, qui sont infectants. Cette situation est couramment rencontrée dans nos zones rurales et périurbaines, faisant de tout porteur de taenia une source potentielle de contamination quand l’hygiène est défectueuse. Pour résumer, les facteurs sont : l’absence de latrines, l’élevage en liberté des porcs, l’absence de leur suivi et contrôle vétérinaires (vaccination, traitement des parasitoses animales...), l’insuffisance d’hygiène chez les humains.

Et ses manifestations ?

Les manifestations de la neurocysticercose sont polymorphes, mais la plus commune reste l’épilepsie. Les crises épileptiques sont accessibles au traitement médicamenteux.
Les autres manifestations sont moins spécifiques, à savoir des maux de tête, des paralysies dans le cadre d’attaque cérébrale ou de compression de la moelle épinière, des troubles psychiatriques. Les localisations musculaires ou sous cutanées sont sans manifestations, à part l’aspect apparent de nodosité sous la peau. Des localisations plus rares ont été décrites : l’œil, le foie, et même le cœur !!

Quelle est la situation de cette maladie au Burkina ?

L’affection est présente dans notre pays de façon endémique, et est favorisée par les facteurs que nous avons évoqués. La maladie sera donc rencontrée en zone rurale, périurbaine et urbaine. L’avènement du scanner nous facilite le diagnostic. Pour apprécier l’importance de la maladie, il suffit de considérer les rapports entre le porc et la population chez nous, la faiblesse du suivi et du contrôle vétérinaire, la situation de l’assainissement et le niveau d’hygiène.

On a l’impression que c’est un mal silencieux quand on pense au cas de notre confrère Mathieu N’Do du journal San Finna ?

L’expression clinique de la neurocysticercose est diverse et les signes sont variables dans leur intensité et leur type, attirant peu l’attention lorsqu’ils sont discrets, jusqu’au jour où la pratique du scanner cérébral met en évidence les kystes.

Comment traite-t-on la maladie ?

Depuis une vingtaine d’années deux médicaments sont disponibles pour traiter la neurocysticercose. Le traitement assez bien codifié dure une à trois semaines, et suffit pour éliminer les kystes du cerveau, mais les séquelles vont demeurer. Les kystes de grand volume et uniques pourront être traités chirurgicalement. C’est pourquoi les mesures de prévention sont importantes pour éviter cette maladie. Il s’agit d’améliorer les conditions d’hygiène et d’environnement de nos zones rurales et périurbaines par :

  • La construction de latrines pour la population ;

  • L’amélioration de l’élevage des porcs, et le traitement des animaux parasités ;

  • Le renforcement du contrôle vétérinaire des viandes ;

  • La détection et le traitement de tout porteur de taenia solium ;

  • La promotion de l’hygiène et du lavage des mains. C’est à ce prix que nous pouvons espérer une éradication de cette maladie dans le monde, et c’est un souhait de l’OMS. Cela réduira l’impact de l’épilepsie dans ces régions du monde où la cysticercose sévit à l’état endémique comme au Burkina.

Des conseils pour la population ?

Il vaut mieux prévenir la cysticercose, et les mesures de prévention sont valables pour la plupart des maladies transmissibles, c’est à dire la pratique et la promotion de l’hygiène individuelle et collective (le lavage des mains, usage de latrines).

Entretien réalisé par Damis

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