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La gazette de la grande île | Madagascar | 13/05/2015 | Lire l'article original
500 000 Ar pour une séance de chimiothérapie, alors qu’il en faut une vingtaine pour un malade. Les prix à payer pour le traitement des cancers ne sont pas du tout à la portée de la plupart des malades atteints de ce fléau du 20ème et du 21ème siècle. Or, les appels au secours lancés dans les journaux et sur les réseaux sociaux se multiplient pour convaincre les gens à contribuer au traitement de tel ou tel malade. Et il n’y a pas que les adultes. Des enfants sont aussi concernés par le cancer.
Pourtant, une séance de chimiothérapie vaut 100 jours de revenu quotidien des 93% des ménages vivant en-dessous du seuil de la pauvreté. Autrement dit, les pauvres ne peuvent pas se permettre, même pas de mettre le pied dans un hôpital public où tout s’achète, même le coton. Et si un membre de leurs familles a le cancer, soit il choisit de se faire soigner tant bien que mal avec des remèdes naturels, soit il consulte des tradipraticiens et autres masseurs. Certains de ces praticiens de la médecine alternative guérissent le cancer. Mais d’autres sont tout bonnement des charlatans. Or, de nombreux facteurs concourent à faire émerger le cancer.
Citons l’hygiène de vie, l’alimentation où de plus en plus de produits chimiques entrent en scène non seulement pour la conservation des produits industriels mais dès la production agricole où les pesticides et insecticides sont de plus en plus utilisés. C’est notamment le cas dans la production maraîchère et fruitière dans les zones périurbaines et dans les grandes zones de production comme l’Itasy et le Vakinankaratra. On se rappelle ainsi du dithane utilisé sur les cargaisons de tomates exportées en 2011 sur la Réunion et remises à l’envoyeur. En effet, le dithane est considéré comme hautement cancérigène s’il est utilisé à haute dose. Aucune étude n’a été pourtant effectuée à Madagascar sur les éventuelles interactions de produits agricoles sur la survenue des cancers. C’est pourtant une des voies pour prévenir ces maladies et encourager les producteurs à faire preuve de parcimonie quant à l’utilisation de produits chimiques. Puis, il faut aussi souligner que l’alimentation quotidienne des Malagasy est pauvre en fruits et légumes censés prévenir les cancers.
Les ménages malagasy consomment des légumes sur moins de 6 jours sur 7, d’après la dernière enquête à haute fréquence par téléphone mobile de l’Institut national de la statistique (INSTAT) en janvier dernier. Pour les fruits, la consommation est d’un peu plus de 4 jours sur 7. Ces produits coûtent de plus en plus chers, notamment dans la capitale où le kilo de carottes s’achète encore à 1 200 Ar sur le marché d’Analakely. Et les commerçants proposent le tas et la botte de légumes comme la ciboulette, le persil et la coriandre à partir de 200 Ar. Le prix à 100 Ar est révolu. Outre l’alimentation, la pollution et le mode de vie dépourvu d’exercices physiques participent aussi au pullulement des cancers. Les femmes sont les plus affectées car plus de 50% des cancers dépistés sont d’ordre gynécologique. Le dépistage du cancer du col de l’utérus coûte pourtant 5 000 Ar. La sensibilisation des jeunes filles et des femmes pour le dépistage est donc plus qu’indispensable. Les jeunes aussi sont touchés parce que 50% des malades du cancer ont moins de 45 ans. L’avenir de ces jeunes est donc compromis, alors que le pays manquera de bras et cerveaux qui devraient participer à son développement.
Fanjanarivo
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