Certains médicaments sont introuvables depuis quelques jours.
Une éventuelle rupture de stock des médicaments antipaludéens au niveau des grossistes n'est pas à écarter du fait de l'excès palustre et de la multiplication des cas de fièvre sur la côte Est.
L'augmentation significative des cas de fièvre et de paludisme sur la côte Est et la présence annoncée de cas de dengues classiques, puis de chikungunya, ont engendré un net accroissement des demandes en médicaments antipaludiques, ces dernières semaines. Il en est de même des produits et lotions anti-moustiques.
Pour le moment, la province d'Antananarivo est épargnée par ces maladies. "Jusqu'ici, la présence de cas sporadiques de chikungunya dans le pays n'affecte pas la vente des produits antipaludéens, rassurent la plupart des vendeuses dans les pharmacies de la ville. Ainsi, le volume des ventes n'a pas beaucoup évolué".
Dans la province de Toamasina, plusieurs zones sont néanmoins touchées par le phénomène. Et au rythme où cela va, une rupture des stocks en médicaments antipaludéens est à craindre dans les jours à venir. D'ailleurs, certains grossistes en médicaments et produits pharmaceutiques n'écartent pas cette hypothèse.
"La recrudescence de la fièvre sur la côte Est est une situation exceptionnelle qui a modifié la donne, explique un responsable de vente de la Drogemad. L'offre n'arrive plus à suivre la demande. Et il est probable qu'il y ait une rupture de stock. Néanmoins, ajoute-t-il, l'importation est en cours et nous parviendra d'ici quinze jours".
Optimistes
Ces médicaments sont les plus prisés pour lutter contre la fièvre et le palu.
De son côté, une responsable de l'approvisionnement à la Coopération pharmaceutique de Madagascar (Copharma) estime que "le stock en anti-paludéens suffira à approvisionner les pharmacies privées du pays pour quelques semaines".
Malgré une éventuelle pénurie, les grossistes en médicaments restent optimistes. Pour rassurer l'opinion, plus d'un avancent : "Point n'est besoin de s'alarmer. Les principaux grossistes et importateurs de médicaments travaillent ensemble et ne cessent de s'approvisionner".
Les pharmacies de Toamasina et celles des zones côtières arrivent en tête de liste en termes de commande. Pour preuve, durant ces deux derniers mois, et jusqu'à maintenant, les médicaments antipaludéens sont très demandés dans les pharmacies privées tamataviennes. Cela s'est soldé par une rupture de stock temporaire au mois de février. Ceci s'explique par le fait qu'il s'agit de zones où le paludisme est endémique pendant toute l'année.
Automédication
Les lits d’hôpitaux sont très limités pour accueillir un certain nombre de malades.
"Ces derniers jours, les antipyrétiques, antalgiques et anti-inflammatoires le sont également. Résultat : le stock en idex, une combinaison médicamenteuse à base de paracétamol, d'ibuprofène et d'efferalgan, tend à s'épuiser au niveau de certaines pharmacies de la ville, voire des grossistes", communique Auguste Ramerison, président provincial de l'Ordre des pharmaciens à Toamasina.
Parmi ces derniers, quelques-uns affirment "que le nombre des personnes fréquentant les pharmacies tend à diminuer". "Plusieurs facteurs expliquent cette situation, dont le développement de l'automédication et l'effritement du pouvoir d'achat du plus grand nombre", souligne la vendeuse d'une pharmacie de la ville.
Henintsoa Andriamiarisoa
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