En plus de la persistance du choléra qui est devenu même endémique dans certaines zones de santé de la province du Katanga, il y a lieu de noter que cette province fait aujourd’hui face à une autre maladie, à savoir la rougeole, qui affecte plus les enfants de moins de 5 ans.

La province du Katanga bat le record en ce qui concerne le nombre de cas recensés. À faire foi aux données des sources humanitaires qui s’activent sur le terrain, à la date du 4 octobre, près de trente mille cas de rougeole ont été notifiés dans la province du Katanga, soit 80 % des cas sur l’ensemble du pays. Quatre-vingt-huit personnes en sont mortes. Comparé à l’année précédente où la province avait notifié plus ou moins dix mille cas, à la même période, le nombre des cas a pratiquement triplé en 2015.

En l’espace de trois mois, le nombre des zones de santé en épidémie a plus que doublé passant de 11 à la fin du mois de mai dernier à 26 en fin septembre. Avec une moyenne de 1000 cas par semaine, cette épidémie est particulièrement préoccupante dans les trois zones de santé de Manono (Ankoro, Kiambi et Manono); cela malgré la présence des acteurs humanitaires tels que MSF et AIDES dans les territoires d’Ankoro et de Manono.

La ville de Lubumbashi notifie aussi des cas de rougeole. « La situation est autant inquiète avec de nombreuses notifications de cas suspects de rougeole dans plus de la moitié de ses 11 zones de santé, bien que l’épidémie de rougeole ne soit pas encore confirmée jusque-là dans une zone de santé », indiquent les sources humanitaires.

Le seul et l’unique moyen pour arrêter la propagation de cette maladie demeure la vaccination. Tous les acteurs de santé présents sur le terrain sont unanimes pour que tous les enfants âgés de 6 à 59 mois se trouvant à Lubumbashi soient vaccinés rapidement afin de limiter l’expansion de la maladie.

Sur le terrain, la prise en charge des cas est activée. Sur les vingt-quatre zones de santé déclarées en épidémie, huit zones de santé ont déjà bénéficié d’une prise en charge ; les acteurs de santé mènent actuellement des ripostes dans quatre zones de santé et se préparent à lancer des réponses dans 10 autres. Cependant, deux zones de santé, notamment celles de Kiambi et de Songa, ne disposent pas encore d’acteurs de santé pour lutter contre cette épidémie.

Aline Nzuzi

Lire l'article original