L’ambassadeur du Japon au Mali, Akira Matsubara, et la représentante du Programme Alimentaire Mondial au Mali (PAM), Mme Sally Haydock, ont effectué hier, une visite au Centre de Santé COMmunautaire (CSCOM) de Yirimadio. Cette visite s’est essentiellement déroulée au centre d’accueil, à l’Unité de Récupération et d’Education Nutritionnel Intensif (URENI) et au magasin de stockage des produits. Les deux visiteurs de marque étaient accompagnés par le directeur général du centre de santé, Ibrahim Cissé.

Selon le PAM, la situation nutritionnelle reste préoccupante dans notre pays. Elle a été affectée par les crises politique et sécuritaire et les aléas climatiques. Le taux de prévalence global de la malnutrition aigue s’élève à 13,3%. Dans les régions de Tombouctou et Ségou et à Bamako, cette prévalence serait proche du seuil critique de 15%. Ces données confirment la gravité de la situation nutritionnelle, estime le PAM. L’OMS fixe le seuil d’alerte à 10%.
Pour répondre à cette situation, le PAM avec le soutien du gouvernement japonais a lancé des activités de prévention et de traitement de la malnutrition aigue modérée en direction des enfants de 6 mois à 59 mois ainsi que des femmes enceintes et allaitantes. Grâce à ce projet, le PAM et ses partenaires soutiennent l’ensemble des 1275 centres de santé communautaire du pays en fournissant des produits nutritionnels.

L’organisme onusien appuie ainsi le CSCOM de Yirimadio en intrants de prise en charge de la malnutrition aigue modérée. En 2014, son assistance a permis de traiter 964 cas de malnutrition de cette catégorie dont 612 enfants de 6 à 59 mois et 352 femmes enceintes et allaitantes. Cette assistance a été possible grâce à 6,11 tonnes de vivres dont 2,99 tonnes de « supercereal », 0,299 tonne d’huile et 2,83 tonnes de plumpy mis à disposition par le PAM.
« Nous assistons les femmes enceintes et allaitantes pour leurs permettre de préserver leurs enfants en bonne santé en leur apportant les produits qu’il faut pour qu’elles puissent avoir les aliments nécessaires à la croissance de leurs bébés, a expliqué la représentante du PAM. Nous apportons également des produits pour les bébés en dessous de deux ans qui sont malnutris. Parce qu’ils n’ont ni la taille ni le poids qu’il faut pour leur âge ».
Et Mme Sally Haydock de poursuivre : « si on ne les traite pas pendant ces deux premières années, leurs cerveaux ne peuvent pas se développer. Nous avons des produits enrichis que nous apportons à tous les CSCOM du Mali, pour permettre à ses enfants de se développer en adulte en bonne santé ». Selon elle, il est important de dépister les enfants malnutris dès le bas âge.

Si le PAM est au Mali depuis 1968, son programme de nutrition s’est beaucoup développé depuis trois ans. « Nous avons agrandi cette activité à partir de 2012 et cette année, nous pensons pouvoir traiter 373 000 enfants en dessous de deux ans et 73 000 femmes enceintes et allaitantes », a précisé la responsable de l’organisation onusienne.

Au terme de la visite, l’ambassadeur du Japon a noté que l’appui de son pays à travers le PAM est utilisé de façon efficace et efficiente. Akira Matsubara juge tout à fait normal cet accompagnement car le Japon avait reçu le même genre d’aide au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. « C’est à notre tour et notre devoir d’aider les autres », a-t-il indiqué.

Le directeur du général du CSCOM a témoigné que le centre de santé, grâce aux appuis du Japon à travers le PAM, a effectué de grands progrès dans la prise en charge des enfants malnutris. Il a cependant recommandé aux partenaires de renforcer les activités de nutrition avec l’approche communautaire, de mettre en place des groupes de soutien aux activités de nutrition et de concentrer beaucoup d’efforts sur la malnutrition aigue dont le taux de prévalence reste toujours très élevé.

Fatoumata Napho

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