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Revue de presse de santé tropicale

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Le « XALA » : Réalité ou blocage psychologique ?

Le soleil | Sénégal | 25/09/2006 | Lire l'article original

Le « xala » ou fait de provoquer l’impuissance chez une personne de façon mystique est une pratique traditionnelle qui a longtemps prospéré chez nous. Considéré comme une « arme de guerre » autrefois, le « xala » peut se présenter sous différentes formes : empêcher sa femme d’être infidèle, sauvegarder sa fille, par cousinage, par jalousie ou par concurrence. Dans la société sénégalaise, le « xala » représente-t-il une réalité tangible ou un blocage psychologique, ou encore, une panne momentanée ou alors tout simplement un dysfonctionnement érectile ?

« Lors d’une consultation, j’ai aperçu un petit serpent dans l’appareil génital d’une de mes patientes. Femme mariée, elle aurait commis l’adultère en entretenant des relations sexuelles coupables avec un homme autre que son époux », confie M. N. un infirmier à la retraite. D’après cet ancien agent de la Santé qui a servi dans la région Sud du Sénégal, c’est lors d’une consultation, lui et un autre collègue ont vu quelque chose qui bougeait dans l’appareil génital de leur patiente. Effrayés et en même temps étonnés de voir cela, ils ont fait appel au médecin-chef qui était à l’époque un Blanc. Après avoir sorti le serpent, le médecin a fait appel à l’époux de la femme. Ce dernier a constaté les faits et a dit ces propos : « C’est moi qui l’ait fait ; cela me permet de savoir que mon épouse n’a pas été infidèle pendant mon voyage ».

En dépit de la modernité, les Sénégalais, hommes et femmes, jeunes et vieux sont conscients de cette pratique et en tiennent compte beaucoup. A l’approche de son mariage, le futur marié se soucie énormément de ce qui peut arriver, c’est-à-dire rester impuissant devant son épouse, surtout lors de la nuit nuptiale, au moment où chacun dans le cercle des proches guette anxieusement les performances viriles du nouveau marié.

« Je ne croyais pas en ces choses-là, mais une fois qu’on l’a fait à un des mes amis, je n’en revenais pas du tout. Il est resté trois jours sans pouvoir honorer sa femme. Depuis ce jour, j’ai cru en ces choses et c’est la raison pour laquelle j’ai pris des dispositions lorsqu’on a fixé la date de mon mariage », souligne O. D., un tailleur de son état âgé de 30 ans.

Pour éviter de le voir engrosser de nouveau sa fille, Papis a été une fois victime du « xala » que la maman de sa copine lui a fait. « Je deviens un vrai homme quand je ne suis pas avec ma copine. Mais en sa présence, je suis mou comme du coton surtout au moment où je suis prêt à passer à l’acte avec elle. Lorsque, j’en ai fait le constat, je suis allé voir un marabout qui m’a guéri en l’espace de deux jours à l’aide des feuilles. J’avais eu peur car je n’avais jamais pensé que cela pourrait m’arriver un jour », raconte Papis qui a vécu de sales moments avec cette histoire de « xala ». B. D. ne désapprouve pas l’existence de ce phénomène qui est très fréquent chez les Halpulaar mais qui tend à disparaître dans de nombreux villages du pays qui ont tendance à renier cette tradition pour le moins cruelle.

« J’avais eu peur vraiment, peur de savoir comment j’allais pouvoir sortir de la situation. Pendant trois jours, je ne pouvais consommer mon mariage avec ma femme. Mes cuisses étaient lourdes, tout mon corps était las et je dormais beaucoup », déclare notre interlocuteur, commerçant de profession. « J’ai été guéri à l’aide de racines et de poudre servis par un marabout, un remède qui m’a coûté les yeux de la tête. Mais qu’importe, c’était le prix à payer pour mon honneur, ma virilité et mon ménage ».

Une autre forme de « xala » peut venir du fait que le père ou la mère en voulant protéger sa fille d’une éventuelle grossesse. C’est une sorte d’assurance tout risque qui place la jouvencelle dans un cocon, une sorte de bulle où elle est préservée de tout danger de grossesse. Ainsi, les deux amoureux peuvent tout faire en matière de flirt, sauf entretenir des relations sexuelles. C’est un fil de coton grossier plus des versets que l’on attache sur la ceinture de la fille. Pour soutirer de l’argent à son copain sans que ce dernier ne puisse rien recevoir en échange, la jeune fille ou même la femme peut s’adonner à cette forme de plaisir et entretenir sa libido.

« Ma fille a très tôt divorcé et pour empêcher que les hommes ne l’engrossent, ce qui me ferait une autre charge et un gros chagrin, j’ai jugé nécessaire de faire confectionner ce talisman pour elle », confie M. Thiam un vieux qui regrette d’avoir donné sa fille à l’âge de 14 ans en mariage. Pour cet homme de 58 ans, il n’y a aucun inconvénient et « ce sont des choses qui existaient bel et bien et qui existent toujours », poursuit-il. Dans l’unique but de porter assurance à sa fille aînée, Mme Ndour se dit prête à rendre impuissant le copain de sa fille qui oserait entretenir des rapports charnels avec elle. « Il me suffit de savoir le prénom et le nom des parents du garçon. Les hommes sont des bandits ; dans ce cas de figure, je ne serai pas tolérante car ils méritent beaucoup plus », lance la dame qui avoue avoir subi l’expérience lorsqu’elle était jeune fille. D’une quarantaine d’années, elle soutient l’avoir appris à provoquer l’impuissance par son père. Une arme de plus dans cette vie pleine de turpitudes.

Hypothèque sur la polygamie

Le « xala » est entre autres utilisé par les femmes dont le mari a pris une deuxième épouse. Très jalouse à cause de la nouvelle venue, elles vont voir des marabouts qui sont dotés du savoir mystique de rendre impuissant un homme. Ce qui fait que pendant les jours que le mari passe chez sa nouvelle épouse qu’il soit incapable de coucher avec elle. Et généralement, le mariage se casse ou tarde à être consommé. « Ma meilleure amie a été victime de cette situation. Pendant une semaine, son mari ne pouvait rien pour la satisfaire. Il est même allé jusqu’à renoncer au mariage parce qu’il se sentait couvert de honte et gêné de ce qui lui est arrivé. Finalement, c’est le grand-père de la fille qui a dit au mari de disparaître pour quelques mois. Après soumission, le mari a vu un changement et depuis lors ils vivent ensemble », rapporte Khady, une jeune mariée de 24 ans.

« C’est le cousin de la fille qui l’avait fait dans le seul but d’être récompensé par le mari », confirme notre interlocutrice. Fama, une dame d’une quarantaine d’années, révèle avoir provoqué l’impuissance de son époux. « J’ai rendu impuissant mon mari lorsqu’il a pris une deuxième épouse. Je l’avais fait parce que je partageais tous mes biens avec lui. Ses parents l’ont imposé de se marier à nouveau parce que nous avons un seul enfant après dix ans de mariage ». « Le mariage s’est finalement cassé et je suis devenue tranquille », avoue-t-elle.

PROVOQUER L’IMPUISSANCE : Un jeu d’enfant pour les marabouts

Malgré les airs qu’ils se donnent, les hommes ont une peur bleue de l’impuissance provoquée. Au moindre raté, ils se précipitent chez les marabouts qui tiennent dans ce filon, une vache laitière. Le malade, dans un état psychologique, paie sans compter. Des marabouts lèvent le mystère sur le « xala ».

Les marabouts sont formels. Le « xala » existe bel et bien. Et il est répertorié plusieurs formes pour rendre impuissant un homme d’après M. Sow, un marabout peul qui loge au quartier Niary Tally. Selon lui, jeter le « xala » à un homme est un jeu d’enfant.

« La première forme consiste à enrouler en forme de pelote un mélange de fils de coton rouge, blanc et noir dans lequel on met des aiguilles, puis on ajoute le nom de la personne ciblée. Après, on met le tout sous un canari et le tour est joué. Pour aussi élémentaire que paraisse le procédé, le sexe de l’homme sera froid comme l’est le sable mis sous le canari ». Les couleurs du fil, souligne le marabout, s’explique par le fait qu’il existe des types d’individus de couleur différentes

Pour la deuxième forme de « xala », « on prend de la cendre chaude ; on y ajoute des aiguilles et du fil de coton et le nom de la personne ciblée puis on récite des versets et ça y est ». Ce type de « xala » est pour la plupart utilisé par les femmes dont le mari a pris une deuxième épouse. Ces dames y ont recours pour punir leur mari ingrat et jeter par la même occasion l’anathème sur lui.

La troisième manière de jeter le « xala » sur un homme se fait à l’aide d’une hache, sur laquelle on met des cheveux de chien, le nom de la personne ciblée et des versets, selon toujours le charlatan. « Dans tous les cas, seule la personne qui a fait le travail pourra l’enlever », affirme M. Sow, qui dit avoir hérité ce savoir de son père. Le charlatan a en outre révélé une autre forme qui carbonise tout appareil génital masculin pénétrant dans l’intimité d’une femme de leur cru. Leur chasse gardée quoi ! « J’ai une fois eu à traiter un cas similaire chez une femme dont le mari veillait sur son bien », avoue-t-il.

Un autre charlatan se réfugiant dans l’anonymat abonne dans le même sens. Il va même jusqu’à avouer avoir fait ce travail pour lui-même, dans le sens bien compris de la défense de ses propres intérêts qui étaient menacés. « J’avais aimé une fille que j’ai connue dans un village du Sénégal. Après notre relation, j’ai quitté pour aller chez moi. Ses parents l’ont donné en mariage en mon absence. Ayant été mis au courant de ce qui s’est passé, j’ai fait ce que j’ai fait et le mari était incapable de combler sa toute nouvelle épouse. A mon retour, la maman de la fille est venue me demander d’enlever le « xala » et j’ai obéi car c’est elle qui me préparait à manger, elle faisait du linge pour moi. Objectivement, un coup de colère ne pouvait me permettre de persévérer dans mon égoïsme ».

En dehors des marabouts, d’autres personnes détiennent ce savoir. Parmi celles-ci des jeunes qui s’amusent quelque fois de le faire entre copains. La plupart l’ont appris lors de discutions avec de grandes personnes sous l’arbre à palabre.

UN REPORTAGE de KHOYANE DIOUF (STAGIAIRE)

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