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Madagascar tribune | Madagascar | 27/02/2007 | Lire l'article original
Branle-bas de combat au sein du monde médical malgache. Ainsi, le ministère de la Santé et du Planning familial et celui de l’Education nationale et de la Recherche scientifique ont conjointement pris un décret le 22 novembre 2006, fixant les critères particuliers de nomination des maîtres de conférences et des professeurs en médecine de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à vocation d’exploitation spécifique pour le département ministériel chargé de la santé.
Diminution du nombre des professeurs
Interrogé sur ce nouveau texte, le ministre de tutelle Jean Louis Robinson, accompagné de son vice-ministre Perline Rahantanirina, nous a affirmé sans ambages que cette décision a été prise après avoir constaté la situation qui prévaut au sein du monde médical.
Tout d’abord, le premier responsable de la Santé a signalé que le nombre des professeurs en médecine ne cesse de diminuer ces derniers temps. Actuellement, Madagascar n’a plus que 17 professeurs en médecine. Une situation alarmante, selon ses propres termes, alors que dans d’autres pays africains, comme au Maroc, le nombre des professeurs a beaucoup augmenté. Dans cette même foulée, il a insisté que plusieurs spécialistes sont actuellement dans l’attente.
Les professeurs pointés du doigt
Et pour enfoncer le clou, Dr Robinson a pointé du doigt les professeurs d’être à l’origine de cette situation. « Il y a un goulot d’étranglement », a-t-il déploré. Des chefs de clinique ou internat, qui ont décroché leurs diplômes depuis plusieurs années, sont condamnés, a ajouté le ministre. Certains d’entre eux sont désormais à la veille de leur retraite.
Abordant la question concernant le CAMES (Comité Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur), notre interlocuteur a fait savoir que des centaines de millions ont été dépensés pour nos candidats et il faut passer par la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Pour étayer sa thèse, il a pris l’exemple du Pr Benjamin Rakotoambinina, un médecin reconnu mondialement. Il a échoué lors du concours organisé par le CAMES. Toutefois, le locataire d’Ambohidahy a annoncé qu’il n’est pas question de se retirer de ce Comité créé par une convention de l’OUA.
Grogne des professeurs
Du côté des professeurs, c’est le tollé général. Contrairement aux avis du ministre de la Santé, les professeurs en exercice crient au scandale. Ils voient d’un mauvais œil la décision de leur patron.
Contactés, certains d’entre eux qui ont requis leur anonymat
ont fustigé les deux ministres initiateurs du décret.
« Ce nouveau texte mettra en danger non seulement la profession mais surtout
la santé publique », ont-ils insisté. Aux yeux de ces professeurs,
il s’agit d’une vraie braderie du diplôme universitaire. Profitant
de notre rencontre, ces professeurs ont tenu à signaler qu’il revient
aux facultés et aux universités de délivrer les diplômes
et au ministère de recruter les diplômés après. Une
manière de rappeler que le ministère a outrepassé ses attributions.
Ce nouveau système, va favoriser le népotisme et la discrimination,
déclarent certains professeurs.
Visiblement, la grogne s’amplifie au sein des professeurs en médecine en vue de défendre leur corps. Pour les rassurer, le ministre de la Santé a informé que l’acquisition du diplôme se fera par voie de concours dont la première édition se déroulera vers la fin de cette année sous la houlette de jury de renoms.
A l’heure actuelle, on compte près d’une centaine de prétendants. L’objectif est d’organiser un concours d’agrégation nationale, a conclu le ministre. Des arrêtés d’application seront en vue.
Nominations...
Selon le décret n° 2006-854 du 22 novembre 2006, les maîtres de conférences et les professeurs d'enseignement supérieur dans les disciplines médicales sont nommés conjointement par le Ministre chargé de l'enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministre chargé de la santé. Les praticiens spécialisés hospitalo-universitaires (titulaires du diplôme d'Etat de docteur en médecine et de Certificat d'Etudes Spécialisées (CES), les praticiens spécialisés de gestion des programmes de santé publique (titulaires du diplôme d'Etat de docteur en médecine et du CES), peuvent être candidats aux fonctions de maîtres de conférences et des professeurs en médecine.
Toutefois, le même décret stipule quelques critères pour que la candidature soit valable. Tous ceux qui ont rempli les conditions requises seront nommés par décret pris en conseil des ministres, sur proposition conjointe des deux ministres cités ci-dessus après avis du collège des enseignants et des pairs, lequel collège est représenté par une composition de trois professeurs d'université pour chaque candidat. Notons que des nominations existaient bien avant, mais sous condition d'être admis au concours d'agrégation.
Alphonse M.
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