En effet, au cours de l'année 2011, les ministres de la Santé de la région africaine de l'OMS ont fait de la poliomyélite une urgence nationale de santé publique, en favorisant la mise en place d'une riposte qui a permis de stopper sa progression. « L'appui de l'OMS et d'autres partenaires de la santé s'est avéré décisif. En effet, la contribution financière totale des partenaires a été de 233 709 925 USD, la Fondation Bill et Melinda Gates ayant apporté 57% de ce financement. L'Angola, le Tchad, la RDC et le Nigeria ont mobilisé plus de 31 millions de dollars pour financer leurs activités nationales d'éradication de la maladie », précise le document.

Le rapport indique que le Nigeria, seul pays d'endémie poliomyélitique d'Afrique, a totalisé 62 cas de poliovirus sauvage en 2011. De nombreux autres pays ont connu la recrudescence de la poliomyélite liée à une importation de poliovirus sauvage du Nigeria. L'Afrique de l'Ouest, par exemple, a notifié 51 cas génétiquement liés à une importation de poliovirus sauvage originaire du nord du Nigeria.

Par ailleurs, le texte a confirmé la détection de cas de poliovirus sauvage de type 1 au Kenya, au Congo et au Gabon. « Même si huit pays ont connu des importations de poliovirus sauvage en 2011, toutes les nouvelles flambées de poliomyélite ont été interrompues dans les six mois suivant leur déclenchement sauf au Mali. Près de 530 millions de doses de vaccin antipoliomyélitique oral ont été administrées à des populations dans trente pays au cours de l'année sous revue. Seize pays de la région sont parvenus à assurer une couverture nationale de 90% par doses requises de vaccin antipoliomyélitique oral en 2011. En tout, 34 pays de la région sont demeurés exempts de poliomyélite », rapporte le texte.

Le document fait également ressortir certains défis qui doivent encore être relevés en matière d'éradication de la poliomyélite en Afrique. Il s'agit notamment de l'inadéquation de la chaîne du froid, la pénurie de vaccins, l'inefficacité de la collaboration transfrontalière, l'insécurité et les résistances dans certaines zones, ainsi que des activités politiques qui ont entravé l'exécution des campagnes d'éradication de cette maladie.

Le document conclu en assurant que l'OMS continuera à fournir un appui aux États membres pour leur permettre d'atteindre « les repères définis dans le plan mondial d'action d'urgence pour la poliomyélite 2012-2013 ».

Yvette-Reine Nzaba

Lire l'article original