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Le phare | Congo-Kinshasa | 01/04/2019 | Lire l'article original
Beaucoup de compatriotes pensaient, à la lumière des statistiques encourageantes livrées en début d'année par le ministre de la Santé, que la victoire sur la maladie à virus d'Ebola était toute proche. En effet, le nombre de cas paraissait tellement marginal que tout le monde attendait, avec une vive impatience, l'annonce de la fin de cet « ennemi mortel ». Hélas, force est de constater, au regard des informations en circulation dans les milieux des personnes et structures tant nationales qu'internationales, proches du dossier, que les nouvelles statistiques de morts et nouveaux cas inspirent beaucoup d'inquiétude.
La courbe de nouveaux cas est plutôt ascendante. La moyenne se situe autour de 9 cas par jour. On cite, parmi les facteurs qui gênent les opérations de dépistage et de prise en charge des malades, l'insécurité entretenue par les forces négatives et la méfiance de certaines communautés à l'égard des équipes d'intervention. On signale, par exemple, que du 4 au 24 mars 2019, sur 50 zones de santé du Nord-Kivu, 13 ont enregistré de nouveaux cas. Sur un total de 133 zones de santé des provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, 38% sont touchées. 115 viennent d'être recensés à Katwa (31 cas), Masereka (19 cas), Mandina (17), Vuhovi (15 cas), Butembo (14 cas), Kalunguta (4 cas), Beni (4 cas), Kayna (3 cas), Lubero (3 cas), Oicha (2 cas), Bunia (1 cas), Biena (1 cas), Kyondo (1 cas).
Bref, en dépit des mesures de prévention (vaccination, enterrements sécurisés, renforcement de l'hygiène corporelle) et de prise en charge des cas, arrêtées par le gouvernement et ses partenaires, dont l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), avec notamment la présence de huit laboratoires spécialisés pour les diagnotics (Kinshasa, Bunia, Butembo, Beni, Katwa, Komanda, Goma et Mangina), l'épidémie constitue un danger permanent pour non seulement les populations de l'Est et du Nord de la RDC, mais aussi celles des pays voisins.
Risque d'isolement de la RDC
Au regard de l'extension des zones de propagation de la maladie à virus Ebola en République Démocratique du Congo, sept des neuf Etats voisins fonctionnent déjà sous le couvert d'un plan régional de prévention. Il s'agit de la Tanzanie, du Burundi, du Rwanda l'Ouganda, du Soudan du Sud, de la République Centrafricaine et du Congo/Brazzaville. Des missions d'évaluation sont à pied d'œuvrer pour la couverture de l'Angola et de la Zambie. Ce plan stratégique régional, qui court de janvier à juin 2019, est financé à hauteur de 40 millions de dollars américains.
Cela sous-entend que les alertes à la maladie à virus Ebola, qui sévit en RDC depuis le troisième trimestre de l'année dernière, sont prises très au sérieux. Ce que devraient éviter les autorités congolaises, c'est de donner l'impression de ne pas être en mesure d'éradiquer Ebola. Auquel cas, les Etats voisins seraient tentés de fermer leurs frontières et d'isoler économiquement le Grand Congo. D'où, la nécessité, pour Kinshasa, de renforcer le dispositif de prévention et de riposte. Cela implique des actions multisectorielles entre autres une surveillance accrue des mouvements des personnes et des biens dans les zones touchées, une chasse sans merci aux groupes armés, un suivi étroit des personnes atteintes, des campagnes tous azimuts de dépistage et de vaccination.
Bref, la RDC a intérêt à lancer rapidement, en direction de ses voisins, des signaux de la maîtrise de la maladie à virus d'Ebola, mais aussi à présenter des résultats fiables dans la voie de son éradication. Kimp.
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