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Revue de presse de santé tropicale

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Pr Emmanuel Bassène, du département de Pharmacie : « Le Bakis permet de rétablir le foie lorsqu’il est agressé »

Le soleil | Sénégal | 19/09/2006 | Lire l'article original

Titulaire de chaire de pharmacognosie à la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le professeur Emmanuel Bassène donne des enseignements sur les plantes de la pharmacopée française et sur les plantes locales. Depuis 1992 lui et ses collègues s’intéressent particulièrement à cinq plantes locales en vue de leur intégration dans le système officiel de santé. Le professeur agrégé nous a révélé au cours de l’entretien qu’ils ont démontré l’efficacité d’une plante dénommée Bakis contre les agressions du foie pour lesquelles il n’existe pas de médicament.

Quels sont vos axes de recherche sur les plantes médicinales ?
L’enseignement porte en réalité sur des plantes qui figurent dans la pharmacopée française ou des plantes qui sont déjà utilisées par l’industrie pharmaceutique pour préparer des médicaments. Ce sont ces médicaments qui sont disponibles dans les officines de pharmacie.
De façon marginale, nous enseignons les plantes qui poussent au Sénégal qui sont utilisées par les tradipraticiens, et les populations.
Nos recherches sont aussi axées sur les plantes locales qui ne sont pas dans la pharmacopée et qui ne sont pas à la base dans la préparation des médicaments vendus dans les officines. Nous cherchons à faire valider les plantes locales de façon à ce qu’elles aboutissent à la préparation de médicaments qui vont intégrer le système de santé officiel par la prescription médicale.
Nous avons hérité d’importants travaux du professeur « Kiaro » qui nous a laissé un ouvrage dans lequel il a avait recensé les plantes utilisées au Sénégal par les tradipraticiens, les populations, et leurs indications d’usage. Il y a aussi les travaux du révérend prête qui est botaniste. Mais c’est le professeur Jean Courset qui a véritablement initié les recherches sur les plantes médicinales sur le plan chimique et pharmacologique. C’est lui qui nous a légué l’axe de recherche approfondi sur les plantes médicinales. Les recherches s’intéressent aussi à la connaissance de la composition chimique des plantes et pour faire des essais. Lesquels permettent d’établir ou de confirmer l’activité de la plante révélée par les enquêtes pharmacologiques.

Combien de plantes locales qui sont dans le champ de vos recherches ?
Nous nous intéressons à plusieurs plantes locales. Mais les recherches sont surtout orientées vers les plantes les plus utilisées. Depuis 1992, en collaboration avec Enda-Tiers Monde, nous avons axé nos recherches sur cinq plantes. Elles servent à traiter un certain nombre d’affections qui sont assez courantes à savoir la toux, la diarrhée, les hépatites, la constipation. Sur chacune de ces affections nous avons choisi une plante sur laquelle nous avons travaillé en profondeur. Le but est de constituer des dossiers et de les soumettre au ministère de la santé pour que l’on admette ces plantes dans le système officiel de santé.

Est-ce que l’efficacité de ces plantes est attestée ?
J’ai tantôt parlé de cinq plantes. Il s’agit de Guiera senegalensis plus connu sous le nom de « Nguer » utilisé contre la toux, de Euphoria hirta appelé « Mbal » utilisé contre la diarrhée, de Cassia occidentalis appelé dans nos langues (bantamré) employé contre les maux de ventre et la constipation, le Cassia italica connu sous le nom de (Laydur) utilisé contre la constipation. Il y a aussi Bakis, une racine pour traiter les hépatites d’origine infectieuse ou toxique. Nous avons testé ces plantes sur le plan chimique. Nous avons surtout confirmé leurs activités connues de tous sur le modèle animal.
Pour ce qui est de Cassia italica (Laydur) c’est une plante dont l’équivalent figure dans la pharmacopée française depuis 1949. Pour ce qui est du Bakis, nous avons démontré qu’il permet de rétablir le foie lorsqu’il est agressé. Le bakis est efficace contre cette agression dont par ailleurs il n’existe pas de médicaments.
Nous avons également démontré avec le modèle animal que le « bantamré » est un bon antispasmodique. Nous avons évalué la toxicité de toutes ces plantes. Cela permet de rassurer les gens et de leur donner des doses qui ne provoqueront pas les intoxications. Ce sont des plantes dont la toxicité est maîtrisée. Je pense avec un peu demander aux médecins de les prescrire avec un peu de formation sur ces plantes.

Est-ce que ces plantes constituent une alternative aux limites de la médecine conventionnelle ?
Je ne dirai pas que ces plantes constituent une alternative à la limite de la médicine conventionnelle parce que nous sommes à l’ère de la mondialisation. Il ne faut pas se leurrer. Ce sont des plantes qui renforcent l’arsenal thérapeutique moderne. Au lieu d’avoir un médicament contre la toux, nous avons deux, trois ou quatre. La promotion de ces plantes médicinales permettra d’économiser des devises. Tout le monde sait que nous dépensons de l’argent pour l’importation des médicaments contre la constipation alors que nous avons des plantes très efficaces contre la constipation. Aux Etats-Unis on n’importe pas de plantes d’Europe pour traiter la constipation. Il en est de même en Europe. Ne serait-ce que pour la constipation nous ne devons pas importer des plantes d’Inde. Il faut arrêter de donner des produits chimiques qui ne sont pas toujours efficaces contre certaines formes de diarrhée. Mais lorsque la diarrhée est infectieuse il faut donner des médicaments qui tuent le germe responsable de la maladie. Il y a des diarrhées pour lesquelles l’utilisation de Euphorbia hirta (Mbal) est largement suffisante.

On reproche souvent aux tradipraticiens de ne pas accorder une attention à la dose…
Ah ! Permettez-moi de rectifier cette idée que les personnes ont tendance à véhiculer. Il y a deux catégories de plantes. Il y a des plantes que l’on retrouve au marché ou dans la brousse ou quelqu’un vous donne c’est ce qu’on appelle la médecine traditionnelle populaire. Ce sont des plantes qui ne sont pas dangereuses. Pour les plantes dangereuses, les tradipraticiens l’administrent en connaissance de cause. Ils sont conscients du danger de certaines plantes. Ils ne vous laissent jamais partir sans vous dire un mot sur le mode d’emploi. Ils connaissent les doses. Elles ne sont exprimées de la même manière qu’en médecine moderne. Lorsque nous parlons de gramme, eux parlent de poignée ou de gorgée. Donc il faut arrêter de dire qu’ils ne connaissent pas la dose. Peut-être il faut dire qu’ils n’ont pas la même notion de toxicité que les médecins modernes.
Toutes proportions gardées, la notion de dose de la médecine moderne est tout à fait relative. Lorsque vous allez chez le médecin, il peut vous dire de prendre 4 cuillérées par jour, un autre peut vous dire deux cuillérées. Donc les doses sont relatives. Elles dépendent de l’état physique de la personne et de la gravité de sa maladie.

Que pensez-vous de la collaboration entre médecins et tradipraticiens ?
Pour collaborer il faut d’abord se connaître. Il faut que les tradipratciens sachent comment pensent les médecins modernes et comment ils traitent les malades. Ce qui est difficilement réalisable. De l’autre côté, il faut que les médecins cherchent à savoir comment les tradipraticiens appréhendent la maladie. Dans ce contexte, il sera difficile de vouloir coûte que coûte une collaboration. Elle passera nécessairement par la formation des praticiens à la médecine de l’autre. Que chacune des deux médecines comprenne ses limites.

Propos recueillis par Idrissa Sané

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