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Les dépêches de Brazzaville | Congo-Brazzaville | 14/06/2011 | Lire l'article original
Les Dépêches de Brazzaville : Professeur Alain Buguet, quel a été votre parcours ?
Professeur Alain Buguet : Je suis médecin-militaire de réserve, professeur agrégé du Val-de-Grâce, hôpital militaire situé à Paris (France). J'ai évolué dans le service de santé des armées françaises. Je suis spécialiste de la maladie du sommeil, élève du professeur Michel Jouvet depuis 1964, et suis venu au contact du Congo par l'intermédiaire de la recherche sur cette maladie. Pendant cinq ans, nous avons conduit une investigation sur la maladie du sommeil sur la Sangha, la Likouala-aux-herbes, la Likouala-Mossaka et sur le fleuve Congo (dans la zone du Couloir). Je suis arrivé à la polyclinique Marie-Louise Poto-Djembo sur invitation de la première Dame du Congo, Antoinette Sassou N'Guesso. Enfin, j'ai pris officiellement mes fonctions à la clinique le 19 avril de l'année en cours.
LDB : Pouvez-vous nous présenter la polyclinique Marie-Louise Poto-Djembo ?
A.B. : La polyclinique Marie-Louise Poto-Djembo est localisée à Siafoumou, l'un des quartiers du quatrième arrondissement Loandjili de Pointe-Noire. Vingt agents y travaillent actuellement. Son mode de gestion est double. Elle est liée au ministère de la Santé congolais, étant considérée comme un établissement à vocation publique. Dans ce cadre, elle dépend de la direction départementale de la Santé sous couvert de la circonscription socio-sanitaire numéro 4. Les services de la clinique sont : l'administration, la médecine générale, les soins infirmiers, les laboratoires, la radiologie et l'échographie. Dans un délai raisonnable, s'ajouteront les services d'ophtalmologie et des consultations du sommeil. La clinique a une douzaine de lits d'hospitalisation. Les chambres à deux ou trois lits et les deux chambres individuelles sont dotées de sanitaires, de climatisation et de télévision. Actuellement, seule l'hospitalisation de jour est pratiquée. L'hospitalisation permanente ne pourra être mise en place que dans un avenir proche.
Dans le cadre public, nous sommes tenus à pratiquer le minimum d'activités défini par le ministère, comprenant le programme élargi de vaccination, les consultations médicales, généralistes, prénatales et préscolaires. Nous espérons monter en puissance grâce à l'aide du docteur Chantal Loubassou qui dirige la circonscription socio-sanitaire numéro 4.
Sur le plan privé, la polyclinique a passé des contrats avec un certain nombre de médecins spécialistes de manière à pouvoir offrir à la population de Siafoumou des consultations spécialisées notamment en neurologie, en cardiologie et en stomatologie. Nous espérons développer l'ORL et sommes ouverts à toutes les spécialités.
LDB : Quelle est la politique sanitaire originale mise en œuvre dans votre structure ?
A.B. : La polyclinique est en train de mettre en place une politique de mutualisation de la santé des familles. Il s'agit de faire en sorte que les familles du bassin de desserte, c'est-à-dire de Siafoumou, paient une cotisation mensuelle de manière à avoir accès aux soins et examens prodigués par la clinique qui se comportera donc comme une clinique mutualiste. Plus nous aurons de mutualistes, plus les prix chuteront.
Le principe est que nous délivrions un carnet de santé familial pour lequel les mutualistes cotisent une somme de 5 000 FCFA par mois. Dans ce carnet sont inscrits les noms et prénoms des parents, avec leurs photos et celles de tous leurs enfants vivant sous le même toit. Ce carnet ouvre aujourd'hui droit à la consultation médicale générale gratuite et à des réductions sur tous les coûts de la clinique y compris les médicaments. À terme, nous pourrions envisager une gratuité totale des soins médicaux et paramédicaux fournis par la clinique si le nombre de familles mutualistes est important (environ 80% des familles du bassin de desserte). Le problème est d'amener la population à adhérer à cette mutualisation. Il a donc fallu expliquer cette politique aux autorités municipales, administratives et aux chefs des quartiers de l'arrondissement 4 Loandjili. La mutualisation vient d'une idée du docteur Donatien Moukassa qui est le directeur des affaires médicales à l'hôpital général de Loandjili et membre du comité de gestion de la clinique. Mais une des difficultés majeures qu'il a rencontrées est la sensibilisation des autorités locales et des familles. C'est pourquoi nous mettons l'accent sur la campagne de sensibilisation qui, officiellement, commencera le mercredi 15 juin pour durer le reste de la semaine. Ensuite elle deviendra permanente. Notons que la mutualisation n'exclut pas les familles des autres quartiers de Pointe-Noire.
LDB : Avez-vous pris des contacts avec des hôpitaux de la place et envisagez-vous des partenariats avec des sociétés ?
A.B. : La polyclinique a déjà passé une convention avec l'hôpital général de Loandjili. Et nous venons aussi de prendre contact avec l'hôpital général Adolphe Sicé et prochainement nous irons vers d'autres. Nous sommes aussi en train de passer des contrats avec des sociétés industrielles et des entreprises privées de la place qui ont des contrats d'assistance médicale et des contrats d'ergonomie notamment dans le domaine de la vigilance et de la somnolence.
LDB : Quelles sont les perspectives d'avenir de la clinique ?
A.B. : Elles peuvent se résumer en ces termes : amener le paquet minimum d'activités à son niveau le plus élevé, développer les consultations spécialisées en faisant venir des spécialistes, développer également la politique contractuelle avec les entreprises dans le cadre des soins, mais aussi de l'ergonomie. De plus, notre préoccupation actuelle est la mutualisation avec les familles. Dans un futur que nous espérons proche, nous envisagerons de renforcer l'équipement en matériel et en personnel pour répondre avec promptitude et qualité aux attentes de la population.
Propos recueillis par Faustin Akono
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