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Revue de presse de santé tropicale

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A propos de l'argent du SIDA : La colère d’un séropositif

Le pays | Burkina Faso | 27/09/2006 | Lire l'article original

«C’est la course à l’enrichissement illicite». La lutte contre le Sida «est devenu un fonds de commerce». C’est J.K, un séropositif âgé de 29 ans qui le dit. Il est frustré face au sort réservé aux malades. Voici, à ce sujet, le message qu’il nous a fait parvenir.

J’ai lu et relu votre dossier sur «l’argent du Sida», paru dans «Votre Santé» du mois d’août. Je n’ai pas l’habitude de réagir aux articles des journalistes. Mais cette fois, je me suis senti obligé de prendre ma plume pour vous féliciter. Vous avez mis sur le tapis, un sujet d’une extrême gravité. En tant que Séropositif, donc témoin de certaines scènes, je voudrais exprimer, sans démagogie aucune, ce que je pense. Je suis sûr que mon point de vue sera publié dans votre prochain journal. Car, comme vous l’avez dit vous-même à la page 3 du dernier numéro, vous ouvrez ce dossier brûlant «au nom des malades du Sida. Au nom du droit à la vie aussi». Merci de nous soutenir car certains d’entre nous sont rejetés, bannis de leurs familles, relégués au rang de citoyens de seconde zone.

Aujourd’hui, la lutte contre le Sida est devenu un fonds de commerce, un haut lieu de la débauche intellectuelle, où l’immoralité est encouragée et ses auteurs récompensés. En la matière, le Burkina, jadis pays des Hommes intègres, est passé maître dans l’art de la roublardise. La lutte contre le Sida telle qu’elle se déroule, n’est en fait qu’une lutte pour une propension exponentielle de cette pandémie. Des milliards de francs sont injectés sans résultats probants, même si on crie sous tous les toits que le taux de séroprévalence a baissé. Diffuse-t-on vraiment les vrais chiffres ? J’en doute. Il y a une pléthore d’associations qui ne foutent absolument rien si ce n’est organiser des actions spectaculaires pour s’enrichir, accaparer le beurre, l’argent du beurre jusqu’à voir le sourire de la crémière. Et comme les bailleurs de fonds continue de financer sans un réel système de suivi de la gestion de l’argent frais qu’ils donnent, bonjour les abus, les surfacturations, les détournements, les blanchiments d’argent, tout cela couronné par une corruption monumentale, comme le dit si bien le réalisateur et journaliste d’investigation, Jamel Tahi, dans le dernier numéro.

Combien d’associations de lutte contre le Sida y a-t-il au Burkina? Plusieurs centaines. Et il y a plus de 1000 qui gravitent autour du Secrétariat permanent du Comité national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS). Ces associations sont très mal coordonnées. Tout juste leur demande-t-on de trouver des justificatifs par rapport aux fonds qui leur sont alloués périodiquement. J’ai personnellement été membre de deux de ces associations et je sais de quoi je parle. Certaines associations semblent être spécialisées dans la fabrication de fausses factures. C’est d’ailleurs pour ne pas cautionner de telles pratiques que j’ai démissionné en avril 2005. J’ai déjà signalé l’existence de ces actes, mais apparemment, on n’a juste fait semblant de m’écouter.

Le président d’une association de lutte contre le Sida, bien connu à Ouagadougou, est venu me voir pour me demander de l’aider à acquérir des financements. Comme si j’étais, moi, le bras droit des bailleurs de fonds. Il m’a dit que s’il y avait parmi eux un séropositif ou un malade du Sida, les bailleurs de fonds allaient vite délier le cordon de la bourse. Il m’a même promis que j’allais avoir une bonne partie de l’argent du fait de mon statut. Je me suis dit enfin que je pourrais avoir accès aux soins, avoir une bonne alimentation, me faire de petits projets, voyager un peu pour tromper un tant soit peu mes angoisses. Mais il m’a «niqué», le salop. Dès que l’argent est tombé, il a commencé à ne plus me fréquenter comme il le faisait avant. Il m’a juste donné 10 mille francs sur les trois millions reçus. Je me souviens avoir reçu en plus, la somme de 5000 francs après un petit «pot» que nous avons pris au jardin de l’amitié. Voyez vous-même comment notre monde est méchant. Certaines personnes ne se lassent pas d’exploiter la misère des autres.

Personnellement, je doute de la bonne fois des premiers acteurs de la lutte contre le Sida. Ils crient haut et fort qu’ils sont au chevet des malades, que tel et tel nombre de millions sont investis pour la prise en charge des malades. C’est peut-être vrai mais j’ai l’impression que les malades sont choisis en fonction de la beauté de la tête du client.

Je suis sûr que le président Blaise Compaoré est de bonne foi mais certains membres de son entourage et pas des moindres posent problème. Blaise Compaoré sait-il seulement qu’en quelques mois, grâce à la corruption, certains «lutteurs» se sont achetés des voitures de luxe et ont construits des villas, passant ainsi du pôle de la misère à une richesse apparemment irréversible ?

J’ai découvert que j’étais séropositif en 2004, quand j’étais en 4e année, à l’Université de Ouagadougou. Heureusement, je n’ai pas été rejeté par ma famille. J’ai eu du soutien. Mais je connais un ami, lui aussi séropositif, qui a dû aller vivre à Bobo parce qu’il était fusillé par les regards de son entourage. Ça fait mal, très mal de se sentir abandonné, d’être la risée des autres. Ça fait mal de constater que les fonds destinés à sauver des vies humaines sont détournés pour assouvir les besoins de quelques imbéciles ou groupes d’imbéciles.

Combien a coûté l’immeuble qui abrite le SP/CNLS ? Et tous ces véhicules ? Je ne le sais pas exactement. Mais ça a dû coûter beaucoup d’argent. Souvent, je me demande où vont tous les milliards qu’on injecte dans la lutte contre le Sida. Récemment, je rigolais avec un ami en lui disant de créer une association de lutte contre le Sida s’il voulait rapidement faire partie des millionnaires du Burkina. Le président du REGIPIV, Mamadou Sawadogo, que vous avez interviewé dans le journal du mois d’août a tout à fait raison. «On investit une masse d’argent pour des actions sporadiques». C’est la course à l’enrichissement illicite. Bref, je tenais à exprimer ma colère contre tous ces dinosaures qui précipitent les malades vers la mort en détournant les fonds qui devaient aider à sauver des vies. A eux tous, je dis grandement merci, merci de nous rendre de plus en plus malades. Merci de nous tuer. Dieu le Tout-puissant, notre guide éternel, vous voit !

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