" C’est un peu regrettable ce qui nous arrive et c’est une situation assez délicate dans la mesure où les pharmaciens doivent servir de modèle à tous les niveaux et surtout en ce qui concerne la gestion de la profession ", déclare un pharmacien de Yaoundé. Selon cet apothicaire, pareille situation ne s’est jamais produite.

Après quelques jours de silence, Pierre Flambeau Ngayap, président du bureau de l’ordre invalidé s’est manifesté hier, en rendant public un communiqué de presse. Une conférence de presse est également annoncée pour ce mercredi à Douala. La position ici est clairement affichée. M. Ngayap estime que le ministre de la Santé " a été induit en erreur " par des collaborateurs partisans d’un autre camp. Saisi par Urbain Olanguena Awono afin de reprendre les élections, le bureau du Conseil de l’Ordre élu le 26 janvier aurait plutôt introduit une requête aux fins d’exposer certains faits à la tutelle, dans l’intention de battre en brèche les soupçons de fraude électorale.

Entre autres détails, Pierre Flambeau Ngayap précise qu’un pharmacien inscrit au tableau de l’Ordre et dans une division précise, et qui s’est acquitté de ses cotisations est un électeur et ne peut voter qu’au sein de ladite division. Conclusion du pharmacien : " Cette décision aboutit à renier à notre corporation son autonomie en tant que profession libérale, telle que consacrée par la loi du 10 août 1990 sur la pharmacie ", déclare-t-il dans ledit communiqué de presse. Dans la suite de son raisonnement, le pharmacien dit son intention d’attaquer la décision ministérielle devant les juridictions compétentes, " afin d’obtenir une décision assise sur des éléments de droit incontestables et de laver l’honneur des membres du nouveau conseil sali par le soupçon de fraudes électorales ".

Dans la grande famille de la pharmacie, la division est déjà nettement perceptible. " Nous n’arrivons plus à nous regarder dans les yeux depuis le début de cette histoire. D’habitude, nous sommes très solidaires en cas de malheur, mais là, il y a un pharmacien qui vient de décéder et personne n’en parle ", déplore une pharmacienne ayant requis l’anonymat. " Mais toute cette bataille ne sert à rien. Quelque soit le bord auquel on appartient, on a tous une cause commune, à savoir la lutte contre le médicament de la rue. Nous avons juste besoin d’un bon médiateur pour mener ce combat et éviter le chaos au sein de l’ordre ", poursuit-elle. En attendant de voir où va mener cette bataille, le bureau sortant est chargé de liquider les affaires courantes de l’ordre. Mais il faut dire aussi que Pierre Flambeau Ngayap et les autres se considèrent visiblement comme les dirigeants de l’Ordre.

Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM

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