L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l’année 2012, année d’urgence de lutte contre la poliomyélite, une maladie infectieuse aiguë, due à un virus neurotrope qui atteint la moelle épinière, provoquant des paralysies et parfois des atrophies musculaires. Cette déclaration s’explique parce qu’en Afrique de l’Ouest, la poliomyélite reste encore très préoccupante. En effet, au Nigeria, on enregistre toujours des cas de Polio virus sauvage (PVS) dans sa partie nord et un nombre important d’enfants dans la sous-région n’a toujours pas bénéficié de la vaccination malgré les deux premiers passages de l’année 2012. Selon le médecin-chef du district sanitaire de Saponé, Mme Jocelyne Kyelem, cette campagne se justifie également par bien d’autres raisons : l’important mouvement des populations dans la sous-région constitue un facteur de risque non négligeable, les réfugiés qui traversent les frontières et le souci de protéger les pays qui ont enregistré des acquis importants dans la lutte contre la poliomyélite… C’est pourquoi l’OMS AFRO et ses partenaires, organisent, outre les deux premiers passages, de nouvelles Journées nationales de vaccination dont la première vague aura lieu du 19 au 22 octobre et la seconde, du 23 au 26 novembre prochain. A chaque passage, une dose faite de deux gouttes de Vaccin polio orale (VPO) sera administrée aux enfants dont l’âge est compris entre 0 et 59 mois et en même temps une détection de cas de Paralysie flasque aigüe (PFA) et de dracunculose sera faite. Cette campagne se déroule concomitamment dans les pays de la sous-région à l’exception du Togo et du Ghana. Elle vise principalement à arrêter la transmission du PVS d’ici à la fin 2012. Les statistiques au Burkina Faso font état de 12 177 équipes qui seront mobilisées avec 24 354 vaccinateurs et 7 212 000 doses de vaccins Polio Orale qui seront administrées à 6 137 573 enfants à travers tous le pays. Pour François Konseiga, maire de Saponé, l’atteinte de l’objectif 4 du millénaire pour le développement passe inéluctablement par des actions fortes de prévention dont la protection par la vaccination. Des cas de polio ont été signalés dans d’autres pays de la sous-région.

Des cas de polio signalés dans d’autres pays de la sous-région

Il s’est ainsi saisi de l’occasion pour remercier l’OMS, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le Rotary club qui ont toujours supporté le coût des vaccins. La réussite effective de cette campagne incombe à tout le monde, à commencer par la population de Saponé. C’est à ce prix que la poliomyélite sera boutée hors de nos frontières. Le ministre de la Santé, le Pr Adama Traoré, a quant à lui souligné l’engagement ferme de notre pays aux côtés des partenaires dans la lutte intensifiée contre la poliomyélite. C’est ainsi, ajoute-t-il, que des stratégies de lutte existantes ont été renforcées à tous les niveaux. Il a fait remarquer que depuis le 25 septembre 2009, aucun cas de PVS n’a été enregistré dans notre pays et ce, grâce aux efforts de tous les secteurs ministériels et le sérieux de tous les acteurs impliqués. Il a renouvelé et témoigné sa reconnaissance et celle de toutes les mères et les enfants du Burkina Faso pour les efforts consentis. Néanmoins, ajoute-t-il, quatre-vingt-dix (90) cas de polio ont été signalés à la date du 2 octobre 2012 dans d’autres pays de la sous-région. La première dame a été félicitée par le Rotary Club International pour son engagement pour la cause des femmes et des enfants.

Pascal TIENDREBEOGO (Correspondant)

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