Pour le chef de l’Etat, c’est un devoir «impérieux» pour la Côte d’Ivoire que de faire en sorte que «la plupart des médicaments que nous consommons, soient fabriqués en Côte d’Ivoire.» Parce que, à en croire Laurent Gbagbo, la contrefaçon et la malfaçon font que les médicaments qui sont sur le marché ivoirien rendent malades au lieu de guérir. Pour lui, ce sont des maux qu’il faut combattre. Et la «meilleure manière de les combattre, pense-t-il, c’est de fabriquer les médicaments sur place. Comme ça, on maîtrise les tenants et les aboutissants. C'est-à-dire que nous maîtrisons la chaîne de production et de commercialisation. Parce que souvent nous pris à la gorge par des épidémies et quand les médicaments viennent, nous n’avons pas le temps de bien les contrôler avant d’autoriser leur mise sur le marché.»

Laurent Gbagbo a salué le Canada et le laboratoire Rougier Pharma Afrique pour avoir fait confiance à la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi il a demandé à ses responsables de continuer d’investir en Côte d’Ivoire car les médicaments qui seront produits par Rougier ne suffiront pas à couvrir les besoins en médicaments de la Côte d’Ivoire.

De son côté, le ministre Allah a rappelé les mesures prises par le gouvernement sur instruction du chef de l’Etat, pour le contrôle et l’enregistrement des médicaments qui rentrent en Côte d’Ivoire. Il a révélé que le pays produit à ce jour moins de 10% des médicaments qu’il consomme. Pour lui, «ce genre d’initiative est à saluer et bénéficiera du soutien de mon département.» Pour sa part, M. Faustin Kouassi, directeur général de Rougier Pharma Afrique a fait la genèse de l’installation de cette usine en Côte d’Ivoire. Elle date, selon lui, de 1993. Et n'a été effective qu’en 2000 avec le début de la construction de l’usine qui malheureusement a souffert des soubresauts de la crise ivoirienne. Ce qui, dira-t-il, a grevé le coût de construction de l’usine qui est finalement de 9 milliards de f cfa. M. Faustin Kouassi a aussi annoncé que son groupe prendra une part active dans la politique de distribution de l’AMU dont a parlé plus haut le président Gbagbo. «Nous allons apporter notre soutien au grand projet de l’Assurance maladie universelle», a-t-il affirmé. De même, Rougier, par sa voix, s’est engagé à appuyer la Pharmacie de la santé publique (PSP) qui a déjà bénéficié de ses prestations et de celles du Canada pour 1,5 milliard de cfa destiné à l’achat de médicaments.

Coulibaly Zié Oumar

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