Accès aux sites pays fleche Santé tropicale au Bénin BENINSanté tropicale au Burkina Faso BURKINA FASOSanté tropicale au Cameroun CAMEROUNSanté tropicale en Centrafrique CENTRAFRIQUESanté tropicale au Congo CONGOSanté tropicale en Côte d'Ivoire COTE D'IVOIRESanté tropicale au Gabon GABON
Santé tropicale en Guinée GUINEESanté tropicale à Madagascar MADAGASCARSanté tropicale au Mali MALISanté tropicale en R.D. Congo R.D. CONGOSanté tropicale au Sénégal SENEGALSanté tropicale au Togo TOGO



Souffrez-vous de crises hémorroïdaires ? - Plus d'informations

Ce site utilise des cookies afin d'améliorer la navigation et mesurer la fréquentation. Pour en savoir plus, cliquez ici

Revue de presse de Santé tropicale

Trier les actualités par :

Marc Saba, représentant-résident de l’ONUSIDA en RDC :

Sidwaya | Burkina Faso | 24/01/2017 | Lire l'article original

Marc Saba est le représentant- résident de l’ONUSIDA en République Démocratique du Congo (RDC). De passage dans son Faso natal, il nous parle, dans les lignes qui suivent, de son expérience en matière de lutte contre le SIDA et propose du même coup des stratégies pour mettre fin à la pandémie dans les pays africains en général et au Burkina Faso en particulier.

Sidwaya (S.) : Vous êtes le représentant-résident de l’ONUSIDA en RDC, parlez-nous de votre expérience dans le domaine de la lutte contre cette pandémie en Afrique.

Marc Saba (M.S) : J’ai commencé mon expérience en matière de lutte contre le SIDA au Burkina Faso. A l’époque, c’est-à-dire de 2000 à 2004, j’étais le chef de la division VIH/SIDA et Développement humain au PNUD. Nous avons fait beaucoup en matière de lutte contre le SIDA. En effet, nous avons organisé des conférences dans pratiquement toutes les provinces du pays. Nous avons également mis en place des programmes pour soutenir le Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS) et la société civile qui, à mon sens, joue un rôle important, dans la réponse au SIDA. J’ai aussi milite activement en faveur de la création et au rattachement du Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS) à la présidence du Faso. Dans le cadre de ce programme, on a pu mobiliser des fonds à travers l’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds. J’ai même été invité au Congo Brazzaville pour partager cette expérience de mobilisation de fonds avec d’autres pays. Ensuite, j’ai rejoint le PNUD au Rwanda comme conseiller technique principal pour la planification et la coordination au Conseil national de lutte contre le VIH et le SIDA. Quand j’ai quitté le Rwanda, j’ai travaillé au Tchad pendant trois ans pour l’ONUSIDA. J’ai même été fait officier de l’Ordre national du Tchad à la fin de ma mission. Les autorités tchadiennes ont, en effet apprécié les résultats qu’on a obtenus dans la lutte contre la pandémie. Après le Tchad, j’ai été nommé directeur et représentant de l’ONUSIDA pour le Pakistan et l’Afghanistan avec résidence à Islamabad. J’ai travaillé pendant trois ans dans cette zone et cela a été une belle expérience pour moi. J’ai d’ailleurs gardé beaucoup d’amitié avec les Pakistanais. Mais force est de reconnaître que le travail n’était pas facile eu égard au contexte religieux. Dans ces deux pays, le sexe est toujours un tabou et il fallait briser les barrières. Mais tout s’est bien passé. Depuis fin 2015, je suis en RDC comme représentant de l’ONUSIDA.

S. : Quelle est la situation de la pandémie dans cette partie de l’Afrique ?

M.S : La RDC fait partie des quatre pays où la situation reste préoccupante. Il y a certes des progrès qui ont été réalisés car, on a plus de 128 000 personnes qui sont sous traitement. Le nombre total des personnes vivant avec le VIH tourne autour de 500 000 personnes. Mais, le problème principal reste les nouvelles infections. On a au niveau du Congo, des populations très vulnérables qui sont très exposées à la maladie. Ces populations clés sont composées en majorité des professionnels du sexe, des routiers, des piroguiers, etc. Les conducteurs de camions par exemple partent de ville en ville et dans chaque ville pratiquement, ils ont des relations non protégées. Ce qui les expose à la maladie. Les piroguiers également peuvent passer plusieurs jours sur l’eau et cela augmente le risque de contracter le SIDA. Par ailleurs, la RDC est un pays très grand et il y a un problème d’accessibilité des populations à cause de l’instabilité politique. La guerre permanente fait qu’on ne peut pas offrir les services de soins et de prévention à toute la population. C’est donc dire que nous avons d’énormes défis en matière de lutte contre le SIDA dans ce pays mais nous essayons de faire ce que nous pouvons en mettant en place les stratégies adéquates pour répondre aux besoins des populations. L’ONUSIDA s’est engagée à faire en sorte que d’ici 2030, le SIDA ne soit plus un problème de santé publique. Nous nous inscrivons également dans cette dynamique.

S. : Depuis 2005, vous apportez votre contribution pour éradiquer ce fléau ; quel bilan pouvez-vous faire des actions de l’ONUSIDA au Congo et dans les pays où vous avez servi ?

M.S : Pour moi, le plus important dans la lutte est que les gens connaissent leur statut sérologique surtout les populations vulnérables et bien sûr, mettre systématiquement sous traitement les personnes testées séropositives. C’est pourquoi dès que je suis arrivé, j’ai décidé d’engager des campagnes à grande échelle. Nous sommes partis de la conviction que si nous voulons atteindre des couvertures de traitement de 90%, c’est-à-dire dépister 90% des personnes séropositives, nous devons mettre l’accent sur le dépistage. Nous avons donc lancé une campagne d’envergure qui nous a permis de dépister plus de 2 millions de personnes en seulement 6 mois. Après la campagne, j’ai fait des visites de terrain qui m’ont permis de constater que même dans les zones les plus reculées, le message est passé. Puisque les gens demandaient eux-mêmes à faire le test. En outre, nous avons essayé d’engager la société civile dans la lutte contre la pandémie. Je pense qu’il serait difficile de passer à une couverture à l’échelle sans l’impliquer. Dans certains pays, il y a beaucoup de réticence à ce niveau mais je crois que cela est nécessaire à condition d’avoir une société civile formée, engagée et désintéressée. La société civile peut être d’une grande utilité pour la sensibilisation, l’accompagnement des malades et même le dépistage. Nous l’avons expérimenté au Congo et ça commence réellement à porter des fruits.

S. : Le taux de prévalence est en régression au Burkina Faso. Quels conseils préconisez-vous pour éradiquer la maladie au « pays des Hommes intègres » ?

M.S : Le Burkina Faso a fait effectivement des progrès en matière de lutte contre le SIDA. Quand j’étais ici, on était à un taux de prévalence de 7% mais aujourd’hui on est à 1%. Cela montre qu’il y a eu des efforts considérables qui ont été abattus et surtout qu’il y a un engagement politique réel. Je crois que le leadership politique est important dans la réponse au SIDA. Ma recommandation est donc que les autorités en place travaillent à maintenir ce leadership et surtout à le renforcer pour plus de résultats. Je préconise également que les Etats s’impliquent davantage dans le financement de la lutte. Jusqu’ici, ce sont les partenaires, à savoir le Fonds mondial, le Système des Nations unies et bien d’autres qui assurent le financement. A mon avis, cette responsabilité doit être partagée car à terme, les bailleurs risquent de s’essouffler. Ça fait quand même 30 ans qu’ils investissent et il y a lieu que les Etats mettent en place des stratégies pour consolider les acquis. Il faut par ailleurs promouvoir les stratégies de lutte habituelles à savoir le dépistage, la mise sous traitement, etc. Enfin, le système de santé doit être revu afin d’intégrer les différentes réponses surtout celles médicales. Il faut également travailler à impliquer la société civile dans les stratégies de lutte.

S. : D’aucuns estiment que les Burkinabè ne sont pas assez représentés dans la fonction publique internationale. Votre commentaire ?

M.S : Il y a certes, des Burkinabè qui sont des cadres à l’international, mais je pense qu’on peut toujours développer des stratégies pour accroître ce nombre. La plupart des pays ont mis en place des stratégies claires pour assurer le placement de leurs cadres. C’est donc à nos autorités de voir comment elles peuvent les soutenir car on a réellement des compétences à faire valoir.

S. : A votre avis, quelle doit être leur contribution à la construction du pays ?

M.S : Les Burkinabè qui sont à l’étranger contribuent à plusieurs niveaux au développement du pays. Le premier aspect est qu’ils contribuent au rayonnement de l’image du pays. Lorsque vous entendez qu’un compatriote est à tel ou tel poste à l’international, cela fait votre propre fierté. Sans compter que ces derniers envoient régulièrement des fonds pour soutenir leur famille. Cela contribue également à faire avancer l’économie de leur pays d’origine. On peut les comparer à nos compatriotes qui sont en Côte d’Ivoire. Enfin, l’expérience que ces gens acquièrent lors de leurs missions à l’étranger peut servir à leur Etat. On peut trouver des canaux pour qu’ils puissent contribuer en termes d’idées à travers des réflexions stratégiques. Je suis convaincu qu’il y a beaucoup de choses qu’on n’est pas obligé de réinventer. Il suffit juste de s’inspirer de l’expérience des autres.

Interview réalisée par Nadège YAMEOGO

Lire l'article original

Retour

NEWSLETTER

Restez informés : recevez, chaque mercredi, la lettre d'informations de Santé tropicale. Inscriptions


Vous êtes professionnel(le) de santé ?

Ce contenu gratuit vous est destiné :

img_produit

img_produit

img_produit

img_produit
Téléchargez hearWHO - Pour vérifier l'audition !

img_produit

img_produit

encart_diam_bailly
Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays

encart_diam_salvat
Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays


CONTACTEZ-NOUS

adresse Adresse

  • APIDPM
    135, chemin de Canto Maï
    83190 Ollioules - France

tel Téléphone

  • +33 4 94 63 24 99

email Contactez-nous


APIDPM

Qui sommes-nous ?

Droits d'utilisation


Site éditeur :
logo

Valid XHTML 1.0 Strict CSS Valide !