Les insectes et les puces porteuses d’épidémies font l’objet d’observation dans le laboratoire d’entomologie. L’éradication du palu et de la peste reste un défi. Les recherches à l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) avancent à grands pas. L’établissement scientifique innove par l’installation d’un nouveau laboratoire d’entomologie médicale (étude des arthropodes responsables de pathologies humaines ou animales). Inauguré hier, le laboratoire nommé François Rodhain porte le nom de l’illustre entomologiste, le professeur François Rodhain qui a honoré la cérémonie de sa présence.

Le laboratoire, composé d’une trentaine de salles, et équipé d’installations performantes, a pour vocation, de développer les recherches sur la biologie et le comportement des insectes et des puces, vecteurs de maladies comme le paludisme, la dengue, le chikungunya, la peste et les arboviroses.

Une vingtaine de personnes dont six scientifiques s’y activent, pour découvrir la capacité de ces arthropodes à transmettre des microbes pathogènes et tester des méthodes de surveillance et de contrôle, en vue de proposer au ministère de la Santé Publique, de nouvelles approches pour prévenir les émergences épidémiques.

Prévention

« L’avantage de ce laboratoire est de nous permettre de regrouper dans un endroit les puces et les moustiques. L’existence d’un insectarium facilite leur élevage, puis l’analyse de leurs facteurs physiques et génétiques, afin de savoir à quelle espèce on a affaire et comment lutter contre », souligne le professeur Christophe Rogier, directeur de l’IPM.

Selon lui, l’entomologie médicale est une discipline scientifique souvent méconnue et négligée. Pourtant, le secrétaire général du ministère de la Santé Publique, le docteur Damoela Randrian­tsimaniry, a soulevé, dans son allocution, que les maladies dues à l’arthropode sont les premières causes de morbidité dans le pays. Ce représentant du ministère de la Santé Publique est reconnaissant envers l’IPM, pour sa contribution à la lutte contre les vecteurs de maladie à travers ce laboratoire d’entomologie médicale.

Le pari n’est, toutefois, pas gagné. Les chercheurs soulèvent les difficultés, voire l’impossibilité d’éradication de certaines épidémies comme le paludisme et la peste. Pour l’Institut Pasteur, le devoir doit être axé sur la prévention de la propagation des épidémies.

« On ne peut pas éradiquer la peste parce que le bacille de la peste est présent dans les rats, donc, il faut tuer tous les rats. Il est aussi capable de survivre dans le sol alors il faut désinfecter aussi les sols, ce qui est impossible. C’est aussi le cas pour le paludisme dont l’éradication n’est pas facile. On peut seulement limiter son poids », note le directeur de l’IPM. Celui-ci rassure que la mission de son établissement consiste à indiquer la meilleure méthode de lutte contre ces vecteurs de maladie.

Michella Raharisoa

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