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L'essor | Mali | 14/09/2010 | Lire l'article original
Véritable problème de santé publique, la méningite préoccupe toujours les pays africains. Ceux-ci, à travers leurs institutions de recherche, ont mis au point un nouveau vaccin conjugué A ou "MenAfricVac". Cet antigène immunise pendant 10 ans et cible les enfants et les jeunes de la tranche d’âge de 1 à 29 ans. La campagne entamée hier concerne les localités de Fana et Dioïla Il faut rappeler que dans la riposte contre la méningite, les pays africains avaient recours à un vaccin d’une durée de protection de 3 ans seulement. Aujourd’hui, la collaboration des institutions de recherche sur le vaccin en Afrique avec des homologues d’Inde et des États Unis, a permis de développer ce nouveau vaccin conjugué A contre la méningite. La méningite est une maladie redoutable qui reste endémique dans bien des pays. Les épidémies liées à cette pathologie sont difficiles à contenir sur notre continent où elles engendrent un nombre très élevé de décès. Le Mali le sait pour avoir enregistré régulièrement des flambées de méningite. Selon les statistiques nationales, l’épidémie de 1997 a provoqué 1 126 décès sur 11 228 cas enregistrés dans les différents districts sanitaires. Ces chiffres confirment que les épidémies de méningite causent un taux de morbidité et de létalité (taux de mortalité) préoccupant. Pour les circonscrire en amont, les pouvoirs publics ont initié des stratégies de prévention. Il s’agit de la surveillance épidémiologique, des campagnes de vaccination mais aussi du prépositionnement de kits de prise en charge dans les centres de santé en cas de crise.
PLUS DE 2 MILLARDS FCFA PAR AN. La lutte contre la méningite dans notre pays nécessite de gros efforts et requiert la participation de tous. Des ressources importantes sont ainsi consacrées à la croisade contre le phénomène. A ce propos, le ministre de la Santé, a précisé que chaque année, le Mali dépense plus de deux milliards Fcfa pour le pré positionnement du vaccin méningococcique A+C, les produits de prise en charge et les activités de diagnostic, afin de contenir ces épidémies. Il y a urgence pour les pays africains de s’engager dans le combat contre la méningite.
Ceux qui sont situés sur la ceinture méningitique ont perçu la nécessité d’aller dans ce sens et d’accomplir des efforts de prévention notamment par la vaccination des enfants. Oumar Ibrahima Touré a salué le partenariat entre l’OMS, le Programme pour la technologie appropriée en santé (PATH) qui a mis en place le projet des vaccins contre la méningite (MVP) et les institutions de recherche. Ainsi, le nouveau vaccin conjugué contre la méningite à méningocoque A, a été testé en Inde et en Afrique avec la collaboration de chercheurs de Gambie, du Sénégal, du Ghana et du Mali. Le Pr Samba Ousmane Sow et son équipe du Centre pour le développement des vaccins (CVD-Mali) ont été des acteurs essentiels dans les essais cliniques de ce nouveau vaccin.
Le ministre de la Santé leur a rendu un hommage appuyé. Dans la lutte contre les épidémies en général et celles de la méningite en particulier, les partenaires techniques et financiers (PTF) accompagnent les efforts de notre pays. Le représentant résident de l’Unicef, porte parole des PTF, a témoigné de sa reconnaissance à Dioïla et Fana. Les habitants de ces localités ont accepté poser un acte de foi qu’il faut sincèrement saluer à la mesure de leur grandeur et ouverture d’esprit, a relevé Marcel Rudasingwa. Les scientifiques estiment que le « MenAfricVac » donne une plus grande réponse immunitaire et présente plusieurs avantages. Le Dr Diallo Fatoumata Binta Tidiane en a énuméré quelques uns. Il y a en plus de la réponse immunitaire plus élevée et plus persistante dans le temps, la possibilité de protection à long terme chez les personnes vaccinées, mais aussi une importante immunité de groupe, grâce à la diminution de la transmission de la bactérie. La représentante de l’OMS a également cité la possibilité de protection des enfants de moins de 2 ans habituellement plus vulnérables et l’accessibilité. Le coût du vaccin est, en effet, plus abordable avec moins d’un demi dollar la dose, a-t-elle fait remarquer. Mais, préviennent les spécialistes, ce nouveau vaccin conjugué ne doit pas être administré à des enfants de moins d’un an et aux personnes âgées de plus de 29 ans, encore moins aux malades grabataires. Rappelons que la campagne de vaccination contre la méningite avec le vaccin conjugué A concerne pour cette première phase Fana et Dioïla. Elle s’étendra dans une deuxième phase à d’autres districts sanitaires du pays en décembre prochain et dans une troisième phase au reste du territoire national en 2011.
Bréhima Doumbia
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