Une mesure drastique pour combattre la poliomyélite. La rencontre entre le ministère de la Santé Publique et ses partenaires, dont l’Unicef et l’OMS, dans la Ville des Fleurs, la semaine dernière a abouti à la nécessité de mener trois campagnes de vaccination, sur tout le territoire pour éradiquer le fléau. La première campagne est prévue du 3 au 7 août. La deuxième se tiendra du 7 au 11 septembre et la dernière campagne sera couplée avec la Semaine de santé Mère-Enfant (SSME) au mois d’octobre mais la date n’est pas encore déterminée.

Les autorités envisagent d’élargir l’âge des cibles de la vaccination antipoliomyélitique. « Au mois d’octobre, on envisage d’immuniser les enfants et les adolescents jusqu’à 15 ans car le personnel de santé a constaté que la plupart des victimes de la poliovirus sont âgées de 5 à 15 ans », note le chef de service de la vaccination, le docteur Marius Rakotomanga.

Selon lui, l’Unicef prévoit une mobilisation sociale renforcée durant les campagnes. Cela signifie, multiplication du nombre des Agents Communautaires (AC) et des équipes déployées pour la vaccination dans les zones reculées.

De longue haleine

Ces dernières nécessitent, en effet, une attention particulière car la plupart des sept cas de VDPV (Virus Dérivé du Vaccin Polio­myélite) type 1 détectés par les formations sanitaires depuis le mois de juin, sont dans les zones reculées du pays. Quatre cas ont été enregistrés à Tsihombe, un à Amboasary Atsimo, un à Belo sur Tsiribihina et un à Mahajanga.

D’après le chef de service de la vaccination, ces localités se situent dans les zones de l’insécurité du territoire, d’où l’inaccessibilité de la population aux paquets d’immunisation. L’éloignement, voire l’inexistence d’une formation sanitaire ne résout pas non plus le problème. À cela s’ajoute l’insuffisance des chaînes de froid pour garder les vaccins.

Sur ce, le professeur Lalatiana Andriamanarivo, ministre de la Santé Publique a lancé un appel aux partenaires de son ministère. Il n’a pas manqué de demander leur appui pour la fourniture de motos aux Centres de Santé de Base (CSB) pour que ceux-ci puissent s’approvisionner en vaccin dans les chefs lieux de district.

L’éradication de la poliomyélite est un combat de longue haleine pour les autorités sanitaires du pays. En 2014, le service de la vaccination avait communiqué que le taux de la couverture nationale de vaccination contre la polio était de 88%.

Michella Raharisoa

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