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Revue de presse de santé tropicale

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Gestion des urgences chirurgicales au Sénégal : Un mal chronique de l’inorganisation

Sud Quotidien | Sénégal | 13/09/2006 | Lire l'article original

Au Sénégal, la gestion des urgences chirurgicales classées dans différents ordres est étroitement liée à l’état général de la pauvreté criarde du pays et à la mauvaise organisation du système de santé. Chef du service de chirurgie générale au Chu Aristide Le Dantec, le Professeur Cheikh Tidiane Touré avait fait récemment l’état des lieux des urgences médicales de notre pays, à l’occasion d’une rencontre qui s’était déroulée à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Devant une palette d'experts médicaux du Sénégal et du monde entier réunis en conférence sur la gestion des urgences chirurgicales, le Professeur Cheikh Tidiane Touré du Chu Le Dantec avait qualifié la situation d’inquiétante. Pour étayer son propos, il a fait noter à son illustre assistance, l’inexistence d’un système organisé de prise en charge pré-hospitalier, l’inadaptation des structures d’accueil, l’insuffisance des hôpitaux et la pénurie de personnels para médicaux. Ce tableau alarmant de la prise en charge des urgences chirurgicales concerne aussi bien les structures sanitaires des villes que celles du monde rural.

En développant son sujet par de multiples révélations et des chiffres à l’appui, le conférencier a indiqué que la surpopulation urbaine, l’insuffisance des infrastructures et la mauvaise répartition hospitalière font qu’aujourd’hui, le nombre des urgences s’accroît rapidement et régulièrement. Ce qui explique, selon les statistiques disponibles, les surcharges constatées au niveau des unités d’urgence chirurgicale et le débordement constant du personnel sanitaire.

Le chirurgien de l’hôpital Le Dantec indiquera ensuite que parmi les causes d’urgence les plus fréquemment enregistrées dans les différentes structures sanitaires du pays, figurent en bonne place le traumatisme des accidentés de la route, les blessures à l’arme blanche, aux mines ou armes à feu résultant de la guerre qui sévit dans le Sud du Sénégal depuis plus d’une vingtaine d’années. Par ailleurs, toujours selon les révélations du Pr Touré, une enquête réalisée en 2001 a montré la place de plus en plus importante occupée par les traumatismes liés aux agressions et aux rixes représentant 5% de l’ensemble des lésions traumatiques avec une mortalité notable ( plus de 11% des autopsies médicolégales).

Il est également apparu dans son exposé, qui a fait le tour complet de cette problématique à l’échelle nationale, que les enfants et les personnes âgées, sont les principales victimes de la désorganisation du système, du fait de la rareté de structures directes telles, les hôpitaux pour enfants et les services de gériatrie organisés.
Le spécialiste est revenu sur l’importance de l’entretien des équipements et a plaidé la nécessité d’un plan de maintenance mieux adapté. Tout comme la formation du personnel et l’urgence de résorber le déficit en chirurgiens et d’anesthésistes et la résorption du gap de personnel spécialisé en général.

Pour une alternative

En ce qui concerne la prise en charge pré-hospitalière, le Pr Touré relève que l’évacuation des urgences chirurgicales est assurée en grande partie par des particuliers et les Sapeurs pompiers qui sont pratiquement les principaux intervenants sur l’ensemble du territoire national.

Ce qui n’est pas toujours au bénéfice des malades qui éprouvent toutes les difficultés du fait , à la fois, des conditions d’évacuation et de l’état défectueux des hôpitaux, mal préparés à faire face aux urgences chirurgicales.
En s’inspirant enfin des expériences réussies hors de nos frontières, le conférencier a pris les exemples de Samu initiés au Bénin et en France et qui méritent de faire école au Sénégal.

Il s’agira alors de créer une nouvelle synergie en partant d’une réflexion impliquant tous les acteurs de l’urgence médicale pour aller vers une politique d’entraide sociale élargie à toute la population, notamment aux médias et structures de communication en général. La mise en place d’un programme de financement adéquat des soins de patients admis en urgence alliée à une politique de prévention routière ; l’apprentissage de mesures immédiates préliminaires à la prise en charge des urgences dans les établissements scolaires, universitaires, et centres de formation pour une amélioration rapide du système actuel ainsi décrié par l’une de ses voix les plus autorisées.

Les urgences en chiffres

Durant l’année 2004, les Sapeurs-pompiers ont effectué 6709 sorties pour secourir et évacuer 8618 victimes accidentées sur la voie publique dont 461 décès. Dans la même période, 29 accidents ferroviaires ont été enregistrés faisant 6 décès ; 71 accidents domestiques (zéro décès). 155 accidents de loisirs (1 décès), 39 effondrements de maisons pour 6 décès et 57 victimes d’accidentés divers.

Toujours, dans la même période, le service d’orthopédie de l’hôpital A Le Dantec a effectué 397 interventions chirurgicales sur les membres inférieurs, 519 sur les membres supérieurs, 78 polys fracturés, 59 rachis, 122 infections et 12 opérations crânio-encéphaliques.

En 2005, les motifs d’intervention chirurgicale du service d’urologie toujours dans le même hôpital ont concerné 96 personnes réparties entre la torsion cordon spermatique, accident de circoncision, débridement plus dérivation, entre autres.

Le service de chirurgie générale a enregistré entre 2001 et 2003, un cumul total de 13661 pathologies nécessitant une intervention, allant de la pathologie digestive et paroi abdominale, de la traumatique pédiatrique en passant à la pathologie thoracique, cardiaque et gynécologique.

A l’hôpital Principal, 7285 personnes dont 1744 opérées ont été reçues aux urgences chirurgicales en 2005.
A l’hôpital général de Grand Yoff (Hoggy), entre janvier 2005 et avril 2006, 14800 patients ont été reçus à l’unité des urgences chirurgicales dont les 1601 ont fait l’objet d’une intervention chirurgicale.

A l’intérieur du pays, 5082 patients ont été reçus en urgence chirurgicale à l’hôpital de Saint Louis et 924 d’entre eux opérés. Aux services d’urgence de l’hôpital de Louga 926 malades ont été consultés et 485 parmi eux opérés.

Carte des urgences au Sénégal

Pour une population de plus de 11 millions d’habitants, le Sénégal ne compte que 22 hôpitaux répartis sur tout le territoire national dont 18 fonctionnels ; soit un hôpital pour 500.000 habitants. Des chiffres qui sont loin des recommandations de l’Oms qui établissent un hôpital pour 150 000 habitants. Cependant, il existe 58 centres techniques dont le plateau est comparable à celui d’un hôpital. Dakar qui regroupe 25% de la population concentre 41% du personnel public de santé à travers 8 hôpitaux dont cinq généralistes.

Les cliniques dakaroises dont quelques unes seulement possèdent un plateau technique satisfaisant, reçoivent environ 2000 patients dont les 700 à 900 sont opérés. Le Sénégal compte 648 médecins dont une soixantaine de chirurgiens, une trentaine d’anesthésistes réanimateurs et une vingtaine de radiologistes essentiellement concentrés à Dakar. Les infirmiers diplômés sont au nombre de 1887, compte non tenu du personnel formé sur le tas. Les infirmiers spécialisés sont insuffisants, le déficit en personnel, toute qualification confondue, est estimée à 2000 agents.

Globalement, il existe une grave pénurie de chirurgiens au Sénégal. Les hôpitaux généraux n’en comptent que deux au plus. Ce qui est insuffisant par rapport à la demande locale.

Concernant les évacuations, seule une société privée et la ville de Dakar, possèdent quelques ambulances médicalisées dont le rôle est limité. Les Sapeurs-pompiers sont les principaux intervenants à l’échelle nationale, notamment pour les accidentés de la route.

Dans les régions, les urgences médicales sont orientées vers les hôpitaux régionaux dont les infrastructures et les niveaux d’équipement varient. A Dakar où s’effectue l’essentiel des évacuations, les principaux hôpitaux recevant les urgences chirurgicales sont Principal, Le Dantec et Hoggy.

A noter que le taux de mortalité générale au Sénégal est de 18 pour 1000 et l’espérance de vie est de 54 ans.

Dossier réalisé par Cheikh Tidiane MBENGUE

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