“ Le fardeau des maladies infectieuses, en particulier le VIH/SIDA et le paludisme repose, de manière disproportionnée, sur les épaules des pays sous-développés, surtout en Afrique subsaharienne atteignant les personnes les plus pauvres. Au Sénégal, le paludisme est la première cause de morbidité de toutes affections confondues, représentant environ 35 % des motifs de consultations dans nos structures sanitaires. Il est aussi responsable des 75 % des cas de maladies transmissibles et près de 40 % des décès lui sont imputables. Quant au VIH/SIDA, il a remis en question la survie fondamentale de l’humanité assombrissant la confiance en l’avenir. C’est un péril que l’humanité n’a jamais connu ”. Ces propos sont du Dr Abdoulaye Ly, conseiller technique du ministre de la Santé et de la Prévention médicale qui a présidé le 11 décembre à Dakar l’ouverture de l’atelier sur le Programme de recherches sur le paludisme et l’infection à VIH.

Ce programme est intitulé “ La génomique de plasmodium falcifarum ”. Cet atelier organisé dans le cadre de la convention inter universitaire de recherche entre l’Université de Harvard des Etats Unis d’Amérique et celui de Dakar regroupe 40 participants. Il vise à échanger des expériences entre chercheurs sénégalais et américains. Le professeur Souleymane Mboup, chef du Laboratoire de Bactériologie Virologie du Chu Le Dantec, a essayé de définir la génomique qui, selon lui, est l’étude exhaustive des génomes en particulier de l’ensemble des gènes, de leur disposition sur les chromosomes, de leur fonction et de leur rôle.

Génome du SIDA

Le Pr Mboup dans son cours magistral est revenu sur le projet de séquence des années qui portait sur l’intégralité du génome humain et qui a pu se réaliser. Avant de révéler que le génome du virus du SIDA est 300 fois plus petit que celui du bacille de la lèpre, 26 mille fois plus petit que celui du moustique, vecteur du paludisme, 300 mille le plus petit comparé avec celui de l’homme.

Le professeur Mboup de regretter que l’intégralité de la séquence génomique a connu une augmentation ces dernières années. Il demande de caractériser la fonction des milliers de gènes séquencés car, selon lui, il y a des outils informatiques et des méthodes biologiques en l’occurrence la bio-informatique qui permettent une analyse rapide avec des avantages remarquables dans le domaine des soins de la santé.

Il s’agit, selon Pr Mboup, de la découverte des causes des maladies débilitantes dont beaucoup sont dûes à des gènes défectueux, la mise sur pied de nouveaux médicaments et de nouvelles méthodes de diagnostic et de prévention de la maladie et de maintien (thérapie génique, de nouveaux vaccins, la pharmacogénomique, le diagnostic moléculaire), entre autres.

Renforcer les capacités

Durant les travaux de cet atelier de cinq jours, les participants travailleront à renforcer les capacités de recherches sur les domaines du génome de plasmodium falciparum. Le professeur Omar Ndir, chef du département de Parasitologie de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-stomatologie de l’Ucad a présenté la Hapmap qui est, selon lui, un projet de recherche international qui essaie d’établir une cartographie des variations génétiques les plus fréquentes dans le génome humain et dans le génome de plasmodium falcifarum.

Le Pr Ndir de poursuivre “ ce projet vise à établir le lien entre ces variations génétiques et le mécanisme de la résistance du parasite aux antipaludiques ”. Le paludisme demeure et reste un problème de santé publique au Sénégal, il nécessite un traitement adéquat, c’est pourquoi la recherche des scientifiques sénégalais doit être une préoccupation de tout le monde, a estimé le professeur Dyann Wirth, coordonnatrice de Harvard malaria initiative.

Eugène KALY

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