La célébration en différé de la 28e journée mondiale de lutte contre le SIDA, a eu lieu, le mardi 15 décembre 2015 à Ouargaye, dans la région du Centre-est, sous le thème : « De l’objectif zéro aux 3x90 : intensifier le conseil dépistage chez les jeunes et les groupes spécifiques ».

Ouargaye, dans la région du Centre-est a été retenu pour l’édition 2015 de la Journée mondiale de la lutte contre le SIDA au Burkina Faso. Initialement prévue pour le 1er décembre, la cérémonie a été décalée au 15 décembre à cause des élections couplées du 29 novembre 2015. Cette année, le thème est : « De l’objectif zéro aux 3x90 : intensifier le conseil dépistage chez les jeunes et les groupes spécifiques », pour poursuivre le combat contre la pandémie. Il s’agit d’amener 90% des personnes vivant avec le VIH/SIDA à connaître leur statut sérologique, de faire en sorte que 90% de personnes connaissant leur statut sérologique bénéficient d’un traitement ARV et qu’enfin, 90% de patients sous ARV, aient une charge virale indétectable, afin de briser le cycle de la transmission. Pour que la lutte aboutisse d’ici à 2020, a dit le secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les Infections sexuellement transmissibles (CNLS/IST), Didier Romuald Bakouan, il faut tenir compte des groupes spécifiques tels que les homosexuels, les drogués et les prostituées. « Notre préoccupation n’est pas la promotion d’un comportement donné. Mais, c’est le traitement que nous visons », a-t-il expliqué avant de poursuivre : « Si nous laissons quelqu’un au bord de la route, nous avons des chances de continuer à héberger le virus, donc à continuer à entretenir le SIDA ». De l’avis du directeur-Burkina de l’ONUSIDA, Dr Job Sagbohan, le « pays des Hommes intègres » peut encore éblouir le monde en éradiquant d’ici à 2030, le VIH SIDA. Pour cela, a-t-il ajouté, il faut accélérer la riposte nationale, promouvoir des méthodes de prévention révolutionnaires et innovantes et combattre la stigmatisation sur toutes les formes. Tout en invitant les nouvelles autorités à prioriser la lutte contre le SIDA, Dr Sagbohan a assuré que son institution appuiera leurs efforts.

Ne pas baisser la garde

Selon le ministre de la Santé, Dr Amédée Prosper Djiguigimdé, le taux de prévalence est passé de 7,1% en 1997 à 0 ,92% en 2013. Cependant, le ministre a invité les populations à ne pas baisser la garde. Car, malgré les acquis engrangés, 5 800 personnes sont décédées en 2013 du fait du SIDA pour 110 000 personnes dépistées positives, la même année. Il a donc exhorté les autorités morales, coutumières et religieuses, les associations et tous les leaders d’opinion à infliger une riposte cinglante à cette terrible maladie. Vu le recul de certains partenaires, Amédée Djiguimdé a plaidé pour une mobilisation plus accrue des ressources endogènes. Saluant les forces vives de la région du Centre-est qui ont mobilisé 10, 6 millions de FCFA, le ministre a souhaité que les autres régions suivent cet exemple. Il a particulièrement invité la région de la Boucle du Mouhoun, notamment la ville de Nouna qui doit abriter l’édition 2016, à relever le défi. Le ministre a aussi fait une mention spéciale à son prédécesseur, Léné Sebgo (présent à la cérémonie) pour le travail abattu dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Le gouverneur de la région du Centre-est, le colonel Ousmane Traoré a assuré que son entité territoriale déploiera des mesures urgentes à forts impacts pour être au rendez-vous de l’éradication du fléau. A cet effet, la jeunesse de la région, par la voix de son porte-parole, Dieudonné Kiéma a sollicité la construction d’un centre de dépistage à Ouargaye. Il a également insisté sur le fait que pour que la lutte aboutisse, il faut nécessairement impliquer la jeunesse. « Tout ce qui est fait pour nous, sans nous, sera vain », a dit M. Kiéma, citant Mère Theresa.

Une personne physique, Moussa Sidibé et trois associations ont été faits chevalier de l’Ordre national pour les sacrifices consentis dans le combat contre le SIDA. L’assistance a également eu droit à un défilé des forces vives de la région et à des prestations artistiques et théâtrales.

Bougnan Naon
Tilado Apollinaire ABGA

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