Dans le cadre des activités du mois de lutte contre le Sida, l’Association de recherche, de communication et d’accompagnement à domicile des personnes vivant avec le Sida (ARCAD-Sida Mali) a organisé un point de presse, hier, sur la prévention de la transmission mère-enfant. Le point de presse était animé par le président d’ARCAD-Sida Mali, le Dr Aliou Sylla, la présidente du Réseau malien des personnes vivant avec le Sida (RMAP+), Mme Djerma Oumou Diarra, la représentante de la Fédération nationale des collectivités des ONG féminines (FENACOF), Mme Sidibé Kadi Sow.

Notre pays est classé aujourd’hui par le Fonds mondial de lutte contre le Sida parmi les derniers en Afrique subsaharienne en matière de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Le rapport 2014 de la cellule sectorielle du ministère de la santé évaluait la couverture nationale des centres de santé en sites de Prévention de la Transmission Mère-Enfant (PTME) à seulement 33%. L’accès et le recours aux services de PTME reste largement insuffisants. Même si des progrès ont été accomplis puisque le nombre des sites de PTME est passé de 416 en 2014 à 446 en 2015. Et même si le plan national d’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, validé il y a un an, propose des stratégies claires pour réduire de moitié les décès maternels et infantiles liés au VIH. Mais des problèmes de financement continuent d’empêcher son application effective.

A défaut de mise en œuvre de ce plan, ARCAD-Sida Mali et la RMAP+ revendiquent dorénavant l’appui de l’État pour privilégier l’approche communautaire dans l’amélioration de la prévention mère-enfant. Le Mali étant un pays aux ressources limitées, le VIH représente un lourd fardeau, a admis le Dr Aliou Sylla en jugeant que la priorité doit être donnée à l’élimination de la transmission mère-enfant. De son point de vue, l’action communautaire est essentielle pour relever les défis de l’accessibilité et de la prise en charge globale.

Aliou Sylla a préconisé beaucoup d’activités de promotion du dépistage qui, selon lui, doit se faire à tous les niveaux dans les centres de santé et dans les familles. C’est-à-dire partout où se trouvent les femmes. « L’approche médicale seule ne peut plus briser la transmission », dira-t-il en louant l’efficacité de l’approche communautaire. « C’est comme cela, expliquera-t-il, que les enfants seront sauvés et bénéficieront d’un paquet de prise en charge pour éviter la transmission. « L’élimination de la transmission mère-enfant n’est pas seulement un slogan mais elle est possible et faisable », a soutenu le Dr Aliou Sylla.

La présidente de RMAP+ a jugé qu’« il est temps qu’on aille vers l’élimination de la transmission mère-enfant ». Car tant que cela ne sera pas fait, des enfants naitront avec cette infection, a-t-elle prévenu en plaidant pour que les femmes séropositives aient la chance de donner naissance à des enfants non contaminés.

La représentante de la FENACOF a, elle, déploré le faible taux de la prévention. Elle a préconisé non seulement une extension des sites mais aussi un renforcement des structures de prestations. C’est le seul moyen, dira-t-elle, de bien véhiculer le message et d’assurer la prise en charge.

FATOUMATA NAPHO

Lire l'article original